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Aulus est une station thermale des Pyrénées construite à la Belle Époque, qui ne compte plus, aujourd'hui, qu'une centaine d'habitants. Depuis son enfance, la narratrice y vient chaque année. Elle réside dans l'hôtel désaffecté que son père a acheté un jour aux enchères, point de départ de ses randonnées. Dans le village et sur les chemins, la narratrice écoute, regarde et recueille habitudes et histoires des Aulusiens : la météo, l'ours, la centrale plantée sur une rivière, les élections... Elle en fait un récit, celui d'un écosystème fragile, où hommes et nature cohabitent comme ils peuvent. Où une ancienne mine pollue dangereusement la montagne. Où tout menace de se défaire, malgré la force millénaire de la roche omniprésente. Un récit actuel, métaphore de notre époque, en perpétuelle rupture d'équilibre.
Avis mitigé…
Je n’ai pas été transporté par la plume de l’auteur, que je trouve parfois un peu fouillis. L’autrice nous livre un portrait de cette petite ville des Pyrénées, une station thermale de l’Ariège. On rencontre différents personnages. Malheureusement je n’ai pas accroché…
Nous partons en voyage dans un texte poétique et nostalgique sur un petit village nommé Aulus.
L'autrice nous emmène avec elle retrouver son village mais aussi son père, les habitants qu'elle connait bien, la station thermale et ses touristes.
Elle nous raconte avec beaucoup de douceur les chemins, les bois, les traditions, l'ours des montagnes...
Elle nous conte cette nature avec une telle poésie que cela en est reposant.
Chaque détail est décrit dans sa pure beauté, j'ai beaucoup apprécié.
J'ai adoré sa qualité d'écriture simple, envoutante et encore une fois empreinte de poésie.
Mais a Aulus comme dans tous les petits villages perdus et oubliés il y a aussi un coté sombre, il y a cette centrale qui inquiète et qui pollue, la mine désaffectée, les habitants qui vieillissent...
Comme une parenthèse dans sa vie, l'autrice nous propose ce partage et nous repartons ensemble suivi de son père, père vieillissant et village perdu.
Une belle traversée que j'ai aimé découvrir ou la nature nous accueille dans son plus simple appareil.
Un grand bravo a Zoé Cosson pour ce premier roman, une belle réussite!!
« on ne passe pas à Aulus, on s'y rend ». Niche au fond d'une vallée ariégeoise, c'est le village où se rend chaque année la narratrice. Un village d'une
centaine d'âmes, station balnéaire désuète, où son père a acquis un hôtel désaffecté. Lors de ses passages au village, elle marche, elle observe, elle écoute, témoin silencieux et attentif d'un mode de vie montagnard singulier et attachant.
.
Dans ce court roman, point d'action ou d'intrigue mais le tableau précis et imagé d'un microcosme qui vit au rythme de la nature. Pour moi qui ai grandi au coeur d'un petit village pyrénéen, j'ai retrouvé dans cette lecture l'essence même des sensations de mon enfance. Une vie simple, tissée de liens entre personnes qui se connaissent depuis toujours et où il peut être compliqué d'être accepté. Une vie rude aussi, au gré des caprices de la météo, mais toujours respectueuse de la nature. le temps semble s'y être arrêté mais hélas ces montagnes ne sont pas épargnées par les drames de notre époque, qu'ils soient écologiques, ou économiques et Zoé Cosson en parle avec franchise et sensibilité. Un texte lumineux et poétique, galerie de portraits et peinture impressionniste. Un joli voyage en terre pyrénéenne.
Ce petit roman retrace la vie de ce village qu'est Aulus. Ce village des Pyrénées, fort d'une centaines d'âmes dont on ne sait si leur présence relève du choix et de naissance, fut une ville thermale au début du XXème siècle mais aujourd'hui il n'est plus qu'un village comme tant d'autres où il ne se passe rien si ce n'est les querelles de voisinage et où les "étrangers" ne sont pas forcément les bienvenus.
La narratrice (l'auteur ?) nous raconte ce qui fait le quotidien de cette bourgade, endroit où elle vient passer ses vacances depuis que son père a acheté aux enchères un hôtel. Vacances qu'elle passe entre le village et les montagnes proches où elle s'adonne à la randonnée.
J'ai beaucoup aimé l'écriture poétique de ce court roman qui décrit en termes simples la réalité de ce village entre la ruralité, la nature, la présence du passé, l'impact écologique des décisions prises au nom de la sauvegarde et les répercussions sur le village, mais est-ce vraiment pour la sauvegarde ? N'est-ce pas aussi une histoire d'argent ? Ce roman est comme un cri du coeur : on aime ce village mais on ne peut y rester.
Lire ce roman est comme ouvrir une parenthèse, comme une main ouverte sur une plongée dans le temps et dans la nature, comme une bouffée d'oxygène, comme un endroit où l'on prend (reprend ?) le temps de vivre.
Un grand merci aux 68 premières fois 2022 pour ce beau moment hors temps et hors stress.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/09/aulus-zoe-cosson.html
Retour à Aulus
Une jeune fille vient régulièrement séjourner dans l’hôtel désaffecté que son père a acheté sur un coup de tête. Pour son premier roman, Zoé Cosson a choisi de retracer l’histoire et la géographie d’Aulus, village des Pyrénées.
Ce court roman est d'abord un livre de géographie. De géographie physique d'abord. Qui raconte un paysage, un village des Pyrénées, son environnement, son histoire, ses habitants. De géographie intime ensuite. De l'attachement à cet endroit, du lien au père, des émotions qui s'emparent de la narratrice. Dans ses pas on découvre Aulus-les-Bains, station thermale qui a connu son heure de gloire et qui, à l'image du Grand Hôtel de Paris, racheté par son père, est désormais sur le déclin. Les habitants, une centaine, sont authentiques. «Ce sont des corps du dehors, habitués à négocier avec la solitude, le temps qui ne meurt pas. Des corps tenaces qui ne tressaillent pas à l’intérieur. Qui commencent par les pieds la plante les orteils, qui se tiennent par les cuisses et se terminent par des mains carrées. Ces corps-là ne plieront pas. Ils ne ressemblent pas à ceux de la ville. Frêles, élancés, gras, voûtés. Ils auraient pu partir, presque tous. Faire leur vie ailleurs, à la campagne, sur un terrain plus plat, avec un climat plus doux, mais ils ne se sont pas résolus à quitter cet endroit où chaque centimètre est connu, vécu, chéri. Ils n’ont pas voulu se séparer du lieu où le corps a ses marques, sous l’église, dans le creux. Les autres, ceux qui ne sont pas nés là, ont suivi un ami. Ils ont retrouvé un ancêtre, découvert une tombe à leur nom, ils ont fait leur premier vol en parapente ici. Le village s’est présenté par hasard. Ils se sont installés.»
Un microcosme
À l’aide des cartes postales anciennes décrites en début de chapitre, on prend la mesure du temps qui s'est écoulé, des changements de mode de vie. Si on peut imaginer que l'ours faisait déjà parler de lui dans les conversations de l'époque, ce sont désormais l'exode rural, la fin des petits commerces – il ne reste guère comme boucherie et une épicerie – l'environnement au tour de la question de la centrale hydroélectrique et les élections à venir qui rythment les conversations. Des échanges que l'hôtelier prend plaisir à initier et à entretenir, sorte de chef d’orchestre du Titanic.
Zoé Cosson défend et illustre à sa manière une thèse établie au XVIIIe siècle par
Charles Victor de Bonstetten, un Suisse auteur de L'homme du Midi et l'homme du Nord, ou L'influence du climat. Entre Rousseau et Madame de Staël, il tente de définir les typologies des européens et constate combien le climat – notamment la montagne – façonne les caractères. Ici, les gens ne ressemblent pas à ceux de la ville. «Ils ne fixent pas le sol à côté de leurs chaussures, ne soupirent pas, et quand ils rient, tout leur corps vibre avec eux». C’est ce que la romancière appelle «l’attachement paysager» et qu’elle nous livre à la manière d’un diamant qu’elle polit soigneusement pour en faire briller toutes les facettes.
https://urlz.fr/j6MC
Un livre original, entre roman, ode à la nature, chronique rurale, série de portraits locaux, cahier souvenir et une relation unique entre un père et sa fille....
C'est d'ailleurs cette jeune fille qui est l'unique chroniqueuse de ce récit. A la fois sauvage, foncièrement adepte de la nature et du bucolisme avec un père qui dénote par ses lubies comme l'achat de l'hôtel désaffecté ; "Le Grand Hôtel de Paris" au coeur d'une station thermale des Pyrénées Orientales. Station qui a du connaître ses heures de gloire bien avant l'arrivée de cet étrange duo. Une population originelle plutôt méfiante à leur arrivée puis beaucoup plus chaleureuse, allant jusqu'à imaginer que le père de la narratrice soit élu à la tête de la mairie. Il faut dire que l'homme, excentrique pour le moins, a su se montrer empathique et ne pas s'imposer dans cette petite communauté.
Population dont on se régale du portrait dressé de certains personnages, avec un attachement plus marqué pour des personnalités locales comme René, l'artiste des petites choses collectées, Pierre, le chanteur et tant d'autres petites choses rendues avec simplicité et un certain enthousiasme par la narratrice. Entre les échanges avec les uns et les autres, les descriptifs de la nature ariègeoise, de son environnement naturel, le rendu des accents locaux, l'excentricité du père sa philosophie de vie et une étrange maladie de peau, la relation privilégiée qu'il entretient avec sa fille, ses lubies, le lecteur se laisse aller à la réverie et à l'engouement de cette vie simple et nomade.
❝Le roman est ennemi de la vitesse, la lecture doit être lente et le lecteur doit rester sous le charme d'une page, d'un paragraphe, d'une phrase même.❞
Milan Kundera
Les mots de Kundera semblent avoir été écrits pour Aulus, premier roman de Zoé Cosson, quoique « roman » ne soit pas le terme le plus convenable pour décrire ce qui est ❝le portrait rapiécé de ce lieu sans contour, un espace fait de calques, une sorte de cartographie qui n'élucide rien. Ce n'est ni une histoire, ni un bloc.❞
Aulus. Guère plus d’une centaine de pages pour autant d'habitants. Des phrases courtes avec des mots aussi lents que possible pour dire les rapports personnels et intérieurs — et par là non représentables — que la narratrice a avec ce lieu depuis son enfance. Une écriture du minuscule, propice à la contemplation qui dilate le temps. Pas d’intrigue ni de récit savamment élaboré, mais des vignettes qu’elle confie au papier pour qu’il en garde la mémoire, un peu comme Wim Wenders ou Andreï Tarkovski prenaient des Polaroïds sur leurs tournages pour en fixer l’esprit sur la pellicule, impression de la sensibilité de chacun.
❝L'image n'est pas une quelconque idée exprimée par le réalisateur, mais tout un monde miroité dans une goutte d'eau, une simple goutte.❞
Andreï Tarkovski, Lumière instantanée
Dans le monde miroité d’Aulus, ❝réel et fiction s’entremêlent❞.
Aulus. Station thermale du Haut-Couserans dans les Pyrénées ariégeoises, nichée à 700 mètres d’altitude, à l’écart de tout, au bout de tout : ❝terminus géographique❞ que surplombent des pics culminant à plus de 2 600 mètres. Si la Belle-Époque l’a connue florissante, aujourd’hui seule une centaine d’habitants reste à fréquenter ses rares commerces et à arpenter ses deux rues principales qui inscrivent leur trait dans le paysage et les autres, ❝écheveau de ruelles sinueuses comme de l'eau❞. Où que l’œil se pose, la pierre règne en son royaume. Elle a construit les maisons, érigé les murets, accueilli les arbres équilibristes, ❝les plus coriaces [prenant] racine dans des quartiers de roche❞, fait tintinnabuler les ricochets des cascades, s’est nichée jusque dans ❝les mots [qui] gigotent comme du gravier entre [les] lèvres de ces gens-là❞. Elle est ces montagnes désespérément fixes qui inventent leurs couleurs et barrent l’horizon, et dont ❝les aiguilles de pierre piquent le ciel comme des fleurets❞, ce ciel de montagne aux nuages toujours mobiles. Elle fige un décor à la majesté immuable, ❝stagnant❞, qui, croit-on, ne peut être bousculé.
En vingt-deux courts chapitres, Zoé Cosson rend sensible la présence du paysage,
❝Les jours sans nuages, je pars cueillir des fleurs poilues. Des chardons bleus, des crocus à peau de soie. J'allonge les végétaux sur des feuilles blanches, j'écrase de livres, je prépare l'itinéraire pour mes marches d'été. J'explore, j'apprends.
J'apprends la lumière du matin qui peine, vacille, s'élève faiblement au-dessus des crêtes avant de peindre chaque brin d'herbe. J'attends qu'elle glisse et révèle la soulane, la pente de lumière. Ensuite, le grand rond jaune domine tout-puissant le temps de tracer son bout d'arc trop court et de retomber de l'autre côté de la vallée, le mauvais, pas le nôtre. J'apprends les chemins d'herbe écrasée, tapis, les routes de ruban gris, les cirques où se marient l'eau, la pierre, le gispet. J'apprends le mot gispet. L'herbe glissante, gelée, mouillée, trop grasse. J'apprends les arbres solitaires qui poussent droit malgré le dévers, les passages délicats, les échelles en fer à béton vissées sur la roche, le corps serré contre la montagne, pendu dans le vide.❞
ainsi qu’une atmosphère surannée, grâce notamment à quelques cartes postales rescapées d’un passé sépia, décrites en début de chapitre, qui trouvent leur place naturelle dans le patchwork de fragments épars en train de s’écrire. Elles font revivre les fantômes de jadis et renvoient au temps où Aulus était encore Aulus-les-Bains, villégiature en vogue. Elles font prendre la mesure du temps qui s’est écoulé et des changements, perceptibles à force de petits riens, qui ont eu lieu.
L’hôtel délustré, racheté aux enchères par le père, est le cadre parfait pour la rêverie. La bâtisse centenaire, à la gloire passée, percluse d’humidité, geint, se détraque comme le corps de son propriétaire. Ses couloirs interminables ouvrent sur des chambres prises d’un fouillis d’objets disparates que le père, fantaisiste, collectionne à l’envi. Dans le Grand-Hôtel de Paris, la foule des objets a remplacé celle des curistes.
❝Je sens bien qu’à sa manière l’hôtel garde à l’ombre ces histoires que l’on tait.❞
L’hôtel, refermé sur ses secrets, est à l’image de cet homme habité par ❝des mots enfuis qu’il ne croit pas avoir l’urgence de dire❞, la relation forte, parfois chaotique, entre la fille et le père allant pudiquement à l’essentiel.
Les habitants sont croqués avec chaleur et une pointe d’humour. Aulusiens de naissance ou d’adoption, le lieu a façonné Fafa, Pince-cul, Paul n°1 et Paul n°2, Nicole, René, Marldingue, Pierre…
❝[Ils] sont des corps du dehors, habitués à négocier avec la solitude, le temps qui ne meurt pas. Des corps tenaces qui ne tressaillent pas à l’intérieur. Qui commencent par les pieds la plante les orteils, qui se tiennent par les cuisses et se terminent par des mains carrées. Ces corps-là ne plieront pas. Ils ne ressemblent pas à ceux de la ville. Frêles, élancés, gras, voûtés. Ils auraient pu partir, presque tous. Faire leur vie ailleurs, à la campagne, sur un terrain plus plat, avec un climat plus doux, mais ils ne se sont pas résolus à quitter cet endroit où chaque centimètre est connu, vécu, chéri. Ils n’ont pas voulu se séparer du lieu où le corps a ses marques, sous l’église, dans le creux. Les autres, ceux qui ne sont pas nés là, ont suivi un ami. Ils ont retrouvé un ancêtre, découvert une tombe à leur nom, ils ont fait leur premier vol en parapente ici. Le village s’est présenté par hasard. Ils se sont installés.❞
L’œil se meut et ce qu’il a à raconter dénote d’un sens de l’observation pointu.
Aussi hors du temps soit-il, ce microcosme esseulé, oublié des grandes voies de circulation, n’échappe pas à l’actualité et aux sujets du moment : compteurs Linky, bataille pour l’eau, problématique réouverture des mines de tungstène de Salau, ❝tombe sans fleur, sans croix, sans corps❞ qui balafre le paysage et déverse dans le sol de belles saloperies, querelles de clocher et de mairie au moment des élections sont autant d’occasions d’ancrer malgré tout le village dans le monde contemporain et le tirer de sa léthargie.
❝Nous pouvons exprimer nos sentiments vis-à-vis du monde qui nous entoure, soit par des moyens poétiques, soit par des moyens descriptifs.❞
Andreï Tarkovski
De toute évidence, Zoé Cosson a fait le premier choix. Son écriture douce, simple et poétique, épouse le rythme flottant des saisons selon lequel Aulus vit et les histoires éclatées, que chaque lecteur est libre de rapiécer à sa guise, brossent le portrait sensible d’un village, fragile mosaïque insaisissable d’un seul coup d’œil.
❝On ne peut pas saisir Aulus d'un seul regard, on le découvre dans l'effort de la marche, à l'échelle du corps, par bribes, et il faut ensuite recoller mentalement ces morceaux pour s'en fabriquer une image.❞
Aulus est un livre du grand air qui, avec bonheur, ne s’enferme dans le carcan d’aucun genre.
❝Le poète est un homme qui a l'imagination et la psychologie d'un enfant. Sa perception du monde est immédiate, quelles que soient les idées qu'il peut en avoir. Autrement dit, il ne "décrit" pas le monde, il le découvre.❞
Andreï Tarkovski, Le Temps scellé
Il fait bon découvrir ce village avant qu’il ne s’efface ; la balade est agréable pour qui sait prendre le temps de s’imprégner de l’atmosphère du lieu que l'on quitte à regret, jetant un dernier coup d’œil dans le rétroviseur, pour s'assurer d’en garder la trace.
Je suis restée ❝sous le charme d'une page, d'un paragraphe, d'une phrase même❞ de ce très beau premier roman dont je salue le mérite d'aborder la déprise rurale et autres sujets préoccupants sans les habituels tambour et trompette.
Lu pour la sélection 2022 des #68premieresfois
https://www.calliope-petrichor.fr/2022/07/01/aulus-zoé-cosson-l-arbalète-gallimard/
« Personne ne dit ‘Aulus-les-Bains’ en entier. On dit juste ‘Aulus’. ‘Aulus’ tout court. Aulus est un village d’eaux niché à 750 mètres d’altitude. Il reçoit 700 curistes par an et s’étend sur 5 224 hectares, comprenant forêts, pâturages, névés, pics et cascades. »
Aulus n’est pas un village que l’on pointe sur une carte par pur hasard. Les corps y vivent depuis toujours, habitués dans ce lieu isolé. Solitaires. Tenaces. Pour rien au monde ils ne changeraient « le lieu où le corps a ses marques, sous l’église, dans le creux. » En faire connaissance n’est pas une mince affaire, il faut y avoir été emmené ou y avoir rendez-vous, au risque de ne jamais en repartir.
« On ne peut pas saisir Aulus d’un seul regard, on le découvre dans l’effort de la marche, à l’échelle du corps, par bribes, et il faut ensuite recoller mentalement ces morceaux pour s’en fabriquer une image. »
Zoé Cosson m’a invité à passer quelques heures dans ce village des Pyrénées. Une échappée livresque dressant le portrait des Aulusiens, hommes et femmes, dans ce berceau où l’écosystème se fragilise de jour en jour. La pollution menace ce petit coin de paradis si cher au cœur de l’autrice. Elle, qui m’en parle avec tellement de poésie ne peut que me faire aimer l’endroit de son enfance. Comme une envie d’y être invitée, moi aussi. Je comprends son attachement à la nature aussi douce et rude soit elle, aux animaux se dressant, aux habitants si vivants.
Aulus est un récit d’une époque où l’urgence climatique résonne dans les montagnes. Inutile d’avoir fait math sup’ pour le savoir, il n’y a qu’à regarder chez soi. La météo devient folle ! Hélas pour les simples citoyens que nous sommes, même si nous faisons de notre mieux, avec nos propres moyens, il y en a au-dessus qui n’ont pas envie de se bouger le C..! Combien de temps cela va durer ? Est-ce que ma fille verra la beauté de nos paysages encore longtemps… Un texte qui sensibilise sur l’environnement mais pas que ! Je ne vous en dis pas plus, sa luminosité est à découvrir et savourer !
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/05/30/39498648.html
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