D’aucuns trouvent cette pratique bizarre mais j’aime choisir mes livres selon des critères… aléatoires. Je peux être attirée par une jolie couverture, un titre original, quelque chose d’indéfinissable. Là, pour "Au nom d'Alexandre" d'Olivier Auroy c’est le titre… forcément, il ne pouvait que...
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D’aucuns trouvent cette pratique bizarre mais j’aime choisir mes livres selon des critères… aléatoires. Je peux être attirée par une jolie couverture, un titre original, quelque chose d’indéfinissable. Là, pour "Au nom d'Alexandre" d'Olivier Auroy c’est le titre… forcément, il ne pouvait que plaire à une maman dont le grand fils porte ce magnifique prénom. Découvrir ce qui se cachait derrière cet Alexandre-là… me semblait être un plaisir à venir.
Et il le fut ! Un Alexandre qui aime les mots, quel bonheur ! Non seulement il les aime mais il en invente. Il faut dire qu’il a de qui tenir avec ses deux grands-pères, l’un passionné de scrabble et l’autre des mots croisés, l’un s’intéressant plus au "prix" d’un mot et l’autre à son sens. Agé de quarante ans, souffrant d’un cancer qu’il ne souhaite pas soigner, il raconte ainsi sa vie à Fanny, journaliste chargée d’écrire sa biographie.!
Si l’on excepte quelques longueurs qui ralentissent parfois le rythme du récit, ce roman est une pure merveille d’érudition, une promenade dans un dédale de lettres, de mots, de musique aussi, une aventure aux multiples facettes. On y apprend les souvenirs d’Alexandre, ses amis Nicolas et Simon, son amoureuse Valentina et la place sans pareille des mots dans sa vie. Avec poésie, l’auteur nous narre par le menu, et pour ce qui me concerne sans ennui aucun, des parties de scrabble sans fin. L’invention de mots, leur recherche, leur sens, font de la vie de cet homme ordinaire un moment extraordinaire.
Le personnage de Fanny est, par ailleurs, fort intéressant qui sert de catalyseur. Toujours à la bonne distance, elle est à l’origine de dialogues vifs, riches, emportés ou intimes. Elle empêche la narration triste de l’issue d’une vie et de souvenirs nostalgiques, relançant la conversation avec humour ou tendresse.
J’ai, également, beaucoup aimé la fin que je ne dévoilerai naturellement pas ici. On pourrait l’estimer convenue, je la trouve au contraire parfaite. C’est une histoire de vie et de mort, mais la mort fait aussi partie de la vie et, d’un nom à l’autre elle continue…
Merci pour ce commentaire Geneviève. Il me touche.