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L'auteur, à l'aube de sa vie, reçoit une lettre et un paquet de la part d'un notaire.
Cela vient d'un ancien ami qui vient de mourir.
Cet ami, il se l'était fait il y a cinquante ans, lors de son internement dans des camps italiens puis allemands lors de la dernière guerre.
Il ne l'a plus revu.
Tous ses souvenirs de cette éprouvante période remontent alors à la surface, et il nous les livre dans ce livre.
Paradis amer
C'est bien de cela qu'il s'agissait.
Le froid, la faim, la saleté, la solitude, la souffrance, la promiscuité.......
C'est de tout cela qu'il s'agit.
Pendant des mois et des mois.
Dans ces camp, des affinités se créent.
L'auteur se fera deux amis ; Douglas, attentif, protecteur, puis Danny, un anglais.
Dans cette intimité forcée, Danny et lui se vouent une amitié forte qui frôle l'attirance physique jusqu'à parfois la rejoindre.
C'est un récit intime très fort.
Si je l'ai parfois trouvé un peu long, il m'a profondément émue.
L'auteur s'y livre tout entier, sans rien cacher, avec une sincérité admirable, avec réalisme et sans faux-semblants.
L'amitié et l'amour sont parfois si proches.
Et dans l'horreur de ces camps, l'humanité reste toujours présente
Un roman bouleversant de tendresse, d’amour, d’émotion. Un récit splendide, né sur les ruines de l’enfer.
Note de l’éditeur.
"Né Mogamed Fu’ad Nasif en Egypte en 1920 d’un père égyptien et d’une mère turque, il arriva alors qu’il n’était qu’un jeune enfant en Afrique du Sud avec ses parents, qui moururent de la grippe peu après, l’un juste après l’autre. Orphelin, il fut adopté et on lui établit une nouvelle identité. (Au cours de son existence, il changea cinq fois de nom.) Précoce, il écrivit son premier roman à dix-sept ans qui fut accepté par Hutchinson, la vénérable maison d’édition londonienne. Malheureusement, le livre n’eut jamais de lecteurs, car les bureaux de la maison d’édition furent bombardés pendant le Blitz, bombardement qui n’épargna que deux exemplaires de la première édition.
Envoyé combattre en Afrique du Sud dans la campagne d’Afrique du Nord durant la Seconde Guerre mondiale, il fut capturé à Tobrouk, en Lybie, et détenu dans les camps de prisonniers, en Italie et en Allemagne, pendant la durée de la guerre. Ce fut une expérience dont le souvenir demeura si vivace qu’elle devint le fondement du présent livre, écrit près d’un demi-siècle plus tard. Il est également intéressant de noter que durant sa détention il écrivit un roman sur la vie dans le camp qui lui fut confisqué par les gardiens lorsqu’ils en eurent connaissance."
À la lecture de deux lettres, Tom replonge dans des souvenirs jamais oubliés. Comment oublier ces années parqués, privés de toute dignité, de toute intimité, réduits à l’état de corps décharnés attendant la mort comme une délivrance.
Il écrit, enfin. Les détails, tous, des plus infectes aux plus tendres sont couchés sur le papier. À travers un récit nécessairement cru, l’enfer des deux camps dans lesquels il sera enfermé y est dépeint avec une délicatesse puissante, tout y est ciselé, rien ne nous est épargné, rien ne leur a été épargné. Une autre forme de vie s’installe, celle de la survie dans la crasse, les parasites, le froid, la faim, mais dans cet univers masculin, il semble capital de préserver sa virilité, de « ne pas en être. »
« Ne pas en être », comme cette folle de Tony, coiffeur, metteur en scène, costumier, qui obtiendra la permission de monter une pièce de théâtre dans un baraquement et d’y faire jouer Tom. Moment de grâce surréaliste.
Tom tolère Douglas près de lui. Douglas était infirmier avant et puis il est marié,c’est rassurant, mais il materne Tom à l’excès, il prend soin de celui qu’il a choisi comme ami, en se défendant de nourrir d’autres sentiments que ceux, amicaux et sincères, que peuvent lier deux hommes dans l’enfer. N’empêche… ses manières, ce chapelet dont il fait glisser les perles entres ses doigts à longueur de journée,cette incapacité à dire des grossièretés, tout cela irrite Tom au plus haut point. Il malmène Douglas, le repousse, refuse ses attentions, et finira par le congédier définitivement quand il lui faudra faire un choix.
Le choix se portera sur Danny, un anglais, marié lui aussi, donc qui « n’en est pas. » Mais s’agit-il d’un choix ? Les deux hommes ne cesseront de s’évaluer, de se prouver qu’ils sont des potes, de plus en plus proches, de plus en plus indispensables à la survie de l’autre,et ils n’auront plus peur de se blottir l’un contre l’autre dans le froid mordant de l’hiver, sur la même couchette.
"Le soleil se couche, se lève et se couche de nouveau, et nous sommes toujours en vie même si nous ne songeons qu’ à la mort, luttons contre elle, puisque aucun ordre de bouger ne vient. Nos squelettes, que nous faisions semblant d’ignorer, commencent à apparaître, nos lèvres se fendillent comme de la vieille boue boursouflée et nos langues possèdent la tumescence dont nos sexes n’ ont plus besoin."
Le désir charnel a quitté les corps, trop épuisés, affamés, pour en ressentir les morsures. Et si les mains effleurent parfois l’autre, elles n’en ressentent que l’envie de la peau, de la tendresse, de s’accrocher à cet autre pour traverser l’enfer et l’espace de quelques instants arrachés à l’Histoire, en faire un paradis amer.
Tom Smith, un vieil homme, reçoit un colis de la part d'une étude de notaires. Des souvenirs douloureux et puissants remontent à lui. Soldat africain du sud, il se bat pendant la Seconde Guerre Mondiale. Emprisonné dans un camp italien, il y fait la connaissance de Doug et Danny. Dans cette promiscuité impossible à éviter, de nouveaux et forts sentiments vont les unir engendrant la plus belle des solidarités, mais aussi des conflits violents et passionnés.
Dans Paradis amer, Tatamkhulu Afrika s'inspire de sa propre expérience de prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale. La vie du camp est donc réelle et la lecture n'est pas facile car l'auteur ne nous épargne rien : la saleté, les maladies, la faim, la mort, les exécutions... Il en ressort des passages très difficiles et aussi très intimes, à tel point que l'on a parfois l'impression d'en voir plus que l'on ne devrait. Mais dans ces camps, il ne reste que peu de place pour l'intimité des prisonniers et l'auteur nous plonge littéralement dans la vie d'un prisonnier.
Il ne s'agit pas ici d'un camp nazi et les prisonniers sont sensiblement "mieux" traités que dans un camp de concentration. J'ai été assez étonnée par la description de la vie du camp dans ce roman. Je n'imaginais pas vraiment que l'on puisse y trouver un marché noir très développé, des métiers différents (certains prisonniers sont coiffeurs et d'autres blanchisseurs) et surtout un théâtre où se jouent des pièces pour les prisonniers et même pour les gardes. Parfois, on en oublierait presque que l'on se trouve dans un camp de prisonniers tant les problématiques du théâtre (la mise en scène, les acteurs, les costumes, le trac avant de monter sur scène) prennent le pas sur le reste.
Mais c'est surtout la relation qui se développe entre Tom et Doug, et ensuite Tom et Danny, qui est au centre du roman. Alors qu'ils sont tous les trois hétérosexuels, et même parfois mariés et pères, ils font face à la naissance d'un désir interdit, qu'ils rejettent, qu'ils ignorent et qu'ils finissent presque par accepter. Je dois avouer que le personnage de Doug ne m'a pas convaincue : sa façon de materner Tom, sa jalousie et son extraordinaire transformation finale m'ont rendu ce personnage extrêmement antipathique et peu crédible. Au contraire, les liens qui unissent Tom et Danny m'ont semblé plus beaux, plus purs et la force pour survivre qu'ils en retirent est incroyable.
Cette lecture n'a donc pas été toujours aisée pour moi par la dureté des thèmes évoqués, par le voyeurisme que j'ai pu parfois ressentir mais aussi par certaines tournures d'écritures qui alourdissent parfois le roman. J'ai le souvenir d'une page où je me suis arrêtée pour compter le nombre de fois où l'auteur utilisait "comme..." ou "tel que..." : plus d'une dizaine de fois dans une seule page ! Mais, peut-être s'agit-il d'un problème de traduction maladroite ? Malgré tout, je suis ressortie passablement secouée de cette lecture et envahie par un sentiment d'espoir en voyant que même des conditions terribles et mortelles, un sentiment aussi pur que l'amour pouvait naître.
« Paradis amer » est un roman en partie autobiographique, traduit en français plus de dix ans après sa parution. Alors qu’il combattait en Lybie, Tom Smith, le narrateur est fait prisonnier lors de la bataille de Tobrouk, d’abord par les Italiens, puis les allemands. A la fin de sa vie, il reçoit un paquet accompagné d‘un petit colis. Et les souvenirs remontent à sa mémoire, les années sombres mais si étranges. Celles si difficiles de son voyage vers l’Europe après son arrestation, lorsque Douglas, un détenu quelques peu étrange, protecteur mais possessif, le prend sous son aile. Puis de son incarcération dans les camps de prisonniers, mais également ces années quelque peu magiques de la naissance de l’amitié, de l’éveil des corps, de l’amour sans doute, lors de sa rencontre avec Danny, un jeune anglais prisonnier comme lui avec qui il se sent de nombreuses affinités et dont l’amitié exclusive et inconditionnelle lui permettra de résister à l’horreur de la détention jusqu’à sa libération.
Au fil des pages, on découvre ce paradis amer, celui de l’enfer des camps de prisonniers, là où règnent en maîtres la faim, la soif, la saleté, la dysenterie, la promiscuité des dortoirs, les disputes et les jalousies, le froid ou la chaleur tous aussi insupportables, les relations difficiles avec les gardiens, soldats vainqueurs d’une bien triste bataille, et toutes les tensions entre ces hommes donc les forces s’amenuisent mais qui ont l’âge de vivre encore pleinement leur vie,. Mais c’est également la découverte du théâtre pour certains, l’incompréhension et le rejet de l’homosexualité, en même temps que les interrogations sur ses propres élans du cœur et pourquoi pas des corps, d’une relation qui si elle n’est pas évidente est malgré tout souvent fusionnelle et amoureuse. Car tout n’est pas si simple, et une profonde amitié n’est-elle pas parfois un amour qui s’ignore ou que l’on rejette car on le croit inacceptable selon les principes de son éducation ou de son cadre de référence, mais que l’on voudrait tant accepter au plus profond de soi. C’est là toute la complexité, la finesse, des relations humaines.
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