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Quatre histoires sans lien entre elles mais qui se rejoignent thématiquement. Pas vraiment un roman mais essentiel à note vision de la grande guerre. Avec pour maître mot, l'invisibilité vu sur fond de Première guerre mondiale. Les personnages font de leur mieux pour survivre à la guerre. Le premier chapitre raconte l'histoire d'un jeune homme qui s'enrôle pour échapper à la médiocrité de la vie de paysanne et qui intégré dans son régiment fera parti d'un tout, uniformisé, semblable à tous les autres, invisible.
Le deuxième chapitre voit un jeune homme de bonne famille jouer la folie pour être réformé. Comme si pour faire la guerre il fallait être en bonne santé alors qu'y échappe seulement les fous ou les lâches qui ne veulent pas mourir au front. Mais quel être « normal » veut aller mourir au front ? Un paradoxe exploité de façon schizophrénique.
Le troisième chapitre met en scène André Breton recevant la visite de la sœur de Jaques Vaché son ancien compagnon d'armes. On peut y voir les lettres illustrées qu'il a laissé et qui témoignent de l'époque, de son homosexualité et de son suicide le condamnant à la damnatio memoriae de la part de sa famille.
Le quatrième chapitre. Comme les peintres qui ont inventé le camouflage des armements et des uniformes, donnant ainsi l'illusion d'une guerre invisible. Les généraux étaient tellement obnubilés par l'idée de démontrer le courage et l'héroïsme de leurs troupes qu'ils ont souvent privilégié des tactiques offensives coûteuses en vies plutôt que des approches défensives et de camouflage plus prudentes mais jugées lâches. Cette mentalité chevaleresque dépassée a mené au sacrifice insensé de milliers de soldats italiens pendant la Première Guerre mondiale, dans le seul but de préserver une image héroïque de la nation.
L'invisible partout est un texte à lire et à relire, d'un trait ou d'une histoire à la fois, pour ne pas oublier le vrai visage de la guerre. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/2024/04/l-invisible-partout.html
Moscou 1927. Les préparatifs du 10ème anniversaire de la Révolution d’Octobre vont bon train, mais Alexandre Bogdanov ne s’y intéresse que de loin. Ce personnage historique, auteur de science-fiction (« L’Etoile Rouge »), philosophe et scientifique, a fait partie des pionniers de la révolution aux côtés de Lénine notamment, avant d’être mis à l’écart en raison de ses convictions idéologiques divergentes. Aujourd’hui, il est directeur d’un institut spécialisé dans la transfusion sanguine et expérimente le collectivisme physiologique, c’est-à-dire des transfusions de sang entre jeunes et vieux dans le but de prolonger la vie humaine.
Un jour, Denni, une jeune fille, débarque à l’institut, un exemplaire de « L’Etoile Rouge » sous le bras. Elle prétend être arrivée de Nacun, la planète imaginée par Bogdanov dans son roman, sur laquelle est mis en oeuvre un modèle socialiste idéal d’organisation et de fonctionnement de la société. La jeune fille est également persuadée que son père (qu’elle n’a pas connu) est l’humain héros du roman qui a vécu quelques temps sur Nacun avant de revenir sur Terre. Et qui, dans la réalité, est un ancien camarade révolutionnaire de Bogdanov qui lui a inspiré le roman, perdu de vue depuis des années mais qui est peut-être toujours vivant. Bogdanov et Denni se mettent à sa recherche.
Cette quête est entrecoupée de flash-backs qui reviennent sur la genèse de la Révolution à la charnière des 19ème et 20ème siècles. Il y est question du rôle et des actions politiques de Bogdanov, de ses relations avec Lénine et d’autres fondateurs du futur Parti communiste, de ses convictions philosophiques et de sa rupture progressive avec la stratégie et la vision de Lénine.
Ce roman me laisse perplexe : à la réalité historique, il mêle des éléments de fiction mais aussi de science-fiction, sauf qu’à la fin je n’ai pas saisi si c’était réellement de la SF, ou simplement de l’onirisme, une métaphore de quelque chose, ou un trouble psychique chez Denni. Par ailleurs, l’aspect historique prend le pas sur l’intrigue finalement assez mince et qui semble servir de prétexte à une rétrospective de la vie de Bogdanov, ses regrets, sa nostalgie, son questionnement existentiel. Je crois qu’il faut être familier de cette période de l’Histoire et de la terminologie philosophico-communiste (ce que je ne suis pas) pour apprécier pleinement ce livre. Personnellement, la tectologie et l’empiriomonisme me sont passés loin au-dessus de la tête. Tout cela m’a semblé confus et répétitif et je n’ai pas compris en quoi (comme le dit la 4ème de couverture) la quête de Bogdanov « va bouleverser complètement les convictions de toute une vie ».
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