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La chute d'un magnat de l'immobilier. Une mécanique politico-médiatique implacable. Captivant de bout en bout.
Est-on prêt à tout pour réaliser son rêve, y compris à fricoter avec la mafia russe ?
La réponse est dans « Plan américain » dans lequel on retrouve Jay Gladstone jeune, le héros malheureux de « Mécanique de la chute » (2019).
Après quatre ans passées dans une école de cinéma, Paul Schwartzman alias Pablo aspire à devenir réalisateur tout en songeant à ses maîtres : Fellini, Wenders, Varda, Truffaut...
Il s'attelle d'abord à l'écriture d'un scénario et, pour financer sa passion, rédige des critiques de films pornos pour « un magazine érotique aux prétentions littéraires ».
Nous sommes à New York au mitan des années 1970.
Le hasard lui fait rencontrer le fameux Jay Gladstone, héritier charismatique et engagé socialement d'un magnat de l'immobilier, qui deviendra son partenaire de galère, et la sublime et écorchée vive Avery, actrice noire de grand talent qui obtiendra, après moult contretemps et concessions, le rôle principal du long métrage au titre, « Le Dernier Homme blanc », qui surfe sur la mode de la blaxploitation offrant aux Noirs une plus grande visibilité.
« L'avenir est noir, pas juif » affirme un cinéaste un brin cynique.
Confronté à l'ampleur du projet, Pablo s'interroge : « que savais-je de la condition des femmes noires dans ce pays ?, une question qui rappelle les controverses sur le droit ou non de s'approprier une culture autre que la sienne en vue de créer une œuvre.
Allant plus loin, Seth Greenland se demande : qu'est-ce qu'être Noir ? Qu'est-ce qu'être Blanc ? Qu'est-ce qu'être Juif ?
Avec un humour désabusé et une tendre nostalgie, celle d'une époque où New York était une ville rongée par la violence mais au bouillonnement culturel réjouissant, « Plan américain » est le roman des désillusions et de la jeunesse perdue, celle de l'attachant et fragile Pablo.
EXTRAITS
L'amour, c'est quand deux personnes décident de vivre dans la même illusion.
Tu as peur de créer un personnage de femme noire ? C'est une femme ! C'est ça qui la définit avant tout. Dans ce contexte, c'est juste plus fort qu'elle soit noire.
Derrière toute grande fortune, il y a un grand crime. Par conséquent, dans le capitalisme, l'innocence était un mirage.
Pour des oreilles américaines, aucune parole ne semble amicale en russe.
Ça n'était pas très bon signe que j'envie des punks défoncés et des clodos titubants.
https://papivore.net/litterature-anglophone/critique-plan-americain-seth-greenland-liana-levi/
Nous dirons ce que nous voulons mais les auteurs nord américains savent nous entraîner dans des romans d'un rare romanesque. le titre français nous parle déjà de ce qui nous attend mais l'auteur va nous entraîner dans cette mécanique et malgré le titre, le lecteur n'est pas sûr de l'évolution de cette et ces histoires. Nous allons suivre la vie de Jay Gladstone, héritier d'une considérable fortune, vit avec une épouse exigeante, sa progéniture peut être insupportable. Propriétaire d'une équipe de basket, Jay doit aussi compter avec les coûteux caprices des joueurs, noirs pour la plupart, dont la super star Dag. Or entre Juifs et Noirs, aux États-Unis, les rapports sont complexes. D'autant plus que le problème racial empoisonne la société américaine, alors que Barack-Obama entame son second mandat.
Il suffit qu'un policier blanc tue par mégarde un homme de couleur pour mettre le feu aux poudres. Qu'une femme procureure fasse passer l'ambition avant l'éthique. Un roman qui nous entraîne dans les coulisses des affaires, du monde du basket (des pages sur les matches de basket mais aussi sur ce milieu si particulier), sur le monde de la police (un policier blanc qui va tuer un noir), de la justice (et en particulier celui des procureur(e)s). Un roman qui se lit comme si on suivait une série américaine, avec des moments intimes, des moments politiques, sociaux, raciaux et une foison de personnages qui nous entraîne dans la société actuelle. Une sacrée lecture.
Merci encore une fois au groupe Picabo river book de me faire faire de telles découvertes et de passer de si intéressant et captivant moments de lecture. Et qu'il est difficile de reprendre un autre texte après, certains semblent si plats, si peu romanesques !!!
Un roman américain captivant qui nous fait penser au bûcher des vanités de Tom Wolfe. Racisme, antisémitisme, opportunisme, arrivisme, tout y passe dans une Amérique où les communautés s'épient et se jalousent.
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