"Ces rêves qu'on piétine" de Sébastien Spitzer Prix Stanislas du festival littéraire "Le Livre sur la place"
"Ces rêves qu'on piétine" de Sébastien Spitzer Prix Stanislas du festival littéraire "Le Livre sur la place"
Incontournable de cette rentrée littéraire, Sébastien Spitzer est le lauréat du Prix Stanislas 2017 pour son premier roman "Ces rêves qu'on piétine"
Entretien avec Lisa Liautaud, directrice littéraire et responsable de la fiction française et étrangère
Je viens de terminer ce récit, le jour du bien triste anniversaire du 7 octobre 2023, un an déjà .Une date gravée à jamais dans mon cœur, dans mes pensées, une date ou plusieurs meurtres ont été perpétués, d'une maniéré sans nom. Certains sont revenus , d'autres sont toujours otages. L'auteur , avec plusieurs témoignages, a essayé de trouver le questions, et de comprendre avec les éléments obtenus des victimes, la cause de cet événement. Entre l’incursion dans les kibboutz, dans la rave party, cet horreur qui a laissé tout le monde sous le choc. L'auteure nous dépeint l'envers et l'enfer du décor, je me suis demandée tout en connaissant la réponse, si je me trouvais dans une fiction et non dans la réalité. Il n'y aucun voyeurisme . L'auteur met bien évidence , qu'avant cette triste date , deux peuples vivaient en harmonie , toujours là les uns pour les autres, Je suis sortie totalement chamboulée, terrifiée, perturbée , en larme. Un roman écrit d'une manière sincère. Une lecture qui peut aider à mieux comprendre cette tragédie.
Léonie est une jeune fille pas comme les autres, elle rêve d’aventures, de voyages, d’émancipation. Ça n’est pas commun pour une femme du 19ème siècle. Elle va devoir rentrer dans le rang, se marier. Mais sa route va croiser un homme, connu, avec des ambitions politiques ; il s’appelle Victor Hugo.
Sébastien Spitzer m’a ravie avec ce roman où j’ai retrouvé sa fougue romanesque, ses recherches documentées pour nous immerger dès les premières pages dans la petite histoire qui se cache derrière la grande.
Ce roman nous révèle des faces cachées de Victor Hugo, sur sa famille, sur son amour des femmes, sur son lien avec ses propres enfants.
Sébastien Spitzer a par ailleurs écrit un dictionnaire amoureux de Victor Hugo (chez @editionsplon) ; c’est vous dire à quel point il maitrise le sujet.
Avec ce texte, vous en apprendrez certainement plus sur l’époque, ses moeurs, son patriarcat, sur Victor Hugo, et encore plus sur sa relation avec cette jeune Léonie.
Dans la vie amoureuse de Victor Hugo, il y a sa femme, Adèle, sa maîtresse la plus connue, Juliette Drouet mais aussi Léonie Biard avec qui il entretiendra une relation durant sept ans. Victor Hugo la rencontre alors qu’elle a vingt ans et lui vingt de plus. L’écrivain a déjà perdu sa très chère fille Léopoldine, et la jeune femme vive et intelligente, lui rappelle sans doute son enfant. Il faut dire que Léonie est pleine de surprises. Ne vient-elle pas de se rendre, avec son mari engagé dans une expédition scientifique, au Spitzberg, au cœur de l’Océan Arctique et signer ainsi sa singularité en étant la première femme à mettre le pied sur ce continent si lointain ?
Cette histoire d’amour hors norme par les deux personnalités qu’elle met en scène a tout pour plaire. D’un côté un homme connu et reconnu, une figure imposante de la littérature, engagé, dévoreur de vie, aux amours multiples. De l’autre une jeune femme tenace, courageuse, prête à tout. La rencontre de ces deux-là ne pouvait que faire des étincelles.
Mais le récit fait un peu long feu et génère un sentiment de frustration. La structure du roman est extrêmement linéaire, alternant un chapitre dédié à Léonie à un chapitre consacré à Hugo. La rencontre tant attendue n’intervient qu’à la moitié du livre et cela crée un peu d’impatience chez le lecteur même s’il est intéressant de suivre Léonie dans sa découverte du Spitzberg.
Le véritable intérêt ne vient finalement qu’aux trois quarts du livre, lorsque Léonie se retrouve emprisonnée pour adultère alors qu’Hugo est protégé par son statut. C’est à ce moment que le roman bascule vers quelque chose de plus profond, de plus touchant. On est alors amené dans une réflexion sur l’inégalité de traitement entre les deux amants mais aussi sur les conditions de détention des femmes.
Un autre aspect qui intrigue est le lien qui se noue entre Adèle et Léonie. Car la femme trompée de Victor Hugo rend visite à sa rivale en prison, la soutient pour améliorer son quotidien dans ces lieux sordides. Mais cela n’est pas approfondi.
L’auteur s’est par ailleurs amusé à glisser des détails qui seraient des sources d’inspiration pour l’écriture des Misérables : une rencontre avec un jeune garçon nommé Gavroche, le surnom de Fantine donné à Léonie, un pair de France détesté qui porte le nom de Thénard et qui sera transformé en Thénardier... C’est distrayant mais un peu superficiel.
Au final, on aurait aimé plus de Léonie dans ce livre qui porte son nom d’autant qu’elle épousera, elle aussi, une carrière littéraire et que sa vie après la prison semble tout aussi intéressante.
Bonjour . En cette année 1851, une jeune femme marche dans les rues de Londres, tournée vers son avenir et l'enfant qu'elle porte; elle ne sait pas encore que son destin ne sera pas celui qu'elle espérait , même si "elle sait ranger, plier , laver, écrire, compter , se tenir , se taire, et danser", comme "manier" l'aiguille .
Londres "c'est la ville- monde immonde ", elle grignote, engloutit les faibles , le petit peuple .... Ce dix neuvième siècle de tous les possibles ne donne pas la même chance à tous :" Charlotte a dû reprendre son déguisement . Plusieurs fois par semaine , elle enfile une robe très décolletée , elle se couvre de couleurs et de parfum.."
Ils viennent d'Irlande comme Charlotte , d'Allemagne comme Engels le grand chef d'entreprise ou de Russie comme Karl Marx dit "Le Maure" espérant trouver dans ce nouveau monde la réalisation de leur rêve qu'il soit petit ou grand
mais la capitale ne laisse sa place qu'à ceux qui ont les dents longues , les nés coiffés :"les deux comtes passent les grilles du parc, longent le bassin et ses splendides jets d'eau jusqu'au palais de Sir Lupus Grovesnor ...Eaton abrite cinquante -cinq chambres et une salle de réception capable d'accueillir mille hommes et une reine"
Puis il y a les autres "les faux mendiants" qui rançonnent les riches et les dévalisent -" Un shilling , s'il vous plaît , soyez bons , messieurs dames.." ".Les faux mendiants se mettent à courir .Lun d'eux tient dans sa pogne la montre du monsieur" ; et la police qui "bichonne sa matière première :celle des bas fonds .Elle les aime , ses voleurs . Tant qu'il y aura des vols , il y aura des primes " . L a police sait se servir dans les poches des petits voyous
Sebastien Spitzer , au travers de ses personnages nous fait redécouvrir l'Histoire avec un grand "H" , et nous emporte dans un tourbillon où nous sommes bousculés ; et nous nous arrêtons pantois face aux dépenses inconsidérées de celui qui prône le communisme comme le fanion de la liberté et de l'égalité pour tous :" Cela fait un an tout juste que le Maure et sa famille habitent une maison bourgeoise , très bourgeoise . Elle est située dans le quartier le plus huppé du Nord de Londres "; ce qui est en totale opposition avec ce que Karl Marx soutient :"Une internationale ..au coeur même ...de Londres capitale de l'empire le plus puissant de l'histoire ..car ..les cloaques des Faubourgs étendent leur lie jusqu'au pied des beaux quartiers .La fortune des machines , puissantes , increvables , aggrave la misère des serre- boulons parqués dans des taudis ..L'argent est un vampire sans maître , jamais rassasié ." Il sait qu'il ne s'agit que d'une question de temps "pour que tout s'effondre"; ou ému quand Freddy , cet enfant du péché mais qui porte en lui le destin de chacun de ceux qui l'ont rencontré , aimé ou détesté ....
On pleure devant les efforts vains de Charlotte qui n' a toujours voulu qu'une vie simple mais" ces gens, ces hommes , ils ne savent faire que deux choses :promettre ou menacer. Les hommes sont plus mauvais les uns que les autres.."
Et Engels , entrepreneur richissime , qui ne sait quoi faire de sa vie , et qui sait , peut-être pour se dédouaner , ou parce qu'il adhère aux convictions de son ami Karl Marx , est prêt à tout pour le soutenir dans ses actions et sa vie . Il est là devant lui :" le grand prophète du communisme" et parfois Engels écrit à sa place lorsque le Maure est malade parce que ,Engels le reconnaît , il adore ça . Cet entrepreneur , pour qui l'argent coule à flots ,admire l'agitateur , le représentant de la lutte des classes: "Engels enlace le Maure plus longtemps qu'à l'usage.. Le Maure était occupé à sa nouvelle maison à Londres ..Mieux lotis .Engels le sait bien .C'est lui qui paye tout"
Des vies qui se croisent, qui s'effleurent , qui s'épousent , s'enlacent , se séparent et le monde continue à tourner.
Belles lectures . Prenez soin de vous
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