Encore plus de livres à rattraper ou à offrir en cette fin d'année !
Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu'elle emprunte - elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d'être plus discrète, l'adolescente refuse cette injonction à l'invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s'allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent.
Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu'elle, c'est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe, qu'elle tombe finalement. Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n'a que peu de poids face à la réputation d'une femme. Pour s'être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L'article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l'emprisonnement toute forme d'outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d'autre choix que la fuite. Alia fait de Lyon sa ville d'exil, travaillant comme serveuse dans un restaurant sur la Saône. Désormais réduite à n'être qu'une Arabe aux yeux des Français, elle est finalement rattrapée par le visage de Quentin qui menace de la faire sombrer dans la folie. Devra-t-elle à nouveau tout quitter pour survivre ? Quitter son pays, sa ville, son corps, partir si loin qu'elle doute à présent pouvoir un jour revoir Tanger...
Le premier roman de Salma El Moumni raconte le pouvoir destructeur du regard des hommes. De sa plume acérée, la jeune romancière marocaine explore la question du désir, de la dissociation et de l'impossible retour. Une entrée fracassante en littérature.
Encore plus de livres à rattraper ou à offrir en cette fin d'année !
Alia habite à Tanger et se sent scrutée, insultée et méprisée par le regard des hommes...
Alia, une jeune femme qui m’a beaucoup touchée.
Tout au long de l’histoire, c’est son mal être qui prône.
Elle nous raconte sa jeunesse.
Sa quête d’identité, le rejet de son corps, son agression, le harcèlement qu’elle va subir.
Un roman qui met aussi en lumière qu’encore aujourd’hui, lorsqu’une femme fait la démarche de porter plainte, elle n’est malheureusement pas toujours prise au sérieux.
Les actes sont minimisés.
Tant dis que pour Alia, les actes ont eu un réel impact sur sa vie.
Un mal être qui va tant la hanter qu’elle quittera Tanger à la fin du lycée pour partir à Lyon.
Seulement, on ne se débarrasse pas en un claquement de doigt d’un traumatisme.
Lu dans le cadre du prix du Roman des Étudiants France Culture @leromandesetudiants , je vous conseille ce texte que j’ai beaucoup apprécié !
Un premier roman qui percute, qui interroge, qui interpelle. Un texte dur sur une jeune marocaine qui essaie de trouver sa place , essaie de comprendre son rapport à son corps, qui se transforme, à comprendre le regard des autres et en particulier des hommes sur son corps.
Alia est une jeune fille, elle réalise que son corps se transforme, son regard se transforme aussi, le regard des autres. Elle est attirée par un voisin, qu'elle connaît depuis l'enfance. Et fréquente Quentin, un jeune français, qui va "abuser" de son innocence et naïveté. Elle va faire des photos de son corps et celui ci va les diffuser. Elle va alors risquer de subir le fameux article 483 du code pénal marocain « Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans ». Elle va alors s'installer au début pour des études à Lyon, puis va y rester pour travailler. Mais elle voudrait tant pouvoir revenir dans son pays et ne pas dire adieu à Tanger.
Un sensible et troublant portrait de jeune femme. L'auteure décrit avec délicatesse, le rapport au corps, la découverte des changements de ce corps, puis le regard des autres. Un beau, troublant portrait d'une jeune fille.
#AdieuTanger #NetGalleyFrance
Salma el Moumni, avec ce premier roman, Adieu Tanger, signe “un cri littéraire” sur la condition des jeunes filles, au Maroc puis dans la France de son exil. Elle en tire une réflexion sur le poids social de la féminité. Ici, nullement question de voile, ou d’autres vêtements, mais le poids de la culture et des traditions.
En apostrophant par un tu, elle présente Alia, lycéenne, qui s’interroge sur l’éducation, le genre, la bisexualité et sur la complicité des mères à reproduire un ordre qu’elles subissent.
Difficile pour cette jeune fille de ne pas s’indigner devant l’héritage laissé par un père défaillant, censé la protéger. Seulement celui-ci disait devoir lui-même se protéger devant sa féminité naissante. Alors lorsque victime de publication de photos intimes sur les réseaux, Alyia ne peut que fuir à Lyon !
Éternel menteur, son père applique des règles qu’en privé, il ne suit pas. Mais, au-delà de la rage contenue dans son récit, Salma El Moumni fait preuve de qualités littéraires incontestables pour transmettre ses émotions et son vécu.
Évidemment, très personnel, ce premier roman de Salma El Moumni mérite toute l’attention. La découverte de la féminité, chez une toute jeune fille, est soumise à des tensions ingérables, parce que Alyia les subit seule. Du coup, la moindre attention d’autres la laisse proie facile. Ainsi, elle devient victime tellement elle est vulnérable. L’ingérence dans l’intimité d’une toute jeune fille résonne tout au long d’une vie.
Le roman Adieu Tanger de Salma El Moumni m’a touchée par ce ton personnel rapportant les émotions d’une jeune fille découvrant seule sa féminité, pourtant si convoitée par les regards qu’elle découvre et ne sait pas gérer. À découvrir assurément !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/11/08/salma-el-moumni-adieu-tanger/
Alia observe son corps changer et avec lui le regard que les hommes sur elle. Pour le comprendre elle va jouer et se photographier en secret jsuqu'au jour où ces photos sont dévoiler, elle va devoir fuir son pays et sa famille. Se recontruire en France où là encore des regards tout autre vont se poser sur elle.
Un thème particulièrement interessant mais traité de manière tellement brouillonne et nombriliste que j'ai vraiment eu de mal et pris un temps fou à lire ces quelques 180 pages. Je ne sais pas qoi e dire de plus si ce n'est que je n'ai commencé à comprendre qu'après avoir lu plus de la moitié.
Un superbe premier roman, coupe de coeur de cet automne!
ce livre est très touchant. Le regard des autres sur Alia, son insouciance et ses photos de son corps qu'elle garde sur son téléphone. Elle a cette sensation d'être épiée, observée, scrutée par les hommes et elle qui ne connait pas son corps, qui ne se voit pas, va le prendre en photo ....un très beau roman sur la culture, le regard des autres à travers le portrait de cette jeune femme qui part pour vivre et se sauver.
Très bien décrit et le thème très intéressant, son parcours , son destin ,son insouciance d adolescence ,vraiment à lire avec plaisir
Le thème du premier roman de Salma El Moumni est ambitieux : le pouvoir et l’influence du regard des autres sur soi, sur les choix de sa propre vie. Alia est marocaine, vit à Tanger. Elle fréquente Quentin, un jeune garçon scolarisé comme elle dans le même lycée. Ce qui préoccupe gravement Alia, ce qui l’obsède dès le départ de ce récit, c’est la sensation qu’elle éprouve de se voir scrutée, épiée, déshabillée du regard, méprisée de ses compatriotes. Serait-ce de la paranoïa ? Alia a le sentiment qu’elle dérange, que ses tentatives d’émancipation et d’ajout d’un peu de liberté dans sa vie sont vouées à l’échec.
Alia relève ce défi en postant des photos sur la toile, ce qui est passible de l’article 483 du Code pénal marocain, qui punit l’outrage public à la pudeur d’un mois à deux ans d’emprisonnement. C’est la résolution de ce dilemme qui va occuper Alia dès sa reprise de contact avec Quentin, qui ne l’aide pas vraiment : « Il t’a toisée du regard avec ses yeux bleus liquides en mordant dans sa fajita (…) Tu as immédiatement regretté d’être venue chez lui, tu n’avais soudain plus faim, tu voulais partir. »
Mais ce qui fait l’attrait de ce roman, c’est la volonté de l’autrice de passer en revue toutes les questions liées à l’intégration, aux origines, à la double appartenance culturelle. Sans apporter ou suggérer des réponse simplistes ou définitives, Salma El Moumni décrit avec force et pertinence ces grands thèmes : « Ta vie en France se résume à essayer de ne pas paraître arabe tout en voulant te démarquer. La violence des mots se confond avec la violence des regards (…) Alors, tu regardes tes congénères et tu se sens plus étrangère encore. »
Un autre constat, plus émouvant encore, est celui du poids du regard parental et familial , ou la difficulté de vivre sans essayer d’imiter les autres, les Français « de souche » , sans être reconnue comme une membre à part entière de leur pays .Salma El Moumni nous le dit avec gravité et tendresse : « Tu n’étais plus marocaine, tu étais banlieusarde .Toujours l’ambivalence :il ne faut pas paraître trop négligée pour ne pas tomber dans le carcan des musulmanes oppressées , ni trop apprêtée , pour ne pas tomber dans celui des beurettes en quête d’attention . »
Tout est dit , et la conclusion de ce roman découle tout naturellement de cet état des lieux . On pense, à la lecture de ce très bon roman, à la trilogie de l’auteure Leïla Slimani, également marocaine, Au pays des autres, qui aborde avec beaucoup de justesse les questions de l’origine, de la discrimination, de la haine de soi. Ce premier roman a le mérite d’exposer cette question du pouvoir du regard des autres, de son intériorisation dans notre vie psychique.
À Tanger, les jeunes femmes sont des proies pour des hommes, qui les déshabillent du regard. Pour tenter de comprendre, Alia commence à se photographier nue avec son smartphone. Elle en parle à son ami Ilias qui la met en garde : afficher sa nudité est puni par la loi marocaine.
Peu après, Alia a une liaison avec Quentin, un jeune français de son lycée. Après leur rupture, le jeune homme se venge en publiant les photos sur Internet. La jeune femme est contrainte de s'exiler à Lyon pour fuir la justice de son pays. Mais son passé la rattrape...
Intolérance judiciaire, d'origine religieuse, concupiscence des hommes, frustrés par la même religion, cyber harcèlement, on trouve tout cela dans ce roman qui sent le vécu. À côté, les questions d'une jeune femme qui s'interroge sur ce qu'elle est et sur l'image qu'elle envoie aux autres ont bien peu de poids.
N'oublions pas que, de près ou de loin, subir l'envie et la frustration des hommes est le quotidien vécu par une grande majorité des jeunes femmes. Des expériences déjà particulièrement traumatisantes auxquelles l'homme moderne a ajouté le harcèlement de masse, via Internet.
Alors quand l'image du père se fissure, incapable de s'appliquer à lui-même ce qu'il prône pour les autres...
Ce n'est pas le portrait d'un monde accueillant que nous dresse l'autrice !
J'ai été touché par l'histoire d'Alia, un condensé réussi de ce que vivent sans doute beaucoup trop de jeunes filles, pas uniquement dans les pays musulmans.
J'ai été perturbé par la forme de la narration, et tout particulièrement l'utilisation de la deuxième personne, le "tu" et le "vous".
Bien sûr, cela crée de la distance entre le lecteur et l'héroïne, genre "ce qu'elle vit dans le roman n'est pas exactement la vraie vie ; cela ne peut pas vous arriver ainsi." Encore que... Il faudrait poser la question à certaines.
J'ai également trouvé que cela donnait un ton accusateur, style "si tu n'étais pas sortie des sentiers battus, rien de tout cela se serait arrivé." J'aurais préféré une écriture à la première personne : "j'ai fait une bêtise en laissant mon petit-ami consulter mes photos" n'a pas la violence d'un "tu as fait une bêtise en laissant ton petit-ami..."
Mais c'est le choix de Salma El Moumni, et il lui appartient. Elle a du talent et nous surprendra sans doute encore avec son prochain roman.
Je remercie Lecteurs.com et Grasset de m'avoir proposé de lire ce livre.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/10/10/adieu-tanger-de-salma-el-moumni-chez-grasset-un-condense-reussi-de-ce-que-vivent-trop-de-jeunes-filles/
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