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Ce roman ne m'a pas laissée indifférente. J'y ai pensé quelques jours après la fin de ma lecture en cherchant à comprendre la fin. En trouvant un sens à cette fin, j'ai trouvé ce roman vraiment bien fait. C'est assez subtil et c'est bien là l'originalité de ce roman. C'est un roman qui prend son temps pour se livrer. C'est un vrai coup de cœur.
Evidemment, je ne parlerai donc pas de la fin du roman. Ce qu'il faut savoir, c'est que la famille en question est composée de 3 enfants, le père, la mère et leur nièce, Martina, qu'ils vont considérer comme leur propre fille. Et c'est à travers les yeux de Martina qu'on va découvrir cette famille qui est très toxique : instauration de règles très strictes, condescendance du père envers ses enfants, ambiance très sombre et très gênante, remarques passives agressives, frustration permanente, … Martina va vite mal vivre ces règles et va se sentir rapidement seule face à ses cousins qui semblent a priori s'accommoder de la situation. En réalité, il en va tout autrement.
L'autrice nous raconte l'histoire de cette famille sur 2 temporalités : l'époque de l'enfance et celle des enfants devenus adultes. Chaque enfant a vécu différemment l'emprise du père, insidieuse, difficile à expliquer en quelques mots et tout cela va avoir des conséquences sur leur vie d'adulte.
J'ai lu récemment un autre roman sur une famille toxique. Ce roman ci est particulièrement bien fait dans le sens où ce qu'il se passe au sein de cette famille est difficilement explicable. L'entourage des enfants ne peut pas ou ne veut pas l'entendre et peut difficilement réaliser ce qu'endurent ces enfants, d'autant plus que le père est très poli envers son voisinage.
Un roman qui donne à réfléchir même après la fin du roman, c'est pour moi un gage de bonne lecture. Je recommande cette lecture.
Je remercie les éditions Grasset pour cette lecture.
Sans qu’on sache très bien pourquoi au départ, Natalia, jeune trentenaire, a décidé de changer de vie. Elle a quitté sa ville et son boulot de traductrice en entreprise pour s’installer à La Escapa (la bien nommée : « escapar » signifie « échapper »), petite localité isolée de l’Espagne profonde, pour se consacrer à sa carrière de traductrice littéraire.
La nouvelle vie de Natalia est cependant loin d’être idyllique. La Escapa est un bled paumé, aride et quasi-désert, à proximité d’une montagne dénommée Glauco (faut-il traduire?), la petite maison qu’elle occupe est délabrée et son propriétaire est un escroc au regard lubrique, et les habitants du village se méfient de cette étrangère et de sa décision saugrenue de s’installer dans cet endroit sans charme. Parmi ceux que côtoie néanmoins la jeune femme, il y a en particulier Piter, le hippie local, étranger lui aussi mais bien intégré dans la communauté, un type sympathique mais un peu intrusif et dispensant des conseils moralisateurs. Il y a aussi la jeune fille qui tient la supérette et rêve de s’enfuir à la ville, des voisins qui débarquent le week-end dans leur maison de campagne, et Andreas, surnommé « l’Allemand », taciturne et dont, paraît-il, elle devrait se méfier. Pour compléter cet entourage étriqué, Natalia, qui avait demandé à son propriétaire de lui trouver un chien pour lui tenir compagnie, se voit refourguer un cabot très peu sociable, qu’elle baptise Chienlit.
Malgré ses efforts, Natalia a du mal à s’intégrer, et le malaise s’épaissit encore lorsqu’un violent orage endommage la toiture de sa maison et qu’elle accepte l’offre de l’Allemand de réparer les dégâts moyennant rétribution en nature. Les rumeurs se répandent dans un silence assourdissant et Natalia se sent de plus en plus isolée, méprisée, jusqu’à ce qu’éclate le drame causé par Chienlit.
Ce qui devait être un renouveau pour la jeune femme s’avère être une lente descente dans un puits sans fond de doutes existentiels et de solitude, au point de fantasmer sa relation avec l’Allemand et d’y perdre sa dignité et, inévitablement, d’en souffrir.
Sara Mesa s’y entend pour installer une ambiance de tension diffuse de plus en plus pesante et inquiétante, et pour camper des personnages incarnés et complexes. Elle décortique avec une grande finesse psychologique les questionnements de Natalia, anti-héroïne qui se laisse dériver et qu’on voudrait secouer, pour laquelle on n’éprouve pas de réelle empathie mais qui ne laisse pas indifférent.
Sur les thèmes de la solitude, de la manipulation, des faux-semblants, de l’incommunicabilité, des choix de vie et du respect des autres et de soi-même, « Un amour » est un roman ambigu, rude et captivant.
Lecture agréable, plus intéressante dans le fond que dans la forme .
Sara Mesa explore "l'ébullition " d'un village espagnol perdu au milieu de nulle part, Escapa, face à l'épreuve de l'acceptation et de l'intégration d'une femme seule nouvellement arrivée.Escapa est peuplé de quelques habitants dont le retour à la terre n'est pas forcément une réussite.Nat, une trentenaire, loue une maison mal entretenue .Après avoir commis une faute professionnelle dans son entreprise où elle était traductrice commerciale, elle choisit de s'éloigner.
L'auteure disséque les relations hommes-femme(s) à travers les figures masculines auxquelles Nat est confrontée.Les villageois la mettent en garde contre ces hommes, en vain.Il y a le propriétaire de la maison, c'est un misogyne redoutable, irascible, sans limites.Il s'introduit chez elle alors qu'elle est encore couchée.Ses intrusions répétées la gênent mais tétanisée, elle est sans voix et n'ose se confier.C'est un homme qui a mauvaise réputation.Il y a Piter un hippie, donneur de leçons et protecteur.Il y a l'Allemand, Andréa.Il livre des légumes et propose à Nat de réparer la toiture qui fuit, ce n'est pas si simple, un service se monnaye.Laissons le lecteur découvrir le troc proposé par Andréa.Cette relation avec Andréa, un homme bien mystérieux conduit Nat à s'interroger: l'abus dont elle a été victime enfant a-t-il conditionné sa sexualité future?Elle devient dépendante d'Andréa et cette situation toxique la met à nu, nous découvrons son ambivalence,elle espionne, elle traverse des phases de paranoïa .Un incident provoqué par son chien Chienlit la met au ban du village...
C’est ici que Natalia a décidé de changer de vie, de quitter la ville et de fuir ses démons du passé. La Escapa, cette terre sèche où rien ne semble pousser, les chiens y sont maigres et craintifs et les habitants sauvages.
Sur cette terre aride, Natalia fait la connaissance de l’Allemand avec qui elle passe un marché et entame une relation. Les rumeurs enflent à la Escapa. L’Allemand n’est pas aimé et sa relation avec Natalia est vue d’un mauvais oeil. Quelle genre de femme peut désirer l’Allemand? Natalia est dans l’œil des habitants de la Escapa, jusqu’à cet événement malheureux …
Une ambiance pesante et inquiétante règne dans cette campagne espagnole. Portraits de personnages complexes, Sara Mesa dresse une image d’une campagne primitive et insociable.
Quand on veut tue son chien, on dit qu’il a la rage, n’est ce pas ?
Solitude, manque de communication, peur de l’étranger, tels sont les thèmes sous jacent de ce roman.
Ai-je aimé ce roman? Pas entièrement. J’ai tourné les pages, dans cette ambiance pesante en me posant beaucoup de questions, auxquelles l’autrice ne répond pas. Mais le peut-elle? Cette terre aride de la Escapa m’a séchée …
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