Et si on vous annonçait que vous avez tué ?Lorsque Jérôme Cazenave se réveille dans une chambre d'hôpital, tout lui revient à l'esprit. L'échange téléphonique houleux avec sa femme. L'urgence de la situation. Sa terrible sortie de route en rentrant de Nîmes. C'est en tout cas ce qu'il soutient au médecin qui le regarde avec circonspection.Mais quand un avocat qui prétend le connaître s'invite à son chevet pour lui présenter une autre version de l'histoire, la confusion s'installe. Non, il n'a pas eu d'accident de voiture. Il a été violemment agressé à Lannemezan, dans la prison où il purge une longue peine... pour le meurtre de son épouse.Afin de recouvrer sa liberté, Jérôme doit résoudre les mystères d'un passé qui lui est étranger. Au risque de faire ressurgir le monstre qui l'a englouti...
Un thriller psychologique, les chapitres sont courts, un scénario habillement mené au multiple rebondissements nous tenant en haleine. Un très bon rythme et le thriller respecte tous les codes du genre. La tension sera de plus en plus à sont comble plus on avancera jusqu'au dénouement final.
"Le risque zéro n'existe pas, reprit le directeur comme s'il lisait en elle. Vivre, c'est voguer dans une mer houleuse où chaque décision détermine le cap. Ne rien tenter équivaudrait à abandonner le navire, vous ne croyez pas ?"
"Peut-être que, à force de marteler qu’il ne savait pas, les choses finissaient par entrer dans la cervelle de ce type ? Il fallait toujours plus de temps à ces brutes sans jugeote pour assimiler les informations les plus évidentes."
C’est par hasard que j’ai croisé la route de Cyril Carrère, il y a quelques années et j’en suis ravi. Et depuis la lecture de « Grand froid », je ne manque aucun des rendez-vous littéraires avec lui.
Dans ce nouvel opus, il met en pratique toute sa maitrise du thriller. Dès la scène d’entrée, on comprend que notre cerveau va être malmené. Jouant avec le phénomène pervers des faux souvenirs, l’auteur mélange les faits qui sont réellement arrivés et les faits que le personnage croit avoir vécus. Avec lui, le lecteur perd ses repères. Il est en permanence ballotté entre les deux mondes et reste dans le doute jusqu’à la fin.
La perte de mémoire est un stratagème éculé dans les polars mais toujours aussi efficace lorsqu’il est bien employé. Grâce à ce stratagème, on peut nous manipuler à l’envi. Mais dans « Avant de sombrer », il n’est qu’une composante du récit. L’auteur l’utilise surtout pour que le héros remette sa vie en question. Comme il n’a plus de souvenir, il doit se redécouvrir et peut analyser son comportement passé en toute objectivité.
Avec ces allers-retours dans le temps, l’écrivain peut aussi développer le thème de la maladie et l’ensemble de ses conséquences. Que ce soit dans le milieu médical ou dans le milieu familial, l’impact des pathologies graves entraine des bouleversements qui peuvent nous échapper.
Avec ce sujet grave, cette mécanique parfaitement huilée et ce rythme soutenu, vous ne lâcherez pas cette histoire, je vous le promets ! Cyril Carrère continue d’étoffer son œuvre et commence à faire son trou dans le milieu du thriller. Pour ma part, convaincu par son talent, je ferai tout pour l’y aider, à mon petit niveau. Je trouve qu’il fait partie de ces auteurs qui mérite d’être connus. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/04/28/844-cyril-carrere-avant-de-sombrer/
Lorsque Jérôme Cazenave, lieutenant de police, se réveille à la suite d'un accident en service de réanimation, il a des souvenirs qui apparemment ne correspondent pas à la réalité. Un avocat, qu'il ne reconnaît pas vient lui annoncer qu'il s'est fait violemment agresser en prison où il purge une peine pour avoir tué sa femme. Le postulat de départ se révèle passionnant, les faux souvenirs dans les procédures judiciaires. On va ainsi entrer dans la psychologie du personnage et tenter de démêler avec lui le vrai du faux. La narration nous plonge dans une double temporalité, on fera connaissance avec la femme de Jérôme, puis avec sa fille. Un autre personnage prend une place inquiétante, Sylvia une collègue psy avec qui il travaillait semble ne pas être vraiment qui elle prétend être. L'enquête va révéler d’autres thématiques toutes aussi prenantes et nous faire voyager jusqu'en Albanie. C'est toujours un plaisir de découvrir les nouvelles parutions de Cyril Carrère dont j'avais déjà apprécié Grand froid et le Quatrième rassemblement. Un style dynamique qui ne laisse aucun temps de repos au lecteur donne le rythme. Le côté thriller psychologique m'a captivée de bout en bout avec un scénario brillant mêlant plusieurs pistes, bien imaginé et diablement efficace. Le côté polar avec de vrais méchants était juste parfait. L'auteur ayant travaillé dans l'industrie pharmaceutique, il nous livre ici un scénario bien pensé et tout à fait crédible. J'ai apprécié la relation père-fille difficile mais pas sans espoir. Je tenais à rappeler que certaines scènes ne sont pas pas faites pour les petites natures, j'ai du m'y reprendre à deux fois avant de pouvoir aller au bout de certaines scènes tant elles ont un côté visuel fort et une intensité dérangeante. Si vous ne connaissez pas encore cet auteur, lancez vous, vous ne le regretterez pas. Bonne lecture.
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