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Premier catalogue d'envergure sur le travail de l'artiste, la monographie d'Anita Molinero souhaite rendre compte de l'ambivalence de cette oeuvre, à la fois héritière d'une histoire académique de la sculpture mais également poreuse à des effets venus de la science-fiction, du cinéma gore voire du fait divers.
Cette monographie d'Anita Molinero regroupe au sein d'un ouvrage de 296 pages un panorama rétrospectif de son travail, s'étendant des années 1980 à nos jours. À travers une séquence de 200 pages de reproductions (vues d'expositions, vues d'atelier, détails, lieux alternatifs...), ce projet éditorial se joue de la chronologie pour mieux explorer et donner à lire ces sculptures.
Des textes de Valérie Mavridorakis, Anne Dressen et Vinciane Despret constituent l'ensemble textuel auquel vient s'ajouter une contribution visuelle réalisée conjointement par Anita Molinero et le célèbre dessinateur Winschluss.
Un long entretien mené avec Paul Bernard, qui coordonne l'ouvrage, permet de revenir sur les projets de l'artiste dans l'espace public, réalisés ou non.
Issue de l'École supérieure des Beaux-Arts de Marseille, Anita Molinero (née en 1953 à Floirac, vit et travaille à Paris) compose, pendant ses années punk, ses premières sculptures en faisant se rencontrer des objets et des matériaux de récupération.
« Pendant mes études aux Beaux-Arts, je peignais, mais je n'étais pas très douée pour la sculpture et la technique. Je me suis alors dit que l'inconnu de l'art devait certainement passer par la confrontation à celles-ci. C'était un petit manifeste très privé, fait de négations, portant sur les conditions que l'on se donne pour arriver à faire quelque chose qui soit suffisamment nouveau et devienne un jour une création. [...] J'ai fait alors des montages de petits cartons que je vernissais après coup avec de la colle à papier peint puis que je montais sur n'importe quoi ou encore des sacs poubelles que je remplissais de plâtre et que je travaillais avec une gouge à bois. » Elle choisit ensuite d'apporter aux formes la puissance de l'irréversibilité du geste et pour cela adopte le plastique et une série de matériaux toxiques qu'elle coupe, brûle, lacère, sculpte. « [...] Depuis 1995, j'adore travailler le polystyrène qui me rappelle des matériaux pérennes comme le bronze car tu ne t'en débarrasses pas. [...] J'arrête avant l'informe et parfois la pièce est terminée avant d'être commencée. La sculpture doit rester forme et ne pas aller dans l'informe. » Déjà en 1994 elle participait au côté de Franck Stella, John Chamberlain, Robert Grosvenor, Carel Visser et Nancy Rubins à l'exposition « Country sculpture » au Consortium de Dijon. Le FRAC Limousin en 2002, le MAMCO à Genève en 2006, le FRAC Alsace, le FRAC Haute Normandie en 2009, le Consortium de Dijon en 2014 et récemment le Museo Ettore Fico à Turin lui ont consacré des expositions personnelles. En 2008 elle expose à côté de Cady Noland, Steven Parrino et Kelley Walker au Centre d'Art Contemporain Le Spot, au Havre. En 2012, elle a été choisie pour créer la station de la porte de la Villette sur la ligne 3b du tramway d'Île-de-France. En avril 2015 elle obtient le prix résidence de la Fondation Salomon à New York. Ses oeuvres font partie d'importantes collections publiques.
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