Tueurs ou victimes, attentats ou éléments déchainés, les évènements tragiques interpellent les auteurs de cette rentrée littéraire
Décembre 2014. Depuis plusieurs semaines, la narratrice sait qu'elle va devoir vendre la maison de son enfance. Lieu des origines et de l'ancrage, de la mémoire familiale et de sa propre mémoire. Face à ce chagrin intime, écrire un livre lui semble la seule chose encore possible : trouver les mots pour, peut-être, sauver quelque chose de la maison avant qu'elle ne disparaisse de sa vie, lui restituer une part d'éternité.Janvier 2015. La vague d'attentats qui frappe la France la laisse sans mots, avec le sentiment d'avoir été dépossédée du monde tel qu'elle le connaissait. En elle, l'urgence s'est déplacée : que faire d'autre qu'écrire, pour tenter de faire face à l'innommable ? Au fil des semaines, sa vie va se jouer dans un va-et-vient entre ce sentiment de fissuration du monde extérieur, que les attentats de novembre ne vont qu'intensifier, et celui de dépossession de son monde intime. Jamais le dehors et le dedans ne lui ont paru à ce point liés. Contre-point paradoxal, insensé, de cet effondrement généralisé : tout au long de ces mois elle a porté un enfant, puis elle l'a mis au monde.
Tueurs ou victimes, attentats ou éléments déchainés, les évènements tragiques interpellent les auteurs de cette rentrée littéraire
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J'avais vu passer ce roman lors de sa sortie mais je n'avais pas eu l'occasion de le lire. Grâce à lecteurs.com, j'ai enfin pu le découvrir. Je vous le dit d'emblée, ce fut une petite déception ! J'ai passé un bon moment de lecture et l'écriture est très belle mais il m'a manqué quelque chose. Je rédige cette chronique plusieurs jours après ma lecture et force est de constater qu'il ne va pas laisser une impression pérenne dans mon esprit, j'ai déjà tendance à en oublier le contenu.
Mais, revenons d'abord à la forme. D'un roman, il s'agit en fait d'un récit dans lequel l'autrice alterne entre deux sujets : la vente de la maison familiale et les attentats de 2015. Elle s'attarde très peu sur les faits mais nous fait part de ses ressentis, de ce poids qui lui est tombé sur les épaules. C'est une introspection très intime de la part de l'autrice. On se retrouve littéralement dans sa tête et on comprend à quel point la vente de la maison de son enfance est un déchirement pour elle. Elle revient ainsi sur les moments passés dans cette bâtisse entourée des siens. Vient alors se greffer le choc des attentats. J'ai eu l'impression que ce récit autobiographique devait tourner autour de son enfance au début puis lorsque les attentats sont survenus dans l'écriture, l'autrice n'a pas pu s'empêcher d'être bousculée par les événements et d'en parler également. On passe donc sans cesse d'un sujet à l'autre dans les pensées de l'autrice avant d'aborder un troisième événement important : sa grossesse. Ce qui m'a marquée le plus c'est le rapport au corps qui est omniprésent tout au long du livre. Comme je l'ai déjà dit plus haut, le reste ne m'a pas marqué et s'efface déjà de ma mémoire. En revanche, j'ai trouvé l'écriture magnifique. On avait l'impression de ressentir les émotions avec l'autrice et de vivre ses hauts et ses bas.
Bref, j'ai lu ce court roman avec plaisir mais il ne me marquera pas. J'ai eu l'impression que le sujet des attentats tombait un peu comme un cheveu dans la soupe et je ne sais pas s'il était nécessaire de le traiter ou alors il aurait pu faire l'objet d'un livre différent de celui sur son enfance. Je ne sais pas, je suis un peu partagée mais pour sa plume vive et maîtrisée, je ne manquerai pas d'essayer un autre roman de l'autrice.
Curieux ! J’étais persuadée avoir déjà lu Laurence Tardieu, tant son nom m’est connu. Or, il n’en est rien, c’est le premier.
Curieux aussi de lire ce livre le 13 novembre, jour anniversaire des attentats.
Deux sujets sont traités dans ce livre ;
Le traumatisme provoqué par les crimes extrémistes à Paris
Le traumatisme de la vente d’une maison de famille qui recèle tant de souvenirs heureux.
L’auteur vit ces deux événements alors qu’elle attend un enfant.
« Un magma de sensations » l’envahit, la fait sombrer dans des chutes décrites d’une écriture longue, sans points pendants plusieurs pages.
Ce monde où soudain toute l’horreur est permise, ces souvenirs d’enfance qu’elle craint de perdre à jamais, tout ça c’est beaucoup, c’est trop.
Une hyper sensibilité malmenée par deux grands bouleversements, mais heureusement, il y a cet enfant à venir, cet enfant qui est là.
Une période certainement très difficile à vivre pour l’auteur qui a trouvé ici les mots pour exprimer tout son mal-être.
Plus qu’un roman, c’est plutôt un témoignage et une autobiographie de cette année 2015
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/10/a-la-fin-le-silence-de-laurence-tardieu.html
Quand Laurence Tardieu a su que le refuge de son enfance, la maison de ses grands-parents maternels, sur les hauteurs de Nice, allait être vendue, elle a commencé un livre "afin de ne pas la perdre totalement". "Perdre la maison, ce n'était pas seulement perdre le lieu où j'avais des souvenirs heureux, des racines, un présent. C'était également perdre l'unique élément de ma vie qui m'offrait le réconfort de la permanence."
Mais à peine s'était-elle lancée dans l'écriture que les attaques contre "Charlie Hebdo" et l'hyper casher sont survenues, attaques qui l'ont laissée, comme la France entière, dans "un état de sidération et de choc" , elle a alors tenté de "trouver les mots face à l’innommable".
Elle réalise qu'elle ne peut plus écrire sur la maison de son enfance, que pour la première fois écrire "sur le dehors" s'impose à elle.
Trois parties dans ce texte avec chacune son rythme : la première, rapide, urgente, qui correspond aux trois journées des 7, 8, 9 janvier 2015. La seconde, sur un tempo plus lent, relate le temps en suspens où elle ressent que le monde a changé, que plus rien ne serait comme avant, alors qu'elle porte un enfant ce qui lui apparaît alors comme un paradoxe insensé, presque violent. Paradoxe de donner la vie dans un monde en ruine..."L'imprévisible était entré dans nos vies".
La troisième partie enfin qui tente de trouver une issue, du sens, pour ne pas abdiquer, alors même que la deuxième vague d'attentats du 13 novembre vient de nous frapper et que son petit garçon est venu au monde.
Laurence Tardieu cite des extraits d'interviews d'écrivains confrontés aux attentats quotidiennement dans leur pays, notamment l'auteure israélienne Zeruya Shalev, elle même victime d'un attentat en Israël et parle de fraternité silencieuse avec ces écrivains. Par contre, le parallèle qu'elle semble suggérer entre elle et ces écrivains m'a gênée car elle n'a pas été , contrairement à eux, touchée directement par les attentats.
Elle tente d'exprimer à quel point les frontières entre le "dehors" (le monde) et le "dedans" (sa maison) sont devenues poreuses, à quel point la perte du lieu de son enfance entre en écho avec son sentiment de fissuration du monde.
Elle se demande comment lutter, affronter la réalité ou partir comme le suggérait votre grand-père et réalise que sa vie est ici, même davantage menacée.
Laurence Tardieu explore la question du refuge intérieur, ce lieu d'ancrage où l'on éprouve un sentiment de sécurité intérieure et décrit le sentiment de dépossession qu'elle a ressenti avec la perte de sa maison.
Elle trouve les mots pour décrire l'état de sidération qui a saisi la France après les attentats mais son rapprochement constant entre la perte de sa maison et les attentats m'a agacée tout au long de ce texte que j'ai au final trouvé assez nombriliste et larmoyant.
Comparer ce que le monde a perdu ce jour là avec la perte de sa maison me parait indécent même si je comprends en partie sa démarche. Dire tout le long du texte que ce n'est pas comparable mais comparer quand même...
Ce n'était sans doute pas le meilleur angle pour aborder la question délicate des attentats même si j'ai trouvé dans ce récit une mise en mots intéressante sur nos ressentis au moment des attentats...
Lorsque la décision est prise de vendre la maison familiale de Nice, Laurence Tardieu commence à écrire afin de combler par avance la faille dont elle pressent qu'elle sera irrémédiable. L'écriture, par sa capacité à garder la mémoire de ce qui a disparu, perpétue l'histoire de cette maison et répercute les souvenirs qui y sont liés. Mais le 7 janvier 2015 vient heurter de plein fouet la triste douceur d'un passé évanoui et vider de son sens chaque projet, chaque mot, chaque demain. Dès lors, un monde se défait : le monde du jardin niçois épanoui de couleurs, le monde de l'insouciance enfantine, le monde du parfum maternel irrévocablement disparu. A cette perte de sens extérieur répond une fragmentation de tout l'être. Une dissolution du corps soudainement fondu dans le magma d'un univers où ne règne plus que l'indéfini, la confusion.
Comme un balancier implacable, le temps alterne entre la luminosité des jours anciens, les brusques ténèbres qui recouvrent l'année 2015 et la vie qui malgré tout se niche au creux du ventre de l'auteur. Agrippée à ses mots comme à un ultime recours contre la folie du monde, Laurence Tardieu creuse au plus profond de sa pensée et de ses sensations afin de récupérer quelque part, dans l'abri du passé ou dans un repli protégé du présent, l'armature solide qui servira d'appui à la résilience. La joliesse des souvenirs d'enfance naufrage dans la cruauté des meurtres successifs. Le ventre habité devient point d'ancrage et point d'interrogation. Tout se mêle et tourbillonne dans un sentiment de monstrueuse incohérence que seule l'écriture peut décrypter sans la résoudre.
"A la fin le silence" est ce texte que chacun pourrait porter en soi depuis le 7 janvier 2015. Peut-être avec d'infimes variantes ancrées dans des histoires singulières. Laurence Tardieu en ciselant le choix de ses mots nous donne à voir, posé sur le papier, ce qui a été détruit en elle et dans ce qui fait le "nous". Elle nous contraint à nous questionner sur la façon dont nous avons commencé à reconstruire. En vacillant. En frémissant. En redoutant. En aimant. Un texte juste et sincère qui sème les plus belles graines qui soit : celles de la joie retrouvée... quand même.
Dans la vie de la narratrice, deux mondes disparaissent. Celui de la douceur de vivre, de l’enfance, du cocon qui protège, avec la vente inéluctable de la maison familiale, refuge de toute la famille depuis plusieurs décennies mais que plus personne n’a les moyens de conserver.
Fin d’un autre monde, celui d’un pays, d’une ville dans lesquels on circule sereinement, loin de bombes, de la mort, des attentats, mais qui sera plongée dans l’horreur et la stupéfaction après les attentats de l’année 2015.
Janvier 2015, Charlie Hebdo, hyper casher, plus jamais la vie et la ville ne seront vécues comme avant. Marcher paisiblement, prendre le métro, aller chercher ses enfants à l’école, faire ses courses dans le supermarché du coin, fut-il casher ou pas, prendre un verre avec des amis en terrasse, ou aller au concert, autant d’actes anodins qui font la vie de chaque jour, mais que la haine et la bêtise ont rendus si précieux et si rares, car tout peut s’arrêter, un instant on vit, l’instant d’après on n’est plus… C’est bref et terrible, et la compréhension de cet état de fait met la narratrice dans une posture de vertige, en perte de repère, comme si elle tombait dans un puits sans fin. Incapable de reprendre son équilibre, de vivre chaque moment, chaque instant, sans penser à sa finalité inéluctable, alors justement qu’en elle pousse la vie, celle de ce fils qu’elle mettra au monde au cours de cette année terrible.
Dans l’alternance des chapitres, il y a ceux qui évoquent le massacre, avec des phrases de plusieurs pages, aux mots répétés, au phrasé court ponctué simplement de virgules, comme une respiration impossible à trouver, qui montre bien l’état de vertige que l’on ressent alors, la perte d’équilibre, l’impression de tomber sans pouvoir se retenir, sans s’arrêter. Et il y a ceux qui racontent la maison familiale, la famille elle-même, les grands-parents, l’enfance, les souvenirs heureux d’étés fulgurants de bonheur, puis la mort de la mère, et l’après, la maison avec les amis, cette famille que l’on se choisit. Les souvenirs d’un parfum, d’un fruit, d’une musique, démontrent la beauté de ces instants qu’il faut savourer jusqu’au dernier, mais qu’on laisse si souvent passer sans les apprécier à leur juste valeur. Étrange roman qui tendrait plus de la réflexion intime que de la romance, qui montre la complexité des réactions face à l’horreur, celle qui nous frappe encore, à l’aveugle en cet été 2016, et que l’on a tant de mal à simplement appréhender. Assurément un roman fort, qui nous marque, car il est si proche de nos propres interrogations et qu’il verbalise nos craintes les plus intimes.
Les explorateurs de la rentrée littéraire - Chronique complète
Comme pour le 11-Septembre, chacun de nous se souviendra toujours de ce qu'il faisait le 7 janvier 2015... Le roman de Laurence Tardieu s'ouvre sur les attentats à Charlie Hebdo et se referme avec la tragédie du Bataclan. Presque une année, où l'effroi le dispute à l'incompréhension, où l'on se demande avec elle – tellement son propos remue l'esprit – à quoi bon se lever le matin et se prendre en pleine face l'absurdité d'une vie qu'il est si facile d'anéantir. Le projet de l'auteur (que l'on identifie sans peine à la narratrice) d'écrire sur la maison de son enfance, qu'elle s'apprête à voir partir avec les souvenirs tant chéris, vole en éclats : le séisme qu'elle éprouve rend dérisoire tout le reste. Comment mettre des mots sur l'indicible, accepter ce que ses propres corps et âme rejettent ?
Tout au long d'un texte fort et prenant d'un bout à l'autre, porté par une écriture qui suffoque et nous étreint, Laurence Tardieu pose la question d'intégrer le réel lorsqu'il se présente sous sa forme la plus abjecte et nous cueille dans un sentiment d'hébétude. « Il faut retrouver le sentiment de joie intérieure », martèle-t-elle comme un mantra, elle dont le corps poreux absorbe la tragédie du monde, elle qui vit ces événements et la perte de la maison de l'arrière-pays niçois comme deux désastres intérieurs que les réminiscences familiales pourraient apaiser. Heureusement, tragiquement, il y a cet enfant qui croît dans son ventre. Il y a l'art, la culture. Et la thébaïde des jours sereins, le refuge, gage de stabilité au cœur du « fracas intime ». Une présence rassurante, à laquelle il faut néanmoins se résoudre à dire adieu. À la fin le silence offre des lignes poignantes et très douces pour tenter de dire la barbarie des hommes et le miracle de naître et d'être en vie. Les larmes ne sont pas toujours bien loin... et c'est si bon, d'être touché au cœur par tant d'élégance.
A la fin le silence de Laurence Tardieu
Laurence Tardieu fait partie des auteures dont j'apprécie particulièrement le style. Avec ses longues phrases comme des incantations, elle parvient à aller chercher les émotions au plus profond de soi. Je fais partie de ces gens qui cherchent la compréhension en me parlant mentalement, en laissant sortir les bonnes et mauvaises raisons, en analysant, en triturant mes pensées. L'auteur utilise, selon moi, dans sa façon d'écrire ce qu'elle appelle la ligne verticale.
" A dix-sept ans, je voulais comprendre ce qu'était l'éternité. Je fermais les yeux, j'essayais de visualiser une ligne qui ne s'arrêtait jamais, qui filait pour toujours vers l'avant....jusqu'au jour où je me suis dit que je me trompais de direction : ce n'était pas à l'horizontal qu'il fallait se projeter mais, peut-être, à la verticale. Ressentir l'instant présent, s'y laisser tomber, totalement tomber."
Les attentats de janvier puis de novembre 2015 changent le rapport au monde de la narratrice qui, peut-être parce qu'elle est enceinte perçoit encore plus la peur, l'insécurité.
" Ils ont tiré sur eux et moi je me disperse."
En ces moments d'insécurité, le besoin d'un refuge physique ou mental est indispensable. La narratrice tente de retrouver le parfum de sa mère, les souvenirs d'une vie insouciante dans la maison de son enfance. Mais Cybèle, la maison de Nice, maison familiale de ses grands-parents maternels italiens représentant un espace de sécurité intérieure est mis en vente. La sensation de dissolution de son monde intime résonne avec celle du monde.
" La maison, le monde. Le monde, la maison. Je faisais sans fin le va-et-vient, obsessionnelle."
En 2015, personne n'est resté inchangé suite aux attentats. Même, si les parisiens comme la narratrice, devant prendre le métro quotidiennement, craignant pour la sécurité de leurs enfants, ont peut-être davantage ressenti la peur, cette année nous a montré que l'imprévisible peut frapper n'importe où et n'importe quand. En ce sens, l'auteur comprend que la joie intérieure ne peut se retrouver en se projetant de manière horizontale vers l'avenir. Dès la naissance, on entre dans l'imprévisible. Combien de fois avons-nous échappé à la mort?
Ce roman qui se veut aussi un moyen de transmission d'un héritage familial à l'enfant qui va naître et ne connaîtra pas la quiétude du refuge familial, est, malgré son ambiance assez sombre marqué par la peur, un récit qui ouvre une voie optimiste de recherche de joie intérieure par l'introspection, la recherche d'un refuge au plus profond de soi, de ses souvenirs et expériences positives.
Toutefois, par rapport aux auteurs cités comme David Grossman, Zeruya Shalev, Aharon Appelfeld qui "atteignent en moi, une zone intérieure à laquelle seule, je n'avais pas accès", Laurence Tardieu se place en personnage lambda. Ce qu'elle décrit, je suppose que nous le vivons tous un peu de la même façon. Si écrire ces mots permet à l'auteur de donner un sens, de sortir des émotions qui ne peuvent rester enfouies au fond de soi, à moi, lecteur, cela n'apporte pas d'enseignement si ce n'est de constater que les évènements nous plongent tous dans la même lutte intérieure.
1. Explorateur de la rentrée littéraire - « Le rendez-vous de la page 100 »
La narratrice revient sur son projet d’écrire un livre sur sa maison familiale, à Nice, dont elle doit se séparer, sur les attentats qui, en parallèle, ont frappé Paris en janvier 2015 et sur la manière dont elle a vécu ces événements alors qu’elle était enceinte. L’atmosphère générale est oppressante. Page après page, je ne peux m’empêcher de penser à ce qui s’est passé à Nice il y a quelques jours et à la façon dont j’ai vécu ça. Après cette première partie, j’ai dû faire une pause dans ma lecture car je trouve ce livre pesant, bouleversant.
2. Mon avis
Au départ, l'auteure souhaitait écrire un livre pour rendre hommage à sa maison de famille, située à Nice, dont elle devait, à grands regrets, se séparer après y avoir vécu de nombreux souvenirs. Cependant, son récit va être bouleversé par les attentats de Paris qui ont eu lieu en janvier puis en novembre 2015. Va en découler un récit où se mêle nostalgie lorsqu'elle parle de cette maison qui l'a vu grandir et effroi quand elle s'exprime sur la manière dont elle a vécu les attentats n'étant pas sur les lieux mêmes mais étant suffisamment proche pour sentir la panique et l'angoisse que quelque chose puisse lui arriver, à elle ou à ses proches. Au milieu de tout ça elle nous parle aussi de sa grossesse et des premiers mois de ce bébé, innocent et émerveillé par tout ce qu'il découvre.
Son témoignage, très intime, est bouleversant. On la sent déchirée de toutes parts par les événements qui se déroulent autour d'elle. Elle ne sait plus à quoi se rattacher car le monde qu'elle connaissait s'effondre lentement autour d'elle. Alors qu'elle aurait pu s'accrocher à l'idée de partir en vacances dans cette maison familiale où elle pourrait faire le vide et se ressourcer, elle ne peut pas car bientôt, ce lieu de paix ne sera plus qu'un souvenir.
Ce livre m'a énormément secoué car je l'ai lu seulement quelques jours après les terribles événements survenus à Nice. Je l'ai terminé, les larmes aux yeux suite à ce récit poignant et dans lequel je me suis par moment retrouvé. L'écriture retranscrit parfaitement les sentiments éprouvés par l'auteure.
J'ai apprécié ce livre et surtout la plume de Laurence Tardieu, même si je l'ai aussi trouvé très dur à lire à ce moment précis et dans le contexte actuel.
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