« Dans la réserve, beaucoup de gardes forestiers venaient de grandes villes. Des guérisseurs, des adventistes du septième jour, des yogis, des médiums ou simplement des Moscovites toqués, des gens de Saint Pétersbourg et de Novossibirsk ; tous se ruaient vers des lieux sauvages. D'ailleurs, il faut dire que la majorité des arrivants, une fois établis dans les réserves ou dans leur agglomération centrale, se contentaient de cultiver leur potager, d'attendre des OVNIs et se rendaient rarement dans la taïga. Mais même dans les petites isbas de la taïga, on pouvait trouver des petits recueils de poèmes de Baudelaire et des périodiques étrangers, les revues Sciences et Religions et Nouveau Monde. C'est justement à cette époque que j'avais lu pour la première fois des extraits de Castaneda... »Des sentiers de montagne pentus, le visage impassible des femmes sibériennes, des Altaïens nonchalants, des chevaux farouches, l'odeur du mouton sous la yourte et un forestier adepte de Castaneda... Ilya Kotcherguine, a passé son enfance à faire l'école buissonnière, chassant les chats avec son chien Bobik. Diplômé de géologie, il part exercer une dizaine de métiers différents dans la région du Baïkal, au Kamtchatka puis dans l'Altaï. Son inclinaison pour autodérision et son caractère joueur marquent ces deux nouvelles à la frontière entre la steppe eurasienne et la taïga sibérienne.
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