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Si vous aimez les romans qui sortent des sentiers battus, qui dérangent, Acide est pour vous. Autrement dit, les âmes sensibles doivent impérativement s'en tenir éloigné. Acide n'est que souffrance, violence et noirceur. Et c'est justement ce qui fait toute la force de ce premier roman qui s'ouvre sur une agression à l'acide dans les transports en commun. S'ensuit l'acharnement du corps médical pour reconstituer le visage de la victime complètement défigurée. Dès lors, les opérations et les greffes au résultat incertain s'enchainent. Parallèlement, on suit la descente aux enfers d'un reclus, aficionado du darknet, amateur de pornographie trash et de violence. Au détour d'un téléchargement, il tombe sur la vidéo de l'agression et est irrésistiblement attiré par cette monstruosité. Alors qu'elle tente de survivre, l'autre s'autodétruit pour ressentir sa douleur à elle. Ces deux-là ont en commun la souffrance tant physique que psychologique à une différence près, l'une la subit, l'autre se l'inflige volontairement.
Acide est un premier roman noir d'une puissance rare qui aspire le lecteur dans cette descente aux enfers. La plume acérée et crue de Victor Dumiot nous immerge dans le psyché de ses personnages, nous fait ressentir leur douleur dans notre propre chair et colle à notre peau leur mal-être poisseux. Acide dérange, oppresse, mais pour une raison que je ne peux m'expliquer, il m'a été impossible de le lâcher. Je n'ai qu'un regret, sa fin qui m'a laissée sur ma faim.
Maintenant que vous êtes averti, à vous de choisir... Pour ma part, j'ai la certitude que Victor Dumiot est un auteur à suivre de près.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2024/11/mon-avis-sur-acide-de-victor-dumiot.html
Ce roman est curieusement à la fois addictif et éprouvant car l'histoire et les deux protagonistes principaux sont dans l'extrême douleur, physique et psychologique, ce qui est violent pour le lecteur, d'autant plus que l'écriture précise, acérée, directe s'empare de nous pour nous faire ressentir dans notre chair même cet enfer. Un livre qui ne peut laisser indifférent tellement il trouble le lecteur pris entre dégout et fascination. Un récit hallucinant.
Tout d'abord je tiens à remercier Lisez.com et les éditions Bouquins pour ce très beau lot de la rentrée littéraire.
Camille, est une jeune femme pimpante, belle, et heureuse de vivre. Un jeudi soir, elle part retrouver ses amis sans savoir que sa vie va basculer sur le quai du métro Jussieu. Elle se réveillera à l'hôpital sans visage.
Julien, est un jeune homme introverti, qui ne sort pas de chez lui, il passe ses journées et ses nuits à surfer sur le "darknet" à la recherche de quelque chose qui le fasse vibrer jusqu'au jour où il découvre une vidéo de l'agression.
L'auteur va nous emmener bien loin dans les tréfonds de ces personnages qui subissent un descente aux enfers à la rencontre de la douleur, de la colère voire de la haine de l'autre mais aussi de soi. C'est un roman oppressant, violent, difficile et pourtant on ne peut pas le lâcher. On veut savoir ce qui va se passer, où cela va-t-il les mener ? Vont ils surmonter cette (ces) épreuve(s).
On s'attache à ces deux personnages , on a envie de les aider dans leur lutte mais on comprend aussi leur passage à vide, leur découragement. Comment vont ils pouvoir vivre au sein d'une société alors qu'ils en sont à la marge ? le suspense de leur cheminement est maintenu jusqu'à la fin mais fin qui laisse une sensation un peu particulière. Ce n'est pas forcément celle qu'on attendait.
C'est un très beau premier roman qui mérite sa place dans cette rentrée littéraire et l'auteur peut envisager un bel avenir dans le monde du livre. D'ailleurs, j'ai hâte de lire le prochain.
https://quandsylit.over-blog.com/2024/01/acide-victor-dumiot.html
Une vie sans visage
Pour son premier roman Victor Dumiot frappe fort. Il raconte l'attaque à l'acide d'une jeune femme sur un quai de métro et les années qui suivent. Une horreur qui va fasciner un adepte du darknet. Âmes sensibles s'abstenir.
Camille mène une vie sans histoires. La parisienne de 27 ans s'apprête à retrouver des amis pour la soirée lorsque sa vie bascule. Sur le quai de la station de métro Jussieu un homme se dirige vers elle et l'asperge d'acide sulfurique. En quelques secondes la formule H2SO4 ravage son visage, laissant les voyageurs sidérés tandis que le coupable prend la fuite.
Quelques minutes d'horreur et de longues semaines d'hôpital s'enchaînent. La vie de Camille n'est désormais qu'un chemin de croix. Car il devient très vite évident qu'elle ne retrouvera plus jamais son visage et que ce qui est exagérément appelé reconstruction n'est en fait qu'une série d'opérations, de tâtonnements, d'essais de greffe à l'issue aléatoire et de souffrance autant physique que psychologique. Mettez-vous à sa place...
Il est dès lors impossible de ne pas compatir, de ne pas partager son mal-être et de trouver bien dérisoires tous les messages d'espoir que la famille et les médecins tentent de lui transmettre. Peut-être que les enquêteurs de la police sont les plus réalistes de ses interlocuteurs, expliquant qu'ils ne disposent que de peu d'indices et que, s'ils doutent d'avoir affaire à un acte gratuit, n'en piétinent pas moins. Eux aussi sont partis pour une enquête longue et difficile.
Le film de quelques minutes qui circule sur le darknet leur serait sans doute utile. Il montre l'agression et les secondes qui suivent, un visage en train de fondre. Mais Julien semble bien le seul à s’y intéresser. Il ne sent nullement coupable, pas plus qu’il n’a envie de confier sa trouvaille à la police. Il va même regarder en boucle cet enregistrement, fasciné par cette violence, par cette peau en déliquescence. Et chercher ensuite par tous les moyens à retrouver cette jeune femme monstrueusement défigurée, Dont à peine à écrire qu’il tombe amoureux.
En poursuivant en parallèle le récit du combat de Camille et l'obsessionnelle quête de Julien pour retrouver cette victime, Victor Dumiot ajoute de la tension à la tension, du malaise au malaise. Il choque, mais sans doute pour faire agir la catharsis. Lui qui avoue s’être nourri aux polars, à Maxime Chattam, Jean-Christophe Grangé, Franck Thilliez a aussi lu Foucault et Bataille. Acide pourrait donc être en quelque sorte la rencontre entre Les Rivières pourpres et Histoire de l’œil.
Quoiqu’il en soit, le rédacteur en chef de la revue de Yann Moix, Année Zéro, réussit ici une entrée fracassante en littérature.
https://urlz.fr/okGg
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