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Il y a Alva, cette (encore jeune) magistrate au Tribunal de la jeunesse, et son dévorant désir d’enfant.
Il y a Martine, sa (moins jeune) greffière, et son ardent besoin de chaleur, de tendresse, d’amour.
Il y a Micheline et Roberto, handicapés mentaux et parents de six enfants, que les services de protection de l’enfance leur ont systématiquement retirés, par peur qu’ils soient incapables de s’en occuper. Micheline et Roberto, donc, et leurs innombrables requêtes pour qu’on leur en laisse au moins un, d’enfant.
Trois blessures, trois lignes de faille qui convergent vers un même point névralgique de faiblesses et de passions humaines. Un nœud qui ne se résorbera qu’au prix d’une tragédie, puisque aucun protagoniste n’entend renoncer à son rêve obsessionnel.
« Le monde rêvé d’Alva Teimosa » est un tout petit livre, court roman poétique ou long poème en prose, tout en intériorités et douceur, malgré le drame et la noirceur.
L’écriture épurée et aérienne va à l’essentiel, sonde les cœurs et les âmes pour en révéler la complexité, les faiblesses enfouies, les pulsions inavouables.
Thierry Werts est magistrat à Bruxelles, spécialisé notamment en protection de la jeunesse. Pour cette raison, il connaît bien l’univers éprouvant dans lequel il fait évoluer ses personnages, et pour cette raison peut-être, ses mots sonnent si juste.
Mais il ne suffit pas d’être fin observateur ou connaisseur de la psychologie humaine pour faire d’un texte une œuvre littéraire capable de toucher le lecteur.
Il faut aussi un certain talent (un talent certain), mélange de lucidité, de bienveillance, de sobriété voire de pudeur, de sensibilité. Et comme pour « For intérieur – Haïbuns », Thierry Werts coche à nouveau toutes ces cases.
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L’inaugurale préface de Geneviève Munier, ode aux mots de Thierry Werts, « une balade éperdue de beauté au cœur du Valois ».
L’attention à la littérature, ce qui va advenir de ce texte bleu-nuit, tremblant de pluie et de mal-être.
Est-ce l’humanité même dans l’effluve de ces deux protagonistes ? Femmes cornéliennes, agrippées aux diktats de la justice.
L’intrinsèque des existences meurtries par les non-dits, les frustrations, l’amour dans ses plus vives contradictions, attentes et faiblesses. Les fractures d’un mal d’enfant.
Martine greffière, solitaire « chemin ainsi/seule/dans la rigole du monde qui l’entoure/est son quotidien...Plutôt invisible. Comme décalée. A la bordure des autres ».
Les rituels déformés par les habitudes qui prennent place dans un quotidien terne et figé. Mais l’Ère des Petits riens est résistante. « Se nourrir de mots constitue pour Martine le plus doux des réveils matins ».
Mimétisme. « Se sentir conquérante. Autant que conquise ».
Texte subliminal, salle des pas perdus, le tribunal en filigrane et le maillet si oublié dans l’ordinaire glacé de Martine. Jusqu’au jour où Alva Teimosa arrive subrepticement afin de remplacer un juge parti à la retraite. Elle est beaucoup plus jeune que Martine. L’ombre et la lumière, les contraires qui vont s’assembler telles des poupées gigogne. Elles vont se découvrir, s’aimer, un peu, beaucoup, passionnément, Alva, « l’allure d’une madone mystérieuse et attirante ».
L’aura sublimée, Martine est envoûtée, « Échappatoires inespérées ».
Mais voilà, le fragment va être un détonateur. Le fil à plomb qui vacille. Le tribunal pris dans un tourbillon. La satire advient. La causticité des épreuves de grandes personnes blessées dans leur chair. Elles n’ont pas le droit au doute. La justice doit régner de rigueur et d’équité.
Quelle est donc cette famille dont les enfants sont retirés dès la naissance parce que les parents sont handicapés et vulnérables, 1,2,3,4,5… Et pourtant ici, rayonne le désir de maternité, l’amour d’un père et d’une mère prêt à éclore. Peut-on tout juger ? Tout mettre sur la table et décider dans une dérision qui fait froid dans le dos. Un troisième degré de lecture absolument magnifique et gorgé de tendresse envers et contre tout s’élève. Thierry Werts est le maître de cette trame percutante. Comment Alva va réagir, elle, malade et quasi en déséquilibre ? Faire un bébé toute seule. En crise avec Martine, angoissée, une juge cabossée par un mal profond. Devenir mère coûte que coûte. Martine ressent le délitement de leur relation. Que va-t-il se passer ?
Le Monde Rêvé d’Alva Teimosa est tempétueux, le point commun de toutes les faiblesses humaines. Les déchirures des désirs, en mille morceaux, papier cadeau déchiré. Les douleurs des bouleversements d’un amour devenu un jeu de massacre. Lorsque la pulsion maternante dévore jusqu’au regard.
Que peut-il advenir d’un Monde Rêvé ?
Ce roman sombre est l’immersion dans la féminité, dans l’espace irrésistible des intensités psychologiques. Les tragédies touchantes et sans distance. Le tribunal est le voile des apparences. Il faudrait pourtant insister sur les intériorités, chercher les réponses à la constance de ce couple fragilisé à qui on retire les oisillons à peine nés.
Les lucidités invincibles, l’implacable cruauté humaine. C’est un livre fronton, viscéral et touchant, écrit par un magistrat. Ce qui change tout, car il sait. Publié par les majeures Éditions La Trace.
L'histoire d'une jeune magistrate, obsédée par son
désir d'enfant… qui ira jusqu'à proposer dans le
cadre de sa fonction, un accord innommable :
« J'ai une proposition à vous faire.
Nous allons conclure un accord. Tous les trois.
Je vais accepter de vous confier un enfant,
mais à deux conditions.
Vous serez suivi
par une assistante de justice. Elle sera discrète
et prendra de temps en temps des nouvelles de l'enfant.
Vous devrez aussi me donner un enfant.
Je vous propose un pacte pour l'avenir. Vous garderez
un jumeau et
je prendrai
l'autre.
C'est notre secret.
Va falloir qu'on le cache. »
Mais cela sera sans compter sur Martine Robico,
son assistante, amie, amante et …
Un roman touchant et lumineux !
Il est bizarrement des ouvrages qui passent sous mes radars. C’est le cas du premier roman de Thierry Werts, "Demain n’existe pas encore", publié il y a déjà plus de trois ans et que je viens de terminer. C’est une très belle découverte qui montre encore une fois que la qualité d’un écrit ne dépend nullement du nombre de pages.
Ce petit texte comporte, en effet, à peine cent pages et pourtant, tout est là. Rien de trop ni de pas assez. Chaque mot semble pesé et posé exactement à l’endroit où il faut…"Aurore aimait écrire. Elle était juste différente… Seul le rythme de ses phrases portait sa plume et l’emmenait bien au-delà des murs de l’école." Aurore a douze ans et c’est son histoire qui nous est contée, de l’enfance à l’âge adulte. Une enfance chahutée, une enfance placée dans une institution, une enfance à hanter les parloirs de prison, et les salles d’audience du tribunal, une enfance sans les repères d’une famille stable, une enfance marquée par un drame…"Aurore entra la première dans la salle d’audience, avec son éducatrice. Pour la première fois. Elle venait d’avoir douze ans et sa présence était désormais obligatoire, une fois par an. C’est la loi."
Cette histoire est aussi celle d’une résilience, d’un retour vers la lumière, de retrouvailles, d’explications. Les personnages de ce roman sont attachants à la fois par leurs forces mais aussi leurs faiblesses. L’auteur les décrit par le menu, à l’aide de jolies phrases, ciselées, travaillées et pourtant d’une grande simplicité, la simplicité des grands. Il me fut important de me glisser dans le récit sans rien connaître de ce qu’il me dévoilerait.
Il semble évident que l’auteur y a mis beaucoup de sa vie de magistrat, spécialisé dans la protection de la jeunesse, les homicides et le droit humanitaire. Il connaît bien l’âme humaine et, avec une grande pudeur et beaucoup de poésie, sans jamais une once de pathos, il laisse le lecteur découvrir petit à petit le drame qui a baigné la vie d’Aurore et de ses parents. C’est pourquoi, je n’en dirai pas plus.
Ce "petit" roman par le nombre de pages est infiniment "grand" par la portée et la beauté de ses mots. Une beauté annoncée par la superbe couverture.
Un moment de lecture hors du temps.
https://memo-emoi.fr
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