La philosophie, telle que nous l'a léguée par exemple l'effort de pensée historique d'Aristote à Hegel, a presque toujours imaginé que le meilleur modèle de la pensée était celui qui était proposé par la science. Pensée, en quelque domaine que ce soit devait toujours être quelque chose qui était invité à ressembler à la pensée scientifique. Le résultat fut que penser fut toujours d'abord se soumettre à ce geste : importer le modèle de la science dans la pensée. La phénoménologie, dans ses travaux les plus récents, s'est éloignée de cet impératif. Elle a cherché à revenir aux choses mêmes, c'est-à-dire aux choses telles qu'elles se tiennent pour une conscience en deçà de ce que les sciences pensent. Le geste proposé ici pae Serge Valdinoci explore une autre possibilité. Il propose de substituer à la raison géométrique et technique formée sur le modèle des sciences, et développée par une longue tradition de l'Europe Occidentale, une nouvelle science nommée europanalyse, qui s'efforce de se tenir quant à elle en deçà des synthèses de la philosophie, qui prend pour principe l'affect, et qui cherche à rendre compte de la fluidité du réel en lui-même sans aucune imposition de modèle. Cette science, telle que l'explore ce livre, mène vers une pensée qui est avant tout recueillement créatif.
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