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J'ai pris un malin plaisir à suivre cette longue très longue enquête qui s'étale sur 13 chapitres, soit un par mois.
Nous retrouvons notre cher Bruce Wayne dans la peau du justicier détective (qui pour moi est le rôle qui lui correspond le mieux)
Scénaristiquement cest juste génial, le découpage, la mise en scène, le rythme et le suspens ... tout y est !
Alliez à des dessins old school plutôt clair/obscur de Salle nous sommes entraînés avec Batman dans la noirceur de Gotham pour vivre au plus après cette quête de justice !
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En bref nous avons là aussi un comic incontournable du Batman . Cette aventure tant qualitative que quantitative saura combler vos temps libres.
"Un long halloween" est une série de treize comics que l'on doit à la paire Tim Sale (Dessin) / Jeph Loeb (Scénario). Débutés en 1996, les épisodes de la mini-série ont été rapidement réunis dans une anthologie qui a fait l'objet de plusieurs rééditions de la part de Panini Comics. Rien de surprenant lorsque l'on réussit le tour de force de renouveler graphiquement un univers pourtant déjà touché par la grâce de "sculpteurs" de génies - Frank Miller pour ne citer que lui - tout en convoquant tous les éléments constitutifs de Batman.
La première chose en effet qui marque lorsqu'on entame la lecture de cette intégrale, c'est l'identité graphique de l'objet et le coup de crayon de Tim Sale. Le dessinateur emprunte au surréalisme les traits des personnages et au roman noir ces regards appuyés, ce Gotham pictural gangrené par une engeance pestilentielle que l'homme chauve-souris entend bien faire disparaître. Afin de rendre justice aux incertitudes du héros et à la complexité de la lutte dans laquelle il jette toutes ses forces, Tim Sale se permet de sortir, au sens propre comme au sens figuré, du cadre habituel du découpage et offre des planches vouées à la postérité. Si le noir et blanc sert avant tout à mettre l'accent sur les exactions de Holiday, il forme de temps à autre une dualité avec la couleur le temps de quelques cases décisives pour l'intrigue. Rien de classique, que du vent frais, le nombre de cases par pages varie au gré de l'inspiration du dessinateur, mais aussi des besoins de l'histoire.
Le scénario de Jeph Loeb n'est, quant à lui, pas en reste et tient la dragée haute avec cette histoire de tueur qui s'en prend à la pègre locale et n'agit que lors de fêtes (Halloween, Fête des mères, Thanksgiving, Noël, ...). Si l'enquête autour de l'identité de ce mystérieux tueur s'étire avec intérêt au cours des treize chapitres avec une liste de suspects évolutive (Bruce Wayne, Catwoman ...), "Un long halloween" s'intéresse tout particulièrement à Harvey Dent et introduit celui qui deviendra le redoutable Double-Face alors qu'il est encore Procureur. Si l'ensemble du bestiaire Batman - Enigma, le Joker, L'épouvantail - viennent jouer les trouble-fêtes, c'est véritablement Harvey Dent qui demeure au cœur des préoccupations de Bruce Wayne et de son alter-égo justicier.
Si les grandes lignes de l'histoire sont connues de quiconque connaît un tant soit peu l'univers de Gotham City, les auteurs se plaisent à suggérer la prochaine métamorphose du Procureur avec d'habiles jeux d'ombre au niveau de son visage, un procédé chargé symboliquement que les créateurs de la série-tv "Dexter" utiliseront régulièrement. L'idéalisme de Dent, son combat acharné contre la pègre, mais également sa lente transformation avant l'événement catalyseur qui le fera définitivement basculer, rien n'est laissé au hasard pour restituer la complexité de ce "supervillain" qui figure parmi les plus fascinants ennemis de Batman.
Si les éditeurs n'avaient pas eu la bonne, que dis-je, l'excellente idée d'inclure en prélude une interview de Christopher Nolan et de son scénariste David S. Goyer qui vantent la qualité de ce comics et l'influence qu'il a eu sur les deux premiers films de la trilogie Nolan, je me serais jeté à corps perdus dans un décryptage en règle des deux supports pour témoigner de l'inspiration que l'un a eu sur l'autre mais la courte interview - accessible sur le web - suffit amplement.
Je me contenterai donc d'évoquer, sans rien révéler, le chapitre final de "Un long halloween", conclusion idéale de cette mini-série qui s'offre un casting à faire pâlir de jalousie celui du film "Suicide squad". Un dénouement logique, loin du happy-end, mais qui clôt avec maestria cette mini-série sombre et graphiquement irréprochable.
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