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J'ai trouvé quelques longueurs mais le roman devient addictif dès la deuxième moitié du livre.
Un livre-écrin, écrin de la littérature anglaise, un beau cadeau pour la professeure de littérature américaine (et anglaise) que je suis ! Un livre qui sonne juste, qui donne à voir, sans filtre, sans fards, les aléas d’une femme, d’une femme amoureuse de deux hommes, son mari et un bel inconnu, séduisant, fascinant, qui va faire basculer son monde intérieur. Juliet, meurtrie par la vie (perte de ses parents alors qu’elle est encore très jeune) s’accroche au seul legs de sa mère : un livret d’extraits littéraires anglais sur l’amour et le mariage….
Ce texte très fort fait alterner les réflexions de Juliet et des citations qui la nourrissent et l’aident à avancer. Entre analepses et prolepses, entre flashbacks et présent, tout semble s’opposer, tout est compliqué pour Juliet qui a besoin de se retrouver.
Un très beau livre sur la féminité aussi, sur l’apport de la littérature dans nos vies, sur les choix que nous devons effectuer sans cesse, qui peuvent parfois nous déchirer intérieurement. Pline disait déjà dans l’antiquité : « N’écris pas ce que tu vis, mais écris pour avancer ». N’y a-t-il pas là, révélé, un des secrets de la littérature ?
Un livre-hommage aux livres que nous recommandons sans hésiter !
« Nous cherchons des lieux de paix et des liens de bienveillance. Ils sont toujours ailleurs. Chez les autres. » Dans ces trois phrases est résumée toute la teneur de cette « bonne éducation ».
L’auteur bâtit son roman au fur et à mesure de l’émergence de ses souvenirs, ce qui ne facilite pas toujours la lecture car la chronologie n’est pas respectée. On se perd trop souvent entre passé et présent, entre malaise physique et malaise psychique. La violence maternelle [« …notre mère commence à percevoir ses propres traits dans un miroir grossissant. Ceux de l’horreur. De la folie. »] est la clé de voûte de cette histoire familiale. Sylvia Tabet écrit au fil de ses sentiments, de ses souvenirs et c’est à une véritable introspection que nous participons. C’est à ce niveau que je formulerai une réserve ; une trop grande place est faite à l’exposé des problèmes personnels, au détriment d’une construction cohérente ; c’est dommage, même si on se sent en empathie avec cette jeune femme souffrante. Car il y a bien matière à un beau roman : une enfance dans une famille discrète et de « bonne éducation », aux racines juives, des grands-parents attentifs et affectueux, une mère « fragile » qui brutalise ses enfants, des parents qui finissent par se séparer, une quasi impossibilité à trouver sa place dans cet écheveau emmêlé, avec en filigrane ce sentiment de rejet, cette quête incessante d’un amour maternel inaccessible.
J’ai vraiment adhéré à ces situations complexes dans lesquelles évoluent des personnages attachants ; cependant, la dernière partie du roman m’a semblé longue.
Critique d'une exploratrice de la rentrée littéraire.
Voici l'histoire de trois enfants : Anne, Alice et Romain.
Elevés dans une famille bourgeoise sans aucun problème apparent, tout devrait y être pour le mieux, malgré les quelques secrets de famille qui les entourent.
Anne, la cadette, va pourtant nous faire découvrir, à mots feutrés, qu'une "bonne éducation" peut également cacher des eaux bien plus noires. Heureusement, grands-parents et arrières-grands-parents sont gages de chaleur, d'amour et de repos de l'âme pour ces enfants, mais le jour où ils disparaissent, les dernières protections s'envolent aussi.
Pourtant, j'y ai cru à ce début de roman, tellement je me retrouvais dans certaines situations décrites (à une époque où j'étais moi-même enfant). Mais ensuite, malgré une prose des plus agréable, chose qu'on ne peut en aucune façon retirer à son auteur, j'ai trouvé que l'histoire tournait un peu en rond. J'aurais aimé avoir des réponses plus concrètes, apprendre plus de l'histoire des parents et pourquoi la mère des enfants était ce qu'elle était, pourquoi le père et les grands-parents ne réagissaient pas... Mais rien, donc déception au final. Dommage !
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