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Pour célébrer le centenaire de la mort de Marcel Proust, j’avais envie de vous parler de ce très beau roman graphique qui dévoile les confidences de Céleste Albaret, son employée de maison (et bien plus encore) durant les huit dernières années de sa vie.
A travers son témoignage, le lecteur va vivre une véritable plongée dans le quotidien et l’intimité de cet écrivain hors normes. Au-delà de ses caprices et de la manière dont il organise sa vie domestique, cet ouvrage montre un homme tellement absorbé par son processus créatif qu’il en oublie de vivre…
Le lien unique et subtil qui unit Céleste et Marcel est superbement décrit par un texte tout en sobriété et des illustrations très douces. C’est un ouvrage superbement documenté et vraiment passionnant.
Un roman graphique incroyablement poétique qui donne envie de redécouvrir l’ œuvre de Proust
Hier c’était le jour anniversaire (100ans) de la mort du grand Marcel Proust. L’an passé on fêtait déjà en grandes pompes et à coups de parutions le cent cinquantième anniversaire de sa naissance … et la floraison continue ! Pour commencer je dois avouer une chose : oui je fais partie de cette secte étrange des proustophiles tendance proustolâtres ! L’été de mes vingt ans j’ai lu toute « La Recherche » en Pléiade (cadeau dudit anniversaire réclamé à cors et à cris), notes de Jean-Yves Tadié incluses !
Depuis lors, Proust accompagne mes plaisirs et mes jours même quand je ne me couche pas de bonne heure. J’en relis fréquemment des passages à l’heure du thé ou non avec ou sans madeleine !
Deux ans que durent donc les commémorations, je suis aux anges ! J’ai écouté avec ravissement les « spéciales Proust » de France Inter en podcast dont les heures d’interviews accordées au peu recommandable Georges Belmont par Céleste Albaret /Françoise. Alors vous pouvez imaginer combien j’étais heureuse de trouver son « Monsieur Proust » en bande dessinée !
Je salue tout d’abord le formidable travail d’adaptation réalisé par Corinne Maier qui a su retirer de ces longues heures l’essentiel et le pittoresque et garder le meilleur de Céleste, de sa gouaille et de son sens de la formule en ne respectant parfois pas l’ordre exact des enregistrements et en donnant ainsi une fluidité et une clarté nouvel à ces récits tout en insistant sur « la fabrique » de « La Recherche ». Je suis admirative ensuite du travail élégant et racé de Stéphane Manel (tout particulièrement dans ses portraits) que je connaissais davantage pour les pages people ou ses pochettes de disques que pour ses illustrations. Il complémente et complimente les propos de Céleste. L’ensemble crée un très bel ouvrage que je conserverai précieusement dans ma bibliothèque.
Mais, et il y a un mais... ce n’est pas de la BD ! Je ne comprends pas que Seghers le présente ainsi : c’est un beau témoignage illustré et c’est tout, contrairement au « Bien sûr Monsieur Proust », le premier tome de l’ouvrage de Chloé Cruchaudet paru aux Éditions Delcourt chez Éditions Soleil qui puise lui aussi dans les souvenirs de Céleste pour en tirer un véritable roman graphique inventif et maîtrisé à couper le souffle !
C’était au temps où les gens connus n’étaient pas affublés du sinistre vocable de “people” – ce n’est pas la nationalité du mot qui me gêne mais ce qu’il recouvre, qui plonge la curiosité humaine dans un abîme de vulgarité et de bêtise ; par bonheur – et ce n’est pas un hasard, la vraie littérature est épargnée.
Voici cependant un journaliste qui a l’idée farfelue (je reste courtois) d’aller fouiller dans les rebuts “historico- showbiziens” du siècle dernier pour en exhumer matière à un livre. Même le titre est toc, ne couvrant de son accroche de trottoir qu’une seule des quatorze rencontres impromptues qui font les chapitres. En lire deux ou trois m’a suffi !
Les dictateurs font très bien l’amour est un recueil amusant de 14 nouvelles même si elles ne parlent pas forcement de dictateurs ni d’amour.
Matthias Debureaux nous raconte des rencontres improbables, des collisions miraculeuses qui produisent des échanges inclassables, souvent drôles mais toujours révélateurs de la personnalité de personnages.
Une question me taraude quand même : tout cela est-il vrai dans ces histoires ? Si la simple vision d’Ava Gardner augmente le rythme cardiaque est plausible, l’affirmation de Gainsbourg sur la corrélation entre l’intelligence et l’altitude peut prêter à sourire mais qu’ajouter à l’affirmation de Salvador Dali comparant Raymond Poulidor au Christ sur sa croix mécanique et céleste ?
Un des grands mérites de Matthias Debureaux est de rendre le lecteur joyeux et complice de la petite Histoire. A garder pour les jours de blues.
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