Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
A 31 ans, Lorimer Black se croit bien armé pour imposer toutes les escroqueries que conçoit la compagnie d'assurances pour laquelle il travaille comme expert. La GGH (du nom de son directeur George Gerald Hogg ) travaille à une grande échelle : assurances d'usines, d'immeubles, d'hôtels. La dernière affaire qu'il a eu à régler a été tout bénéfice : il a découvert son client, M. Dupree, fabricant de mannequins, pendu au milieu des décombres de l'incendie de son usine. On a rangé la mallette des indemnités, mais Lorimer a eu son bonus. Toute la technique de la compagnie est d'intimider le client, de déclarer que le sinistre (incendie, indondation) est son oeuvre et de sous-estimer les dégâts. Le chantage va jusqu'à ce que les clients battent en retraite et acceptent comptant un dédommagement sans rapport avec la somme convenue.
Lorimer est romp u à ces chantages qu'il prend pour du savoir-faire. Ils n'atteignent que des parvenus, avides d'argent, alors qu'il est un arriviste stylé. Lorimer avait tout fait pour oublier qu'il s'appelle Milomre Blocj et que sa famillle, modeste est d'origine roumaine et tzigane. Est-ce pour cela qu'il a de tels troubles du sommeil qu'il est obligé de fréquenter l'Institut des rêves lucides et ne confie qu'à son Livre de la Transfiguration sorte de journal, livre de raison, ses réflexions, ses pensées intimes, ses espoirs, ses désirs, souvenirs, en versets numérotés ?
Pourtant, lui qui se voit déjà le successeur de Hogg malgré la présence d'un nouveau venu, Torquil Hevoir-Jayne, ne comprend pas qu'avec la construction de l'hôtel Fedora, sa compagnie, alliée à une filia le la Fortress Sure, a combiné un coup énorme. Elle a surévalué l'immeuble auprès des promoteurs (Gale-Harlequin), pour 80 millions de livres, mais les entrepreneurs, Edmund et Rintoul qui étaient en retard sur les délais prévus et affolés de devoir payer un dédommagement, ont mis le feu au sous-sol de l'hôtel, qui a brûlé jusqu'au cinquième étage : Lorimer a cru à la bonne affaire de sa vie quand les promoteurs ont accepté un dédommagement dérisoire de 10 millions de livres qu'on leur offrait. Lorimer était tout content de son bonus. Mais il a fait un pas de trop, de son propre chef, il en a parlé à un journaliste financier du Times. Deux jours plus tard, le Financial Times annonce le rachat de Gale-Harlequin par un géant de l'immobilier avec tous les détails et les chiffres des transactions et des participants, une aubaine pour cette entreprise qui battait de l'aile et acceptait toutes les compromissions (avant de se rétablir pour les dénoncer). Hogg a cru à une magouille et a licencié Black pour délit d'initié. Pour ne rien arranger, la soeur de M. Dupree l'accuse du suicide de son frère : il était obsédé par l'approche de sa visite. Lorimer voit sa carrière s'effondrer comme un château de cartes. Le vaillant petit soldat est désarmé. Il n'a été qu'un bouc émissaire même si on lui laisse penser qu'on lui pardonnera.
Trois événements ponctuent cette période de déboires : la mort de son père, son lien le plus fort avec un passé refusé et le symbole de sa trahison, celle de sa voisine, la charmante Lady Haigh, une véritable aristocrate qui lui faisait accepter d'habiter un modeste appartement de Pimlico et l'amour de Flavia Malinverno, une actrice qui lui promet de quitter pour lui son mari et lui propose de partir avec elle à Vienne. Ils vont peut-être l'aider à avoir enfin une image vraie de lui, sans rêves d'acquisitions matérielles ni rêves assistés?
Ce qui pourrait n'être qu'un excellent thriller est chargé de toute une symbolique de cette Angleterre post-thatchérienne. Le livre se passe à Londres, un Londres dominé par les immeubles de Canary Wharf, exemple de l'escroquerie immobilière, le Londres des nouveaux riches roulant en BMW, Mercedes, habillés à l'italienne, mais où l'appât du gain domine toutes les classes ; où les bars, Matisse, St Mark's et autre El Hombre Guapo ont remplacé les pubs d'antan, où tout n'est que paraître, où l'on n'a plus le courage d'assumer son identité sans se donner l'excuse que Gérard de Nerval, Guillaume Apollinaire et Blaise Cendrars avaient changé de nom. Mais il existe encore des héros vulnérables qui n'attendent que la rédemption...
Un Boyd presque complètement nouveau "les thèmes, l'écriture sont annoncés dans les nouvelles" , très alerte dans l'exposition de ce milieu corrompu, très sobre dans son humour, passionnant de la première à la dernière page.
Découverte agréable de M. William Boyd, écrivain anglais fameux en France depuis que Bernard Pivot s’est un jour engagé sur le plateau d’Apostrophes à rembourser les lecteurs déçus par son roman « Comme neige au soleil ».
Nous rencontrons dans « Armadillo » un protagoniste, Lorimer Black, transnistrien qui a tout fait pour échapper à son ancien nom (Milomre Blocj) et à sa famille d’origine modeste. Expert en sinistre pour la GGH (du nom de son directeur George Gerald Hogg ) il n’hésite pas en épouser parfois les chantages et compromissions, en s’imaginant sans doute accomplir brillamment la tâche qui lui a été confiée. Dès le début on sent que quelque chose gêne Lorimer, il dort mal et se fait traiter pour des troubles du sommeil, son père est gravement malade et proche de la fin, la femme de ses rêves semble irrémédiablement lui échapper. Dans les pages de son « Livre de la Transfiguration », sorte de journal intime et de recueil de pensées diverses et variées, il se livre, et nous nous découvrons de plus en plus proches de ce personnage déboussolé et qui en devient ainsi touchant.
De plus, cette peinture de l’Angleterre post-thatchérienne (il est de 1998) est une vraie réussite, dans un style brillant et vif, parfois un peu chargé et précieux mais toujours avec une distance et une ironie très appréciable. Parfait en tout cas pour décrire les corruptions des riches patrons, et la désillusion de Lorimer quand il se rend compte du cynisme et de la malhonnêteté de ses employeurs et autres fréquentations. Heureusement, les dernières pages, sans les divulgâcher, laisseront entrevoir la possibilité d’un nouveau départ…
Un roman très recommandable, qui m’a donné envie de poursuivre à l’occasion ma découverte des autres œuvres de cet écrivain.
Je n'arrive pas à accrocher...pourtant j'aime beaucoup l'écriture et l'univers de Wiliam BOYD... je trouve que les descriptions sont assez "lourdes" et n'apportent pas grand chose à la narration... cependant le sujet est intéressant...
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !
Nouveaux talents, nouveaux horizons littéraires !
Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !