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Dans un coin paisible de la campagne du devon, une petite fille de six ans, joanna mason, est le témoin d'un crime épouvantable.
Trente ans plus tard, l'homme qui a été condamné pour ce crime sort de prison. a edimbourg, reggie, qui a seize ans et qui est bien plus futée que les gamines de son âge, travaille comme nounou chez un médecin, le docteur hunter. mais quand celle-ci disparaît, reggie est la seule personne qui semble s'en apercevoir. en ville, l'inspecteur en chef louise monroe est aussi à la recherche d'une personne disparue, david needler, sans se rendre compte qu'un de ses vieux amis - jakson brodie - se précipite vers elle.
Il est là pour un séjour qui est sur le point d'être tragiquement interrompu. dans une extraordinaire démonstration de talent, kate atkinson nous donne l'un des romans psychologiques les plus fascinants et les mieux écrits de ces dernières années. a quand les bonnes nouvelles ? nous offre un nouvel éclairage sur la nature du destin et sur la condition humaine.
C’est noir comme une nuit de décembre et sombre comme un ciel d’orage au-dessus d’un loch écossais et, pourtant, j’ai encore adoré. Les bonnes nouvelles tardent à venir…surtout pour ce petit groupe de survivants, rescapés des massacres qui ont jadis saccagé leurs vies en détruisant leurs familles.
Il y a l’ex-soldat, ex-détective privé, Jackson Brodie, récemment et rapidement (trop ?) remarié. Il va recroiser l’inspectrice Louise Monroe, récemment remariée (pas avec lui, ce qu’elle regrette parfois) et aussi le Dr Joanna Hunter dont la phrase favorite, « Comme c’est triste ! », semble aller comme un gant aussi bien à son passé, qu’à sa chienne nommée Sadie, ou qu’à ce qui lui arrive à présent.
« Elle était en deuil toute sa vie était un travail de deuil. Parfois la nuit, dans ses rêves, elle entendait leur vieux chien aboyer et le souvenir de son chagrin était si vif qu’elle songeait à tuer le bébé, puis à se tuer, tous d’eux s’éclipsant paisiblement avec un opiacé, pour qu’il n’arrive jamais rien d’abominable au bébé. Un plan d’urgence pour quand on était coincée, pour quand on ne pouvait pas courir. En cas de famine ou de guerre nucléaire. D’éruption volcanique ou de comète s’écrasant sur terre. Si elle se retrouvait dans un camp de concentration. Ou était enlevée par d’horribles psychopathes. S’il n’y avait pas de seringue, s’il n’y avait rien, elle mettrait la main sur le visage du bébé, puis elle se pendrait. »
Il ne faut pas oublier la nounou du bébé. Reggie, seize ans, orpheline avec pour seule famille son délinquant de frère qui se sert d’elle, la vole, la menace et lui envoie les malfrats qu’il tente de doubler. Personnage lumineux, optimiste alors qu’elle aurait tout pour sombrer, « Reggie avait seize ans mais on lui en aurait donné douze. Reggie passait sa vie à dire « J’ai seize ans » à des gens qui ne la croyaient pas. Ce qui était bête, c’est qu’elle en avait cent à l’intérieur. »
Reggie qui s’attache au bébé, au Dr Hunter et au chien et réciproquement. Reggie qui a le flair de ceux qui acceptent d’ouvrir les yeux, qui s’étonne du départ du Dr pour « aller voir une vieille tante », Reggie qui est là et bien là, quand tout déraille, y compris l’express d’Edimbourg. Reggie, une hirondelle qui ne fait pas le printemps, juste un rayon de soleil entre deux orages ; une petite affamée de tendresse qui en a à revendre pour qui voudrait bien l’accepter.
Kate Atkinson compose un roman dont l’intrigue tient parfaitement le lecteur en haleine tout en développant ses thèmes favoris (la brutalité que subissent beaucoup de femmes, l’amour fraternel, les parents rarement à la hauteur, les mauvais choix, les mariages ratés, la solitude des victimes, la tendresse qu’on trouve auprès des chiens). Ce pourrait être rebutant, ce n’est pas du tout le cas. Le style léger et souvent en décalage avec la tension dramatique, l’humour (politesse du désespoir ?) en filigrane, les références littéraires et musicales, rendent ses livres tellement originaux et agréables à lire. Et puis, qui sait, grâce à Reggie, les bonnes nouvelles finiront peut-être par arriver…
« Et Reggie dit :
« Le petit moineau dit :
Si je reste, je suis cuit
Et de battre des ailes
Et de s’envoler. Cui cui ! »
Et de battre toutes les deux des mains et le bébé de rire et de battre des mains aussi. »
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