Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Parmi les nombreux paradoxes qui régentent la vie des grands lecteurs, permettez-moi de citer celui qui me semble le plus … surprenant. D’un côté, le grand lecteur cherche avidement un livre qui ne ressemble à aucun de ceux qu’il a déjà lu : il veut de l’originalité et de l’audace, de l’inconnu et de la nouveauté. Mais de l’autre, le grand lecteur est irrésistiblement attiré par tout livre comparé à tel ou tel ouvrage ultra connu et réputé pour être un archétype du genre … Prendre des risques, oui, mais finalement, il n’y a rien de plus réconfortant que de savoir où l’on met les pieds ! D’ailleurs, n’est-ce pas de cette manière que les grands lecteurs se conseillent les uns aux autres ? « Oh, tu as aimé ceci, dans ce cas, je suis sûre que tu aimeras cela ! », se dit-on souvent, des étoiles pleins les yeux en réalisant ces comparaisons littéraires qui, bien souvent, représentent l’argumentation la plus efficace pour convaincre un ami de découvrir notre dernier coup de cœur en date. Pour ma part, il y a souvent un hic : beaucoup d’ouvrages de fantasy nous sont « vendus » en les comparant au célèbre Seigneur des anneaux … que je n’ai toujours pas lu ! Donc dans mon cas, l’argument fonctionne à l’envers : je présume que si j’aime tous les ouvrages comparés à ce fameux Seigneur des anneaux, j’apprécierais surement ce dernier le moment venu !
A l’instant même où son infernal frère adoptif l’a embarqué à sa suite dans cette expédition tout ce qu’il y a de plus interdite et dangereuse, Denegan a senti un mauvais pressentiment s’immiscer dans tout son être : quelque chose allait mal tourner, très mal tourner. Le pauvre Varm était bien loin de se douter à quel point sa prédiction allait s’avérer juste … Tandis que les deux adolescents retournent chez eux, en possession d’un très mystérieux œuf noir qu’ils viennent de dérober dans une caverne, leur village est sauvagement attaqué par une horde de créatures plus meurtrières que jamais. Seul rescapé de ce carnage, Denegan ne doit sa survie qu’à l’intervention inespérée d’un Homme, qui lui apprend être à la recherche de ce fameux Œuf, objet d’une prophétie et de toutes les convoitises. Dévasté par la mort des siens, mais bien décidé à protéger cet artefact qui représente tout ce qui lui reste de son défunt frère, Denegan accepte de l’accompagner jusqu’au cœur de l’Empire, là où aucun homme-félin ne s’est aventuré depuis bien des générations, depuis qu’ils se sont exilés loin de la folie des Hommes, des Nains et des Elfes … Tout en découvrant l’immensité et la complexité d’un monde dont il ignorait tout, le jeune Denegan se retrouve sans le savoir au beau milieu d’un conflit qui dépasse tout ce qu’il est capable d’imaginer.
Le résumé ne laissait planer aucun doute : l’auteur nous offre un bon vieux récit d’heroic fantasy à l’ancienne, avec des Orcs et des Nains, des Elfes et des Trolls … mais aussi avec une bonne vieille prophétie des familles, la menace imminente des ténèbres et l’arrivée attendue d’un élu de la lumière. En résumé, la bonne vieille lutte entre le bien et le mal, le bon et le méchant, l’héroïsme et l’égoïsme. En somme : tout ce que j’aime. Alors oui, certains diront que c’est du « vu et revu », et je ne peux pas leur donner complétement tord … mais est-ce forcément un mal ? A mes yeux, point du tout : c’est d’ailleurs quelque chose d’incroyable de constater que des dizaines et des dizaines d’auteurs se sont basés sur ce même schéma, et sont tout de même parvenus à rendre leur ouvrage fondamentalement différent de tous les autres. Car ce qui fait toute la différence, c’est que chaque auteur est unique : par conséquent, chacun apporte un éclairage tout à fait unique de cette sempiternelle lutte entre les forces du mal et celle du bien, entre les partisans des ténèbres et ceux de la lumière. Chacun réutilise à sa manière cet archétype ancestral, chacun y apporte son petit grain de sel, sa petite touche personnelle, prouvant que l’originalité se situe parfois dans un petit rien, discret mais efficace, et pas seulement dans les idées si innovantes qu’elles en deviennent parfois incompréhensibles.
Ici, donc, l’auteur a su rester sobre : il aide le lecteur à se sentir comme chez lui en balisant l’univers d’éléments familiers. Des Elfes arrogants, des Nains avares et des Hommes conquérants : on connait, on sait donc à quoi nous en tenir. Et puis, nous avons les Varms, un peuple d’hommes-félins qui ont eu la sagesse de se retrancher dans la Grande Forêt, bien loin des incessants conflits qui ne cessent de secouer les autres peuples. Les Varms ne connaissent rien des fléaux qui empoisonnent l’esprit des autres habitants du monde : la soif de pouvoir, de richesse, de puissance, l’ambition, la trahison, la duplicité, la cruauté. Ils vivent une existence paisible, où nul ne cherche jamais à nuire à son voisin, où chacun œuvre pour le bien de tous et trouve son bonheur dans le bonheur commun. Pas de jalousie, pas de conflit. Dans notre monde où règnent la violence et où chacun cherche à écraser l’autre pour s’assurer la meilleure place au soleil, on ne peut que rêver d’une telle sérénité … et les plus cyniques ne manqueront pas de rappeler aux plus rêveurs qu’il ne s’agit que de pure fiction. Les plus empathiques, quant à eux, seront sans doute comme moi et éprouveront de la peine pour ce pauvre Denegan, qui non seulement se retrouve seul au monde, endeuillé, mais va également être livré en pâture à ce monde barbare, lui qui était tout épris d’une innocence fort touchante.
Car Denegan est un héros comme je les aime : humble et doux, généreux et juste. Il ne recherche pas la gloire, il ne court pas après les honneurs. Il m’a été très facile de m’identifier et donc de m’attacher à lui, car ses incompréhensions rejoignent les miennes, ses valeurs rejoignent les miennes. Moi qui peine à comprendre mes semblables, je me suis senti très proche de cet homme-félin perdu au milieu de ce monde si complexe dont il ne comprend pas les rouages. J’ai été très touchée par sa candeur, sa naïveté même : Denegan est tout simplement incapable de concevoir, donc d’anticiper, la moindre tromperie, la moindre tricherie, la moindre traitrise. Certains jugeront peut-être qu’un héros aussi « droit », aussi « parfait », est agaçant : pour ma part, c’est tout le contraire, c’est justement cela qui le rend aussi rafraichissant. Notre monde aurait bien besoin de ce modèle de héros : il n’est pas héroïque car il se jette sans fléchir dans une bataille sanguinolente, mais parce qu’il n’hésite pas à affirmer qu’il n’est pas d’accord avec la façon dont fonctionne le monde. Il est héroïque car il ose s’opposer à ce qui lui semble injuste, cruel. Quand bien même on essaye de lui faire comprendre que « c’est ainsi que va le monde ». Il refuse la fatalité, et estime que c’est à chacun d’œuvrer pour construire un monde plus juste et plus serein, où personne n’aurait à craindre le lendemain. Mais une chose est sûre : ce n’est pas demain la veille que notre brave Denegan vivra dans un monde pareil …
En bref, vous l’aurez bien compris, malgré son apparente « banalité », c’est un premier tome incroyablement prometteur que nous offre l’auteur. L’histoire n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements, malgré les nombreux rebondissements qui rythment le récit, mais les fondations de la saga sont désormais bien posées. Les personnages principaux sont présentés, les enjeux sont exposés, le lecteur tourne donc la dernière page avec une seule envie : celle de se jeter sur la suite, qui n’est malheureusement pas encore sortie à l’heure où j’écris ces quelques lignes. Car l’auteur est vraiment très doué pour nous faire oublier tout ce qui nous entoure, pour nous immerger totalement dans ce monde à la fois si lointain et si familier, pour nous faire trembler de peur et soupirer de soulagement aux côtés de Denegan et de ses compagnons. L’auteur a une très belle plume, ni trop simple ni trop sophistiquée : tout juste ce qu’il faut pour donner ce donner ce petit style « à l’ancienne » qui nous donne le sentiment qu’un conteur itinérant est en train de nous relater une lointaine légende au coin du feu. Si vous aimez l’heroic fantasy dans toute sa splendeur, les récits ni trop sombres ni trop légers, les héros un peu atypiques et les personnages secondaires mystérieux, je ne peux que vous conseiller vivement de vous plonger dans cette fabuleuse épopée de L’œuf de la destinée : je vous assure que vous passerez un excellent moment de lecture !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2021/10/loeuf-de-la-destinee-tome-1-le.html
Un œuf pour les gouverner tous.... ou presque
Ici nous faisons la connaissance du peuple des Varms, des hommes-félins.
Et plus particulièrement de Denegan en compagnie de son frère d'adoption.
En effet, les parents de Denegan ont été tués et le chef du clan l'a pris sous son aile.
Lors d'une énième excursion pas très légale nos 2 comparses trouvent un attroupement de
Zwoere, qui sont des créatures à qui il ne faut pas chercher de noises, dans une grotte
autour d'un œuf. Ni une ni deux, Illian le vole. Sauf qu'ils sont loin de ce douter qu'un
massacre va les décimer et Denegan ne doit sa survie qu'à un homme qui réponds du nom de
Ekdal. Tout deux vont faire équipe pour la même chose, protéger cet œuf mystérieux qui
semble répondre à la personnalité de Denegan. Sur leur chemin, ils devront faire des choix
et savoir à qui donner leur confiance. Mais peut on vraiment l'accorder à n'importe qui?
Et surtout qu'est cet œuf étrange qui a l'air magique...
J'ai adoré cet Heroic Fantasy sur tout les points. Certes il paraît dense dans sa forme mais
qu'il est bien écrit. La plume de l'auteur est tellement fluide que le roman se laisse lire
avec douceur. Le fait que j'ai eu l'impression d'être dans Le Seigneur des anneaux n'est pas
étranger à l'appréciation de ma lecture. En effet ici il est question d'un œuf qui fait partie
d'une prophétie et surtout qui est censé donner de la puissance à celui qui saura en être
digne. Mais c'est surtout la partie aventure de ce récit qui me fais penser au succès de
Tolkien, en effet nous avons ici des Humains, des Nains, des Orcs, des Elfes, des Mages et
surtout certaines ethnies trop minoritaires. J'ai aimé cet aspect là du récit où sur la
route menant à Dorkania la capitale, l'auteur nous fais voyager à travers des reliefs tous
tellement bien décrits qu'n se prends à voyager avec nos troupe. Tout au long du récit,
il y'a de l'action, du rebondissement mais aussi une pointe d'ironie de la part de certains
personnages.
Côté personnage, je les ai aimé tous autant qu'ils sont mais j'ai hâte de retrouver Renard
qui me paraît être le plus mystérieux de la bande et le plus intriguant. Mais j'ai aussi été
touchée par la naïveté de Denegan qui n'a jamais quitté son village et qui se retrouve
propulsé dans un monde qu'il ne connaît pas mais dont il apprends très vite les rouages sous
le regard paternel d'Ekdal.
Certaines parties du scénario ne m'ont pas vraiment surprise mais étaient placées au bon
moment. J'ai vraiment hâte de lire la suite car au vu de la fin que l'on a, on sait de suite
que de nouveaux personnages vont faire leur entrée.
En bref, un Heroic Fantasy qui est à découvrir de par sa similitude d'avec Le Seigneur des
Anneaux mais qui reste accessible à tout les lecteurs.
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