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Wallace Stegner

Wallace Stegner
WALLACE STEGNER est né en 1909 dans l'Iowa et a grandi dans divers états de l'Ouest américain : Washington, Montana, Idaho, Utah. Enseignant à Stanford puis à Harvard, il a compté parmi ses étudiants des auteurs tels que Thomas McGuane, Raymond Carver ou Edward Abbey' Il est mort en 1993, laissa... Voir plus
WALLACE STEGNER est né en 1909 dans l'Iowa et a grandi dans divers états de l'Ouest américain : Washington, Montana, Idaho, Utah. Enseignant à Stanford puis à Harvard, il a compté parmi ses étudiants des auteurs tels que Thomas McGuane, Raymond Carver ou Edward Abbey' Il est mort en 1993, laissant derrière lui une ?uvre vaste composée d'une soixantaine de romans et d'essais sur la défense des espaces sauvages.

Avis sur cet auteur (15)

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    Couverture du livre « Une journée d'automne » de Wallace Stegner aux éditions Gallmeister

    Fanfan Do sur Une journée d'automne de Wallace Stegner

    Il est ici question d'amour, plusieurs déclinaisons de l'amour : l'amour conjugal, l'amour sororal, le besoin d'amour, et la pudeur des sentiments. Quand le roman commence, Alec Stuart et Margaret son épouse attendent un train qui doit amener Elspeth, la petite soeur de Margaret. Cette dernière...
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    Il est ici question d'amour, plusieurs déclinaisons de l'amour : l'amour conjugal, l'amour sororal, le besoin d'amour, et la pudeur des sentiments. Quand le roman commence, Alec Stuart et Margaret son épouse attendent un train qui doit amener Elspeth, la petite soeur de Margaret. Cette dernière est en ébullition, tellement heureuse de retrouver sa soeur qui arrive d'Écosse pour venir vivre avec eux. Margaret est "encore fort jolie à vingt-neuf ans", oui, oui ! "Elle était grande, un peu moins que lui toutefois, fine, et n'avait rien perdu de l'éclat de sa jeunesse." Ça situe tout de suite une époque antérieure et la dureté de la vie.

    Margaret et Alec sont de la bonne société rurale, celle qui doit tenir son rang, qui se soucie du qu'en-dira-t-on. Elspeth ne doit pas discuter avec des hommes mariés car ça ne se fait pas. Elle n'en croise pas de son âge ce qui ennuie Margaret qui aimerait lui trouver un beau parti. On sent que tout doucement Alec, si drôle et aimable, pourrait faire chavirer le petit coeur esseulé d'Elspeth.
    Alec si facétieux, Margaret austère et pieuse si soucieuse des convenances, et Elspeth joyeuse et lumineuse, rayon de soleil dans cette vie sérieuse.

    C'est une histoire belle et triste à la fois. Belle comme l'amour naissant qui fait chanter le coeur, triste comme la trahison envers quelqu'un qu'on aime. Et c'est tellement bien raconté, tellement bien décrit qu'on ne se sent pas la force d'avoir un avis, d'émettre un jugement. Wallace Stegner décortique à merveille les sentiments terribles des deux soeurs, antagonistes et pourtant aussi puissants, chacune dans sa position inextricable. Il nous convie à la lente déliquescence de ce noyau familial, le couple à la dérive et l'amour sororal en plein naufrage, le tout avivé par le poison des non-dits. Tout est empreint d'une infinie tristesse. Et pourtant c'est absolument sublime.

    J'aime l'écriture de Wallace Stegner, les descriptions qu'il fait des lieux, de la nature, de la faune, des saisons, des rapports humains, des ambiances et des sentiments. C'est tellement immersif et tellement juste. Il sait si bien raconter les rêves et les douleurs qui collent à la peau dans cette difficile traversée de la vie.
    Un court roman, 148 pages, mais qui dit tellement !

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    Couverture du livre « La montagne en sucre » de Wallace Stegner aux éditions Gallmeister

    Fanfan Do sur La montagne en sucre de Wallace Stegner

    En commençant ce roman je me suis demandé si c'était une montagne facile à gravir ou l'Annapurna. Car il fait 836 pages et c'est écrit assez petit. Un bon gros pavés quoi. Pas grave, j'aime les pavés. D'ailleurs j'ai tout de suite été embarquée dans cette histoire qui nous raconte cette Amérique...
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    En commençant ce roman je me suis demandé si c'était une montagne facile à gravir ou l'Annapurna. Car il fait 836 pages et c'est écrit assez petit. Un bon gros pavés quoi. Pas grave, j'aime les pavés. D'ailleurs j'ai tout de suite été embarquée dans cette histoire qui nous raconte cette Amérique du début du XXème siècle. C'était comme si j'y étais.

    1905. Elsa 18 ans, fâchée contre son père et sa meilleure amie part vivre chez son oncle dans le Dakota. Elle y rencontre Bo, un peu plus âgé qu'elle, qui lui aussi a quitté sa famille. Ils tombent amoureux et se marient.

    Bo est un éternel insatisfait plein d'ambition. Il veut gagner de l'argent. Il n'aime pas travailler pour les autres. Il veut être son propre patron, trouver la fortune, sa montagne en sucre.

    Elsa aime Bo, elle croit en lui. D'ailleurs cette histoire montre bien l'abnégation dont souvent les femmes font preuve. Elsa, blessée au bras, craint d'être un fardeau pour son mari. Elle craint que leurs enfants aussi ne le soient, que tous trois ne soient un frein à ses ambitions. Car Bo trouve les responsabilités pesantes, il est impatient et impétueux. Il est dans une perpétuelle fuite en avant, une course sans fin à la fortune.

    Parfois, l'amour ne suffit pas pour être heureux et la vie est souvent cruelle. Mais il s'agit d'une époque où on se quittait pas. Quoi qu'il arrive, on continuait ensemble mais était-ce vraiment une bonne chose ? Elsa est extrêmement conciliante et patiente avec son mari. En réalité ils sont complémentaires et j'ai été admirative de la personnalité d'Elsa. Car si Bo peut être attachant, il est assez pénible, égoïste, parfois explosif. Ils ont des aspirations différentes. Bo et ses rêves de grandeur, Elsa et son envie d'une vie simple et stable. Elsa rêve de sédentarité alors que Bo ne tient pas en place. Mais l'histoire nous montre qu'une vie se construit patiemment, jour après jour, et qu'elle est faite de concessions. Surtout de la part des femmes. Elsa supportera avec amour et sang-froid tous les fardeaux que lui imposera Bo.

    En fait ce roman est foisonnant. La famille Mason est une famille nomade et il semble que ce soit dans l'ADN des américains cette bougeotte, et ce, pour le plus grand plaisir du lecteur qui découvre des villes, des paysages, une faune et une flore grandioses. C'est aussi le vert paradis de l'enfance, à travers Chet et Bruce, les fils du couple. J'ai eu l'impression de lire un feu d'artifice souvent, même s'ils traversent des tempêtes tout au long de leurs vies. Tout m'a semblé beau dans ces descriptions de ce qu'était la vie quand il restait encore des grands espaces préservés. Hélas, les rêves de grandeur et les choix de Bo auront des effets délétères sur sa famille. Des joies, des drames, la vie…

    J'ai adoré ce roman, mais j'ai eu ma dose de cruauté envers les animaux. C'est sûrement une question d'époque, mais tout le monde semblait considérer qu'il était bien de tuer les animaux cruels, ceux qui tuent pour le plaisir, oubliant au passage que c'est nous, l'être humain, le pire prédateur, celui qui tue pour rien, juste pour le plaisir.

    Le total manque de compassion pour les martres et les gauphres pris dans les pièges m'a fait dresser les cheveux sur la tête.

    Bref, un superbe roman qui nous emporte dans le rêve américain du début du XXème siècle, qui nous fait traverser la vie de la famille Mason sur plusieurs décennies et nous montre que des mauvais choix ont des répercussions sur tous les membres d'une tribu.

    Et qu'elle écriture !!! Qui décrit si bien absolument tout.

    Cependant, alors que j'ai été captivée de bout en bout, à aucun moment je n'ai été émue par les douleurs et les tragédies de cette famille. Je suppose que l'auteur n'a pas su, ou pas voulu rendre les Mason attachants. Ou bien c'est moi qui ai manqué d'atomes crochus.

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    Couverture du livre « Vue cavalière » de Wallace Stegner aux éditions Libretto

    michemuche sur Vue cavalière de Wallace Stegner

    Vue cavalière.définition : perspective, plan, vue selon l’angle visuel d’un observateur placé en un point élevé.
    Joseph Allston ex agent littéraire de New-York pourrait passer une retraite heureuse en Californie mais la perspective de vieillir le rend bougon. « Vieillir, c’est un peu comme de...
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    Vue cavalière.définition : perspective, plan, vue selon l’angle visuel d’un observateur placé en un point élevé.
    Joseph Allston ex agent littéraire de New-York pourrait passer une retraite heureuse en Californie mais la perspective de vieillir le rend bougon. « Vieillir, c’est un peu comme de se tenir dans une longue queue qui progresse lentement. A danser d’un pied sur l’autre, on sombre dans une espèce de torpeur dont on ne se réveille que lorsque la file vous permet d’avancer.. »
    Sa vie est comme ces lignes de fuites dans un dessin. Elle s’éloigne. Le moindre tracas la moindre douleur le rendent insupportable au grand désespoir de son épouse Ruth.
    Une carte postale venant du Danemark va réveiller des souvenirs de voyage, et la relecture à voix haute de trois carnets vont replonger Joe et Ruth plus de vingt ans en arrière.
    La découverte d’un auteur ou autrice est toujours passionnante et j’ai été gâté avec Wallace-Stegner.
    J’ai aimé son style ironique, son auto dérision, ça parle beaucoup dans « vue cavalière « c’est ce qui rend l’histoire intéressante, un récit sur le temps qui passe, sur la relation père fils . Un très beau roman que je recommande à celles et ceux qui ont envie d’une lecture reposante.

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    Couverture du livre « La montagne en sucre » de Wallace Stegner aux éditions Gallmeister

    Madame Tapioca sur La montagne en sucre de Wallace Stegner

    J’ai enfin gravi la montagne en sucre de Stegner.
    Mes deux précédentes incursions chez l’auteur avaient été de purs moments de délice grâce à son écriture posée, d'une douceur teintée d'amertume comme la musique de la vie qu'il nous décrit si bien. J’ai immédiatement retrouvé ce plaisir mais...
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    J’ai enfin gravi la montagne en sucre de Stegner.
    Mes deux précédentes incursions chez l’auteur avaient été de purs moments de délice grâce à son écriture posée, d'une douceur teintée d'amertume comme la musique de la vie qu'il nous décrit si bien. J’ai immédiatement retrouvé ce plaisir mais arrivée au sommet de cette montagne de 800 pages, mon enthousiasme s’est trouvé sérieusement émoussé.

    Le livre s'ouvre en 1904, la jeune et naïve Elsa arrive dans la ville de Hardanger dans le Dakota. Sa mère est morte depuis peu et son père s'est déjà remarié avec une jeune femme de son âge. Elle vient vivre avec son oncle dans l'espoir d'une vie meilleure. Là, elle rencontre et épouse Bo Mason. Le cours de sa vie va être déterminé par ce mariage.
    Bo est agité et ambitieux. Trop fier pour travailler pour quelqu'un d'autre, trop impatient pour persévérer, trop idéaliste pour se contenter de ce qu’il a. Il veut sa montagne en sucre : la réussite, la fortune, le rêve américain. Et tandis que Elsa rêve d’un foyer stable, aspire à tenir une maison, à élever leurs deux fils, Bo fait des plans sur la comète. Il traîne sa famille partout dans l'Ouest américain et canadien, à la recherche de LA grande opportunité. Un hôtel dans une ville, un restaurant dans une autre, une ferme plus loin, de la contrebande d’alcool…. Ils déménagent tous les quelques mois et ne peuvent jamais nouer de relations étroites. Leur vie sera un perpétuel déracinement.

    Stegner écrit simplement et magnifiquement. L’air de rien il décortique la psychologie de ses personnages mais malgré les variations de point de vue dans la narration de l’histoire c’est long, terriblement long. Parce que l’intrigue du livre est répétitive, frisant l’obsession :
    1 - papa propose un plan farfelu pour devenir riche
    2 - le schéma tombe à l'eau
    3 - papa se met en colère et la tragédie et le chagrin s'ensuivent.
    Répétez et répétez encore… puis encore, et encore et encore.
    Chaque fois que la tragédie frappe, Stegner sonde les profondeurs du malheur. Comme un joaillier tournant une pierre précieuse sous sa loupe, chaque coin de douleur, de souffrance et de chagrin est exploré dans les moindres détails comme s'il craignait de négliger la moindre petite angoisse. Tout sonne très juste dans cette vaste fresque d’inspiration autobiographique mais le rythme lent (que j’affectionne pourtant) aura eu raison de mon intérêt.

    Traduit par Éric Chédaille