Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Nick est un jeune illustrateur. Solitaire, malheureux, il désespère de nouer de véritables relations avec les autres.
Toujours en miroir avec lui-même, il joue un rôle, il choisit par exemple d’être « triste » et se regarde jouer. Un mélange de fausse tristesse et d’auto-dérision car il est parfaitement lucide avec lui-même.
« Je faisais juste genre j’étais intelligent. » .Un extrait qui résume parfaitement la BD
On va suivre ses efforts, sa mutation pour entamer de vrais dialogues au long du récit.
Avec son plombier… Cette scène illustre parfaitement les efforts de Nick déployés à contre-courant : Il y a un moment, des situations pour parler. Là, ça ne l’est pas vraiment et la scène est grinçante de vérité pour démontrer le malaise de Nick.
Avec la rencontre de Wren, une oncologue. Tellement empathique envers ses patients qu’elle redoute et angoisse sur la mort des plus atteints. Ce n’est pas une extravertie, elle non plus… Une relation spéciale, de sexe et peut-être d’amour s’installe entre eux.
Avec sa mère, Hannah, une vraie taiseuse, dont les liens vont peut-être se resserrer quand il apprend qu’elle est touchée par un cancer très avancé...
Un texte et un graphisme grinçants de vérité : des gens, ensemble physiquement, mais chacun solitaire et enfermé dans sa bulle.
Comme les planches des pages 80 – 81. Sans texte, le dessin est suffisamment évocateur : Dans la salle de bains, Nick assis sur le lavabo et le plombier sur la cuvette des toilettes, un café à la main.
J’ai aimé l’humour, présent par petites touches comme dans un tableau impressionniste, et encore plus, le graphisme : sublime.
Un trait dépouillé, expressif. Tantôt en noir et blanc, tantôt en couleurs, parfaitement harmonisé avec le texte.
Les planches des pages 80 – 81, avec le plombier sont géniales d’humour : sans texte, le dessin est suffisamment évocateur.
J’ai trouvé longs, trop longs, les moments où il est touché par ce que les autres lui disent. Avec son neveu : 9 pages d’explosion d’émotions positives. Après sa tentative de paroles avec sa mère : 12 pages…
Hormis ce léger bémol, c’est un texte intéressant sur l’incommunicabilité et la solitude, porté par un graphisme somptueux.
BD lue dans le cadre du Prix Public France TV d’Angoulême 2025.
Merci aux éditions 404 Graphic pour cette belle découverte.
https://commelaplume.blogspot.com/
Instagram : commelaplume
BD très surprenante à la fois par son style et par son sujet : la recherche de réels échanges avec les autres. J'ai été séduite par cette quête et par l'apparition de couleurs les fois où le but est atteint. Alors que je ne pensais lire qu'un album au ton décalé, j'ai fini par être très émue.
Avant de commencer ma lecture, j’étais un peu sceptique car plusieurs choses n’étaient pas complètement à mon goût : plus de 270 pages quasiment toutes en noir et blanc, peu de textes…
Au démarrage de ma lecture, j’ai pensé que j’assistais aux interrogations existentielles d’un jeune homme pour qui la communication avec les autres n’est pas chose aisée. Pour tout dire, j’avais un peu de mal à en percevoir l’intérêt sur autant de pages. Mais la force de cet ouvrage est de révéler, en fait, un sujet plus profond qui nous amènera tous à y réfléchir et qui nous incitera à profiter des autres à fond pour ne pas avoir de regrets. C’est une ode à la vie et aux interactions sociales.
Ce n’est pas un coup de cœur mais c’est un roman graphique que j’ai pris du plaisir à lire et qui a la force de nous faire réfléchir et réagir.
Il y a d’abord une légère sensation de vide. Comme s’il manquait quelque chose. Il est vrai que le quotidien de Nick est plutôt flegmatique. Quelques discussions avec sa voisine, quelques visites chez sa mère, des coffee shops aux noms prétentieux, un dégât des eaux, et puis des dessins, des pensées, des silences. Tout ça semble finalement bien peu pour un jeune illustrateur new yorkais.
Le problème, c’est que Nick n’arrive pas à interagir avec les autres. Il reste en surface, caché derrière l’autodérision, coincé dans l’humour. Sans aller “au-dedans.” Il essaie, pourtant, d’entrer en contact avec les humains qui l’entourent. Mais les banalités lui viennent plus aisément que les sincérités. Et il est plus facile de discuter plomberie que de dire “comment tu vas maman.”
Il ne faut pas grand-chose pour bousculer cette solitude. Un petit déclic, quelques mots qui comptent, et c’est la révélation. “J’ai dit un truc… Il a dit un truc… Et puis je n’ai pas ressenti la même chose que d’habitude.” Alors, l’élégance nonchalante du trait gris sur fond blanc de Will McPhail laisse la place à d’étranges tableaux colorés et fantasmagoriques. Et c’est ainsi que, mine de rien, le message de ce livre pourtant on ne peut plus simple vient chahuter nos routines sociales et éveiller nos consciences : comme le monde est riche lorsque les connexions, loin de la superficialité et du paraître, sont profondes et sincères.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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