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"Nous avons tous des mots qui voudraient sortir, que nous devrions dire un peu comme un testament, des mots qui ne doivent pas rester enfermés, qui s'asphyxient, qui meurent."
Je ne suis pas forcément "fan" de ce genre de recueil, mais l'enseignante et écrivaine Sylvie Grignon a bien "gribouillé" celui-ci!
(Clin d'œil à ses remerciements).
Il y a de la force, de la simplicité, de l'évidence, et de l'émotion.
Du premier texte "Dire" au dernier "Écrire", il y a certainement des mots qui parleront à chacun et à chacune d'entre vous.
Pour ma part j'ai été touchée par les pensées du texte "Guérir".
En lisant le livre, les paroles d’une chanson me sont venues à l’esprit : « Nous souviendrons-nous de nous ». Camille perd la mémoire, un trouble que nous voudrions tous pouvoir éviter. Elle ne se souvient plus d’elle. Heureusement, au cours de sa vie elle a consigné les événements importants à ses yeux dans de nombreux carnets. Ces derniers vont l’aider à se souvenir de sa vie. Certains pans de son existence lui semblent au premier abord étranges, mais peu à peu, grâce à ces mots couchés sur le papier, elle réussit à se souvenir. La mémoire lui revient sous forme de flashs. Dans ce livre, elle nous raconte sa vie, intense, tumultueuse, faite de joies et de peines, de douleurs profondes et de grands bonheurs. Un voyage plein de sentiments entre le présent, le passé et ce qui pour nous est encore à venir…
Son plus grand regret est d’avoir oublié l’amour de sa vie, le seul, l’unique, qui a désormais quitté sa mémoire. Il s’agit de la quête principale, réussir à se souvenir de celui qu’elle a tant aimé. Au fil des pages de ses carnets, elle pense le retrouver, à plusieurs occasions, mais sans cesse il lui échappe. Durant ses pérégrinations dans le passé, à la recherche de cet Amour avec une majuscule, elle se remémore tout ce qui a constitué sa vie. Elle a affronté de nombreuses épreuves, telle une synthèse de ce que nous pouvons toutes et tous traverser au cours d’une existence. La perte d’êtres chers, la cruauté de certains en qui on a eu confiance, les turpitudes du monde qui nous entoure… Mais ses carnets sont aussi remplis de jolis souvenirs, puisqu’ainsi va la vie, alternant entre joie et peine.
Nous entrons dans l’intimité de Camille et très vite elle devient familière. C’est là le talent de l’auteure, que de provoquer des émotions chez le lecteur au point de donner le sentiment d’appartenir à l’histoire de Camille, d’être à ses côtés comme si l’on écoutait une amie, une proche, nous raconter ce qu’elle a vécu, tout ce dont elle se souvient. Le style est fluide et nous emporte dans le tourbillon de cette existence au point qu’il est impossible d’arrêter de tourner les pages. On veut sans cesse en savoir plus, car la perte de mémoire laisse à chaque fois des questions en suspens, que l’on espère voir résolues lors de l’ouverture du prochain carnet. On partage les émotions éprouvées par Camille, on est heureux pour elle, triste quand elle reparle de ses épreuves, en colère lorsqu’on découvre le mal que certains ont pu lui faire.
C’est un livre qui demande de prendre le temps. On a envie de s’installer au coin du feu, ou confortablement au soleil un jour d’été, pour savourer page après page l’histoire de cette vie magnifique. Camille est une héroïne, du quotidien, qui a réussi à tout surmonter, à rester elle-même, à construire sa vie malgré les épreuves. Elle nous montre l’exemple du courage qu’il faut pour traverser l’existence. Sa mémoire s’évapore lentement, mais c’est grâce à l’écriture qu’elle a pu la conserver, qu’elle peut en reconstituer les morceaux au fur et à mesure. Elle nous donne l’idée d’écrire notre propre histoire, pour qu’un jour, nous aussi, nous puissions nous souvenir de nous…
J’ai beaucoup apprécié cette histoire.
Tout au long du roman Sylvie Grignon garde le suspense et le lecteur n’a qu’une seule envie: découvrir le coupable.
L’enquête est bien menée mais j’aurais peut-être avoir plus de détails concernant la partie recherche… Il n’y a que quelques explications à la fin.
Je pense qu’ajouter quelques points de vue plus scientifiques aurait donné une autre dimension à l’histoire. Dans ce roman il n’y a que la partie enquête policière qui est dévoilée, c’est un peu frustrant.
Par rapport à l’enquête je l’ai trouvée très intéressante et j’ai apprécié le fait que le lecteur n’en sache pas plus que les enquêteurs. On peut donc très facilement essayer de deviner qui est derrière tous ces meurtres.
Cela aurait pu être aussi un plus d’avoir une personne en charge de l’affaire dans les crimes précédents pour avoir des retours en arrière.
J’ai vraiment trouvé dommage que certains aspects de l’histoire ne soient pas plus approfondis et évoqués.
Dès le début de l’histoire je suis arrivée à bien m’imaginer les choses. J’ai tout de même eu quelques difficultés avec certains personnages pas assez décrits mais cela me concerne.
J’aurais apprécié plus de descriptions concernant les scènes de crimes même si ces dernières sont tout de même décrites mais pour moi cela reste un peu en surface.
J’ai remarqué des coquilles (mots manquants, lettres inversées ou manquantes) et quelques fautes. Je pense qu’une dernière relecture aurait suffi à les supprimer. Mais après voir écrit un roman on n’a pas toujours un œil extérieur et les fautes peuvent échapper… Pour les coquilles, c’est dommage !
En résumé, un roman qui malgré quelques petits manques est tout de même intéressant et que je vous conseille de découvrir surtout pour l’enquête.
http://fais-moi-peur.blogspot.fr/2016/03/affaire-n149-noir-aux-frontieres-de.html
On entre facilement dans ce roman. Un polar bien français, le premier de Sylvie Grignon. Un roman prometteur qui saura trouvé son lectorat, les amateurs de bons polars. Avant même de pénétrer au coeur de l’histoire, on se plait à admirer le travail fait sur la couverture de ce roman, un travail très soigné, un travail de professionnel, réalisé par Emeline Louap, la fille de l’auteure. On peut alors remarquer un caducée original et bien intriguant. Le sang qui l’entache marque déjà une partie de l’atmosphère qui va régner. Sylvie Grignon peut rougir de plaisir face à son premier roman car son travail est remarquable. Elle mène d’une main de maître son roman comme on mènerait un animal avec une laisse, bien structuré, enrichi probablement de recherches personnelles qui n’enlèvent rien au récit prenant. On se jette corps et âme dans son histoire, on se surprend à sourire, à se questionner sur les meurtres comme les enquêteurs, on se met à détester ou à aimer ses personnages. Oui, Sylvie a du talent et vous pourrez le découvrir en la lisant. Ses personnages prennent vie comme de vrais êtres de la vie réelle. Elle leur offre un univers particulier et une vie bien trempée. Mais Sylvie Grignon, si elle sait écrire du polar, ne s’arrête pas là. Elle nous dévoile sans pudeur un érotisme incroyable, une sexualité libre qu’elle met comme une touche d’unicité à son roman. Les petites maladresses du débutant ne perturbent pas le bon moment de lecture passé, juste peut-être une note dont vous ne prendrez pas compte. Le roman de Sylvie Grignon est un détour à faire et qui sait, peut-être le début d’une Grinonmania.
Voyez Rouge ! Vivez Rouge ! Osez Rouge !
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