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Et si, las de votre vie, vous décidiez de prendre votre voiture et de rouler droit devant, jusqu'à vider votre réservoir d'essence... dans quel Bazaar atterririez-vous ?
Dominique Chevallier travaille dans une agence de pub et passe ses journées à inventer des slogans. Un soir, alors qu'il assiste à un ballet, il est bouleversé par la performance d'une danseuse. Sa vie lui paraît soudain dénuée de sens. Alors, c'est décidé, il va partir. Et peu importe où il atterrira. Il en est sûr, quelque chose l'attend.
Quand j’ai lu la quatrième de couv de « Bazaar », j’ai été tenté par la quête du personnage de tout quitter sur un coup de tête et partir sans but car chacun a voulu, au moins une fois dans sa vie, tout plaquer et partir… Mais voilà, « Bazaar » est en fait une réflexion, la réflexion du personnage, Dominique, sur sa vie, sur celle qu’elle aurait pu être et non sur son voyage en lui-même… Dominique, dans ce motel planté là en plein désert, rencontre des personnages tous un peu loufouques et c’est eux qui vont l’amener à réfléchir, à s’ouvrir aussi et à comprendre sa vie amoureuse avec la présence de son ex Stella.
Julien Cabocel a une plume assez particulière dans le sens où il utilise beaucoup les comparaisons dans ce roman mais est-ce justement voulu afin de jouer avec les métaphores?? Selon moi, « Bazaar » n’est pas pour tout public dans le sens où le lecteur doit être averti du style de l’auteur. Au début de ma lecture, je ne comprenais pas où voulait m’emmener l’auteur, quel était son but… Et j’ai saisi ses nuances, ses métaphores et à partir de cet instant, j’ai lu avec un autre œil, avec l’œil de la réflexion, de l’introspection du personnage sur lui, des relations avec les autres. « Bazaar » est le roman dont le lecteur voudrait en parler avec son auteur, pour essayer de comprendre sa logique et pouvoir en « batailler » ensemble!! J’avoue: je m’attendais pas du tout à ce style et de ce fait, je suis restée sur ma fin, malheureusement…
Lien : https://www.livresselitteraire.com/2018/10/bazaar-de-julien-cabocel.html
Il ferme la porte de chez lui, claque les clés dans la boîte aux lettres, allume le moteur et démarre. Destination ? Inconnue. Là où sa voiture l’emmènera. Jusqu’à ce que le réservoir soit vide. Vide, Dominique Chevalier l’est un peu. Il décide un soir, après avoir vu la représentation d’un ballet à l’Opéra Bastille, de tout plaquer. Cette femme qu’il a vue sur scène, sa grâce, l’émotion qu’elle lui a procurée l’a décidé. Il n’en peut plus de ce boulot d’inventeur de slogans, de promesses non tenues, de rêves en veux-tu en voilà servis sur les belles publicités que l’on voit un peu partout.
Il roule, tout droit ou presque, aussi loin qu’il le peut. La Provence. Son moteur s’arrête, il observe.
Il est arrivé à destination. C’est à ce moment-là qu’il croise un vieux monsieur accompagné de son Polaroid 620. C’est la première vraie rencontre. Ce photographe disparaît avant de réapparaître quelques temps plus tard. Au Bazaar. Ce motel en plein désert provençal semble être abandonné. Et pourtant, quelques âmes y vivent. Quelques âmes qui se cherchent, qui ont fui peut-être elles aussi. Ce lieu est tenu par la mystérieuse Stella. Le genre de femme à vous faire battre le cœur.
Et puis il y a Dan, un homme passionné par la voie lactée et les sciences.
Théo, un berger qui accompagne chaque jour ses bêtes de… ferrailles en haut du Gargo.
Ilda, une vieille dame aux airs d’ancienne mannequin. Amour ancien du photographe croisé plus haut. Ensemble ils avaient inventé l’amour. Jusqu’à se perdre.
Puis il y a Millie, une tatoueuse sans tatouage mais percée à la langue. Il faut dire que Millie est une tatoueuse particulière, elle sonde la peau des Hommes.
Mais il y aussi Gene, loin d’être insensible à Millie, qui vole avec son planeur au-dessus de ce drôle de Bazaar. Et enfin Vic, une enfant dont tout ce beau monde semble être les parents.
Âmes vagabondes, comme Dominique, ils vont apprendre à composer ensemble malgré leurs curiosités et leurs particularités et retaper ce lieu pour en faire une sorte de maison. Leur maison plutôt qu’un lieu d’errance. Mais est-ce vraiment la fin du voyage ?
Lorsque j’ai démarré Bazaar, j’étais en Provence – pure coïncidence – dans mon lieu d’errance estival. Cette lecture ne pouvait donc pas mieux tomber. J’avais besoin et envie de me laisser porter par tout un univers, parfois flou, incomplet. Un univers dont on ne saisit parfois pas tout mais qu’importe (ne sommes-nous pas un peu comme ça, nous aussi...). Je cherchais l’évasion. Je me suis retrouvée en réalité en totale immersion. J’avais le décor des pages devant les yeux. La chaleur écrasante sur la peau transpirante, les odeurs portées jusqu’à mes narines. Je ne faisais plus qu’un avec le livre.
Dans une atmosphère ensorcelante, notre héros assemble peu à peu les morceaux d’un puzzle pour tenter de reconstituer le tableau final de ces vies éloignées. Si éloignées de la sienne et pourtant si proches parfois que l’on se demande s’il s’agit d’un monde réel ou imaginaire tant ces personnages font émaner les fantasmes, les désirs enfouis, les possibilités infinies ou encore les rencontres ratées.
En voyageant jusqu’au Bazaar poétique et délicat de Julien Cabocel, nous brossons finalement aussi nos propres questionnements et ressentis. Dès lors que l’on se laisse emporter, leur errance devient la nôtre. Alors, on s’arrête sur une phrase, un paragraphe, on pose le roman et l’on se met à divaguer, disséquer et transposer cette pensée à notre propre vie. Et notre propre bazar. Avec tout ce qu’il faut de finesse et de douceur comme a si bien su le faire l’auteur.
Un jour, Dominique Chevallier, le narrateur, ferme sa porte à clé et décide de partir vers le sud jusqu'à épuisement de l'essence. Ce qui le conduit jusqu'à une sorte de motel délabré, le Bazaar où vivent Dan, Millie, Gene, Théo, Stella et Vic. Pendant quelques jours, Dominique met le cours de sa vie en pause.
Je n'ai guère adhéré à cette histoire supposée porter la réflexion existentielle d'un homme et son incertitude face aux choix qui orienteront son avenir. Il m'a semblé que le cryptage des situations et des personnages était transparent et vain.
Cela peut ressembler à un pari fou, un soir de déprime : prendre sa voiture et partir. Laisser tout derrière soi et rouler sans but précis. C’est ce que décide de faire Dominique Chevallier à la sortie d’un spectacle de ballet à l’opéra-Bastille. La grâce et la beauté d’une danseuse lui ont fait comprendre la médiocrité de son existence. Dans son agence de pub, le Parisien vend de l’artificiel et des fausses promesses, à mille lieues des émotions qu’il a ressenties.
Nous voilà entraînés dans un road-movie à la française, direction le sud. Rouler pour se vider la tête, rouler sans savoir où aller, rouler… jusqu’à ce que le réservoir d’essence soit vide.
Quand sa voiture stoppe sur un promontoire au bord d’une rivière, il ne lui reste qu’à attendre le jour pour découvrir un paysage aussi sauvage que magnifique. « Le soleil se levait lentement. Un dégradé halluciné de rose et de mauve se déchirait sur le noir pour se déverser sur mon pare-brise comme un cocktail que la nuit buvait du bout des lèvres. Et c’était beau. C’était même mieux que ça. » Un vieil homme est là, muni d’un appareil photo «qui mange le présent» et disparaît aussitôt.
Mais il n’a pas le temps de se poser trop de questions car son attention est captée par un néon grésillant et quelques lettres qu’il déchiffre derrière une vitre poussiéreuse: BAZAAR.
« Au milieu d’autocollants en lambeaux, j’ai lu un poème improbable Gulf Motor oil Coopérative Butar Bienvenue Gasol France Soir. J’ai poussé la porte de verre mais le battant n’a rien voulu savoir. Derrière la poignée, une barre condamnait la porte depuis l’intérieur. J’ai longé la grande vitre où les lettres rouges chancelaient encore jusqu’à l’angle du bâtiment. »
Le motel que l’on imagine proche du Bagdad Café de Percy Adlon. Sauf qu’ici Brenda est remplacée par la belle et envoûtante Stella : « Certaines femmes sont comme des aimants, on ne peut rien y faire, il faut qu’on les regarde, parce que l’on sent comme intuitivement que si on ne le fait pas, notre vie n’aura pas été tout à fait la même, on aura manqué quelque chose en somme du mystère du monde, on aura insulté Dieu sait qui, quelque divinité peut-être, qui dans des temps reculés, anciens, révolus, avait offert aux hommes la beauté, toute la beauté : les femmes. »
Le jeu de la séduction peut commencer au milieu d’une tribu bigarrée.
Théo qui, outre son mértier de berger, entretient de drôles de machines sur le Causse, Gene qui entend profiter de l’aérodrome abandonné pour s’envoler et réquisitionner Dominique pour conduire le tracteur . Millie la tatoueuse, dont la particularité et d en’être pas tatouée elle-même, sans oublier Barnold, le livreur de panneaux solaires qui va passer quelques jours à installer ces derniers.
Ce petit monde va s’apprivoiser le temps d’une parenthèse enchantée, d’évoquer des souvenirs, de se raconter de blles histoires comme celle d’Ilda et Rilt qui ont inventé l’amour…
Mais les beaux rêves ont tous une fin… que je me garde bien de vous dévoiler ! Je ne peux que vous encourager à prendre la route aux côtés de Julien Cabocel, de sa petite musique douce et quelquefois un peu acidulée. Son court roman sent bon la nostalgie et l’utopie, un peu comme dans le sud de Nino Ferrer
Tant pis pour le Sud
C'était pourtant bien
On aurait pu vivre
Plus d'un million d'années
Et toujours en été.
http://urlz.fr/7Dws
« En silence, j’ai refermé la porte derrière moi… J’ai fait tomber le trousseau dans la boîte aux lettres ». C’est dit, c’est fait, Dominique Chevalier, brillant publicitaire, créateur de slogans, plaque tout et part au volant de sa vieille Ford Taunus de 1996. C’est dit, c’est fait, il roule direction le sud tout droit jusqu’à ce qu’il n’y ait plus une goutte d’essence dans le réservoir. Entre temps, il rencontre un vieillard improbable qui lui demande de le prendre en photo avec son vieux Polaroïd puis qui disparait comme s’il n’avait jamais existé. Il s’échoue ainsi en plein désert, dans la garrigue, marche et aperçoit »un grand pilier de béton sur lequel une lueur, un tremblement, quelques lettres hésitaient à s’écrire sur le soir » Ce qui semble être un motel en plein désert et là, immédiatement la musique et les images de Bagdad café arrivent. Celui-ci s’appelle Bazaar et il s’y arrête et pose ses valises.
Il rejoint Stella, son ancienne petite amie, Ida une vieille femme, ancien modèle du photographe dont j’ai parlé plus haut, une tatoueuse, un berger qui fait un troupeau très, très spécial. Tous ces personnages semblent à la fois hors du temps et dans l’instant, réels et irréels, réalité et onirisme. Sont-ce ses probables vies, ses désirs, ses occasions manquées comme Stella ?
Je me suis laissé promener par les mots de Julien Cabocel dans ce road-trip prenant, qui ne se lâche pas, servi par une belle écriture. Un premier roman très abouti dont je sors absolument séduite
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