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Imaginez un monde où la Joconde a disparu...
En 1910 la Seine avait atteint lors de la grande crue de Paris son niveau maximal : 8.62 mètres sur l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz.
Aujourd'hui, la pluie tombe depuis trois jours dans la capitale. Les trois premiers jours les habitants de la grande ville ont râlé. Et puis, le soir du quatrième jour, l'alimentation électrique a été coupée. La plupart des arrondissements ont alors connu un black-out total faisant souffler un vent de panique sans précédent dans la population. Le métro a été fermé. L'ensemble du vaste réseau sous-terrain des transports publics s'étant retrouvé noyé par des hectolitres d'eau sombre et glacée. Lorsque les premiers immeubles se sont effondrés et que la grande vague de boue a déferlé sur la ville, une véritable hystérie collective s'est emparée des parisiens et les pires exactions ont été commises. Au nom de la survie... La peur, puis la violence ont déferlé sur la ville.
Paris est dévastée et la plupart des habitants, du moins ceux qui ont la chance d'avoir encore un toit, se terrent chez eux en attendant que cette pluie démentielle cesse enfin...
Sous le pont d'Austerlitz l'eau a atteint son record : 10.5.
Un an plus tard, on sait que Paris ne sera plus jamais la même. Pour François Mallarmé qui a tout perdu dans cette catastrophe, sa femme et son enfant, la vie n'est qu'un long cauchemar. Il continue tant bien que mal à faire son boulot de flic dans une ville où plus rien n'a de sens. Jusqu'au jour où une affaire de meurtres sordides le ramène à son cauchemar, au coeur même du Louvre, dans ce musée qui pour le monde entier était le symbole de ce qui fut la plus belle ville du monde, et où même la Joconde a disparu....
J'ai été attiré par ce roman de par son contexte des plus original, un Paris dévasté par une crue historique de la Seine après des jours de déluge. Le prologue spectaculaire annonçait un récit jubilatoire. Malheureusement le rythme est assez irrégulier et l’enquête policière peu passionnante (mon humble avis bien sur).
Le déluge s’est abattu sur Paris. L’eau monte, s’engouffre dans le métro, s’infiltre dans les tunnels, sape les immeubles qui s’effondrent comme des châteaux de sable. La catastrophe a fait beaucoup de morts, causé d’énormes dégâts dont la ville n’arrive pas à se relever.
Paris est dévasté et la province ne veut plus payer pour réparer. Le gouvernement s’est replié à Vincennes, laissant la place à la maire de Paris. Les politiques étant ce qu’ils sont, les luttes intestines, larvées, ou au grand jour éclatent qui facilitent les trafics en tout genre. Une faune composée de gangs, de trafiquants, meurtriers… règne dans les sous-sols de la capitale.
« Car après le chagrin et la peine, après la sueur et les larmes, viendrait le temps du chaos et des troubles. »
Des personnalités, des peoples comme l’on dit, sont tuées. François Mallarmé (mal armé pour survivre à la mort de sa femme et de son fils) reprend son métier de flic et conduit cette enquête qui le mènera au Louvre, dévasté après l’explosion, par la force de l’eau, de la pyramide. En effet, le seul point commun que Mallarmé trouve entre toutes ces personnalités est un rendez-vous au Louvre.
Le fils d’une des victimes était avec son père et a sûrement été kidnappé par le meurtrier. Une bande comme il y en a tant dans les boyaux du métro ? Une demande de rançon ?
KKK le rédacteur en chef du Nouveau Parisien, colle l’affaire entre les mains de Chloé, jeune journaliste,
« L’affaire prend une tournure éminemment politique, Chloé. Notre ministre de l’Intérieur ne manquera pas de saurer sur l’occasion de ce nouveau meurtre, de cette disparition, pour appeler à un retour immédiat du gouvernement à Paris. Et pour flinguer au passage les projets d’autonomie de notre maire chérie, l’inénarrable Marianne Figari… Tu ne vas quand même pas laisser ça à ce pauvre Fignol et à ses chiens écrasés »
On dit que les parallèles ne rejoignent jamais. Pourtant Mallarmé et Chloé vont finir par se rencontrer et travailler ensemble soulevant les trafics d’œuvres d’art, les soirées privées spéciales
Comment parler de ce bouquin qui m’a tenu en haleine jusqu’à la fin ?
De fausses pistes en rencontre, de meurtres en soirées licencieuses… chapitre par chapitre, de page en page, les deux auteurs ont écrit un suspens avec de nombreuses pistes, habilement tressées avec une fin….
Anne-Laure Béatrix connait le Louvre sur le bout de ses pieds, donnant, ainsi beaucoup de véracité aux lieux. Chaque titre de chapitre porte le nom d’une œuvre où le crime lié est mis en scène. Pourquoi le meurtrier a-t-il agi ainsi ?
Ce roman apocalyptique à quatre mains est stupéfiant de réalisme. Les eaux troubles de la Seine ne sont rien à côté du marigot souterrain et politique. Les premiers chapitres parlant de l’inondation sont apocalyptiques et vraisemblables. L’écriture est nerveuse sans être sèche, le scénario construit aux petits oignons ; de la belle ouvrage.
Je suis conquise
Je connaissais François-Xavier Dillard pour son excellent Fais-le pour maman, mais pas Anne-Laure Béatrix, malgré ma passion pour les « vieilles pierres » et le patrimoine culturel français en général!
Quel merveilleux duo pour un roman génial!
Un coup de cœur! Indéniable!
Un polar immergé dans le monde des arts et le marécage puant de la politique, sur fonds de crue apocalyptique de la Seine.
Un roman a quatre mains pour sublimer les domaines d’expertise d’Anne-Laure Béatrix et la plume machiavélique et minutieuse de FX Dillard.
Les drames humains occasionnés par ce cataclysme sont égrenés sobrement, sans pathos, pour planter efficacement un décor de fin du monde.
Le chaos social submerge Paris mais les requins politiques n’en ont jamais terminé de se bouffer le nez. Le portrait de ces politiques malfaisants sonne tellement juste que le lecteur n’a aucun mal à les détester et il semble même encore en-deçà de la réalité, eu égard aux événements actuels. Quand le commun des mortels a tout perdu, il est toujours des nantis pour profiter outrageusement de la misère et de la détresse des autres.
Le contexte et les lieux sont extrêmement bien documentés, la lecture de ce roman nous donne l’impression d’être le visiteur privilégié des secrets des musées, d’antiquités plus ou moins bien célèbres. Un conseil: arrêtez-vous un instant sur les titres de chacun des chapitres, ils sont à eux seuls une invitation au voyage culturel! On en apprend un peu plus sur le fonctionnement du microcosme entourant la conservation des œuvres d’art, un peu plus sur les dérives du commerce de l’art, sur la folie des hommes et de leur appétit insatiable pour la possession pure et simple.
L’enquête est riche, trépidante, sans temps mort. Une multitude de personnages hauts en couleur passent, se croisent en une danse erratique tant la capitale a perdu ses repères. Et au milieu d’eux, François Mallarmé, flic largement éprouvé par la disparition de sa famille lors de cette fatale crue, tente de donner sens à ses assassinats sordides de célébrités, jusqu’à ébranler la hiérarchie des pouvoirs, soulever les lièvres des trafics d’œuvres d’art, à ses pratiques sulfureuses des bas-fonds parisiens.
C’est donc une excellente lecture que ce roman à quatre mains nous offre, dans les dédales de Paris, un Paris meurtri… Pour les amateurs d’art, pour les amateurs de polar!
Dès les premiers chapitres, le livre s'annonce en grand polar, tous les ingrédients de la recette y est ! meurtres et cadavres sont au rendez-vous, avec un un flic au bord de la rupture et ne continu que pour se tenir hors de l'eau. Sous l'eau, qui nous montre avec catastrophe, honte et désarroi le champ de ruine que le décor de la capitale nous affiche à nouveau.
A relire encore et encore, à en faire des nuits blanches juste pour finir le livre et ainsi connaître le fin mot de l'histoire.
Quand un auteur de polars rencontre une agrégée d'histoire travaillant au Louvre, cela donne Austerlitz 10.5 : un bon roman policier, bien mené et intelligent, à l'ambiance sombre et désespérée.
Austerlitz 10.5 débute très fort, par un épisode cataclysmique extrêmement visuel dans sa description, et du coup vraiment angoissant. Malheureusement après ce démarrage sur les chapeaux de roues, le roman semble stagner en ce qui concerne le rythme et les émotions dégagées : tout est au même niveau, je n'ai plus ressenti cette poussée d'adrénaline qui m'avait tant plu au départ. Attention, je ne dis pas que le roman est plat et sans intérêt ! Seulement qu'au vu du démarrage, je m'attendais à des montagnes russes d'action et d'émotion ; alors forcément, j'ai été quelque peu déçue.
Le cadre est ce que j'ai préféré dans ce roman : un Paris dévasté, des sinistrés par milliers, sans logis ni ressources, qui hantent les sous-sols de la capitale, un gouvernement exilé à Versailles qui peine à concilier unité nationale et ambitions personnelles de la plupart de ses membres... L'argent de la reconstruction manque, les pires exactions sont commises dans l'indifférence générale, la situation est explosive et annonce un avenir bien sombre. A côté de ce décor, l'intrigue apparait assez classique : il s'agit en gros de traquer un tueur en série et de retrouver un enfant disparu. J'ai découvert le coupable et ses motivations assez tôt dans l'histoire, mais même avec cela le roman a continué à garder de l'intérêt. Les personnages sont plutôt sympathiques mais, je ne sais pas trop pourquoi, je ne me suis pas vraiment attachée à eux, c'est dommage.
Le style des auteurs est agréable à lire, les chapitres sont très courts et les rebondissement nombreux, cela aide à maintenir un bon rythme de lecture. J'ai beaucoup aimé le fait que chaque chapitre porte le nom d'une œuvre issue des collections du musée du Louvre, tableau ou sculpture qui fait écho avec l'action principale du chapitre ; certaines œuvres sont très connues, mais pour les autres j'ai du aller faire une petite recherche sur Internet pour bien les visualiser ou tout simplement les découvrir... Voilà un petit plus sympathique pour enrichir notre culture générale ;-)
Merci au site lecteurs.com et aux éditions Belfond pour cette intéressante lecture lue dans le cadre des Explorateurs du polar 2016.
http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/05/austerlitz-105-de-francois-xavier.html
J'attendais avec impatience ce roman à 4 mains. Impatient de découvrir ce travail toujours surprenant. Ne connaissant que François-Xavier Dillard, une part de surprise restait quant à la touche que pouvait apporter Anne-Laure Béatrix.
J'ai été un petit peu dérouté au début par le choix de narration et surtout la construction choisie par notre duo d'auteurs. Je trouvais les situations confuses, j'avais du mal à bien différencier les différentes sous intrigues qui se dessinaient sous mes yeux. Un sentiment qui me gâchait ma lecture, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans "Austerlitz 10.5".
Finalement, au fil des chapitres, le but du roman m'est bien apparu et les choix des auteurs m'ont particulièrement plu, j'ai lu ce que j'avais envie de lire, tout en restant surpris par endroit.
Une fois n'est pas coutume, je regrette ici un personnage principal, flic, incroyablement torturé par son passé. Je me lasse des ses personnages pour qui l'enquête en cours est celle qui les fait sortir la tête jusqu'au moment où un élément les fait replonger dans leurs pires cauchemars. Trop vu et revu et rerevu. Dommage.
L'intrigue quant à elle se développe pour le plus grand intérêt du lecteur qui arrive à se laisser entraîner dans l'enquête qui se joue sous ses yeux. Les rebondissements sont surprenants et la finalité n'était pas vraiment évidente. Je me suis laissé surprendre facilement et c'était agréable.
De manière générale, j'ai passé un bon moment de lecture avec "Austerlitz 10.5". Sans la fausse note du personnage, trop facile à mon goût, ce roman est très bon. Une lecture que je conseille sans hésitation.
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