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Sara Mychkine

Sara Mychkine
Née à Paris en 1998, Sara Mychkine est une poétesse franco-tunisienne. Orpheline de père et de mère à l'âge de 8 ans, elle est élevée par ses grands-parents maternels, enseignants à la retraite. C'est à travers eux qu'elle entame son cheminement artistique par la lecture, d'abord, la danse, la m... Voir plus
Née à Paris en 1998, Sara Mychkine est une poétesse franco-tunisienne. Orpheline de père et de mère à l'âge de 8 ans, elle est élevée par ses grands-parents maternels, enseignants à la retraite. C'est à travers eux qu'elle entame son cheminement artistique par la lecture, d'abord, la danse, la musique puis le chant. Elle écrit ses premiers poèmes à 10 ans. La poésie forme, dès lors, le point de collision entre ses intériorités et son expérience du réel.

Avis sur cet auteur (9)

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    Couverture du livre « De minuit à minuit » de Sara Mychkine aux éditions Le Bruit Du Monde

    Lilyblio sur De minuit à minuit de Sara Mychkine

    Le roman prend la forme d'une longue lettre en vers et découpée en 16 mouvements. C'est une mère accroc au crack qui écrit à sa fille. Elle lui a été arrachée par les services sociaux alors qu'elle n'avait que quelques mois. Elle l'appelle "Ma douce". Elle veut lui dire son amour, lui expliquer...
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    Le roman prend la forme d'une longue lettre en vers et découpée en 16 mouvements. C'est une mère accroc au crack qui écrit à sa fille. Elle lui a été arrachée par les services sociaux alors qu'elle n'avait que quelques mois. Elle l'appelle "Ma douce". Elle veut lui dire son amour, lui expliquer sa déchéance, sa honte et aussi son espoir de la voir grandir et vivre.

    "De minuit à minuit" parle de déterminisme social et de l'héritage des traumatismes. Cette mère va, en écrivant cette lettre, casser la chaîne de ce destin inévitable de néant qu'ont connu les femmes de sa lignée.

    Ce récit est dur et noir. On comprend entre les mots ce que cette femme a subi dans l'enfance. Elle porte à la fois une voix remplie de rage et de douceur.

    Je ne pourrais pas dire que j'ai aimé ce livre mais je ne pourrais pas dire non plus le contraire. En fait j'ai enchaîné plusieurs lectures avec des thèmes difficiles liés notamment à l'addiction et aux traumatismes. Celui-ci était peut-être de trop. Cela n'enlève en rien la qualité d'écriture de l'autrice. La fin de la lettre étant bouleversante et criante d'amour.

    Un roman poème qui ne laisse pas indifférent.

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    Couverture du livre « De minuit à minuit » de Sara Mychkine aux éditions Le Bruit Du Monde

    Marie Kirzy sur De minuit à minuit de Sara Mychkine

    Ce texte, c'est d'abord et avant tout une voix, celle d'une mère junkie qui vient de perdre la garde de sa fille encore bébé, et s'adresse à elle, « ma douce », pour le jour où elle osera demander qui est sa mère biologique.

    Une voix en seize chapitres nommés très justement « mouvements »...
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    Ce texte, c'est d'abord et avant tout une voix, celle d'une mère junkie qui vient de perdre la garde de sa fille encore bébé, et s'adresse à elle, « ma douce », pour le jour où elle osera demander qui est sa mère biologique.

    Une voix en seize chapitres nommés très justement « mouvements » tant le texte est mobile, liquide avec sa forme versifiée qui oscille entre prose et vers libres. N'étant que peu habituée à cette forme poétique, il m'a fallu un peu de temps pour m'habituer et que le cri de cette mère me parvienne et que son instinctivité, sa sincérité brute me touche.

    « L'écriture surgit de l'absence. Si je trace des plans sur le grand vide, sauras-tu funambuler jusqu'à moi ?
    Je me suis dit : le fil, tisse le fil, je me suis dit : tresse le langage,
    et la corde
    jetée dans l'océan pour que tu puisses franchir le jour.
    Il s'agir de vivre.
    Aller de minuit à minuit,
    encore
    et encore
    et encore. »

    La déstructuration de ces phrases, avec leur syntaxe dérangée par les retours à la ligne, saccade le rythme de lecture pour dire au plus profond la fibre humaine qui anime cette mère déchue dont on découvre le parcours tragique, de l'enfance saccagée à la toxicomanie irréversible. On reçoit immédiatement toutes les nuances des mots choisis avec précision par l'autrice. La liberté de l'agencement des mots répond à la liberté trouvée à écrire, donnant ainsi un pouvoir sur le réel.

    « Ils disent qu'on vit sur la colline du crack.
    On vit sur le seul bout de terre
    qu'ils nous ont laissé.
    On crève.
    On a l'iris-océan sur la dernière
    grève et si la fin vient à venir, s'ils nous chassent
    de la colline, on prendra les égouts et le silence de la nuit
    pour leur rappeler qu'on existe. »

    Le sujet n'est pas l'addiction, même si elle est très présente avec cette « colline du crack - « grand charnier hurlant à l'ombre de la ville des lumières et du pays de l'égalité, de la fraternité et de la liberté » - où vit la mère ; il s'agit avant tout de solitude de l'être, d'une femme, non blanche, née pauvre, à qui Sarah Mychkine donne la parole comme elle la donnerait à quelqu'un qui n'est pas censé l'avoir, une de ses invisibles, marginaux considérés comme un rebut de la société.

    « Si tu savais,
    je t'aimerai jusqu'à ce qu'ils me tuent,
    parce qu'ils finiront par nous tuer,
    à menton-poignard
    d'indifférence.
    Mais je t'aimerai
    jusqu'au bout et au-delà encore.
    Je t'aimerai pour tous leurs silences, ma douce. »

    Le récit se fait rapidement politique car la mère, à la fois martyre et témoin, veut montrer à sa fille la réalité d'un monde qui crée de la violence, maltraite les corps des plus faibles et tolère la misère sociale du moment qu'elle est loin des regards. La mère crie pour être, comme un contre-récit à la déréliction qui l'entoure et la submerge. Elle crie pour s'arracher à sa condition de mère-néant, guidée par cet amour maternel qu'elle crie dans le silence car cette adresse sera forcément sans réponse.

    « Pardonne-moi.
    J'aurais voulu accoucher de soleils pour que tu te saches plus
    grande que l'univers.
    Pardonne-moi.
    Entre mes cuisses,
    il n'y a que poussière. »

    Un très beau texte à fleur de mots souvent au flow déchirant et puissant.

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    Couverture du livre « De minuit à minuit » de Sara Mychkine aux éditions Le Bruit Du Monde

    kitaro sur De minuit à minuit de Sara Mychkine

    Lu grâce aux 68 premières fois

    Je sens que je suis à contre-courant avec cette lecture.
    J'aurais dû , j'aurais pu être plus touchée par ce texte, par cette lettre. . Mais voilà j'ai été souvent agacée par cette victimisation ambiante. Les coupables ce sont les autres, les blancs. Aucune...
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    Lu grâce aux 68 premières fois

    Je sens que je suis à contre-courant avec cette lecture.
    J'aurais dû , j'aurais pu être plus touchée par ce texte, par cette lettre. . Mais voilà j'ai été souvent agacée par cette victimisation ambiante. Les coupables ce sont les autres, les blancs. Aucune remise en question. On retombe encore dans un cliché.

    Désolée pas d'empathie et je le regrette

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    Couverture du livre « De minuit à minuit » de Sara Mychkine aux éditions Le Bruit Du Monde

    Dominique Sudre sur De minuit à minuit de Sara Mychkine

    C'est une femme, jeune, mère, séparée de sa fille car incapable de s'en occuper, elle qui est plus addict au crak qu'aux câlins avec son enfant.
    Elle a une heure, tout juste une heure, pour lui écrire une lettre avant d'en être séparée à tout jamais.
    Une heure pour dire l'amour qui aurait pu...
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    C'est une femme, jeune, mère, séparée de sa fille car incapable de s'en occuper, elle qui est plus addict au crak qu'aux câlins avec son enfant.
    Elle a une heure, tout juste une heure, pour lui écrire une lettre avant d'en être séparée à tout jamais.
    Une heure pour dire l'amour qui aurait pu être,
    L'enfant qu'elle a pris dans ses bras,
    Celle qu'elle a laissée seule et sans défense pour aller se droguer,
    Celle dont il faudrait s'occuper avec amour et une attention de chaque instant,
    Tout ce dont elle est désormais incapable.
    Pourtant l'amour est là,
    L'enfant est là,
    Une forme de tendresse matinée de désespoir la submerge en pensant à elle, sa toute petite, celle qu'il faut laisser partir pour la laisser vivre.

    Sous forme de poésie en vers libre, Sara Mychkine tente de faire parler celle qui demain sera désespérément seule, mère sans enfant, droguée sans passion, lui faire dire les mots de l'amour dans un quotidien d'une affligeante tristesse, quand la vie que l'on vit n'est pas celle que l'on aurait choisie si et seulement si...

    Si la 4e de couv parle de poésie lumineuse qui conjure la noirceur du monde, je l'ai pour ma part trouvée terriblement noire et triste, comme une défaite annoncée, quand il s'agit de rendre les armes face à la puissance de la drogue, quand même l'amour pour son enfant ne peut faire oublier son addiction.
    Une découverte des @68premieresfois que je n'aurais sans doute jamais lue sans cette sélection.
    Je ne peux pas dire que j'ai aimé, mais j'ai trouvé la démarche intéressante. L'idée de se mettre à la place de, de tenter de dire les mots qui auraient été ceux d'une autre, en leur donnant vie et une certaine crédibilité.

    https://domiclire.wordpress.com/2024/07/12/de-minuit-a-minuit-sara-mychkine/

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