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À l'image de la maison en chantier de sa rue qui semble « sans cesse / aller se détruisant », la maison du poète, celle de sa vie, celle de son oeuvre, « est toujours ruine ». « À présent je n'ai pas - n'ai que la poésie », écrit Avot Yeshurun au seuil du plus grand dépouillement. Mais « Pas le vers ni le mètre, ni les choses. / Pas les choses qui sont dans la poésie / ni la poésie qui est dans les choses ». De la poésie elle-même, il ne reste donc plus que l'âme, soit le son originel de la parole qui, à l'aube de la mort, semble littéralement enfanter à nouveau Yeshurun, lequel ose écrire dans le dernier vers de ses deux ultimes poèmes : « je serai né », et « à la mort Yah ne m'a pas livré ».
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