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« J’avais pensé naïvement que le vent de l’île chasserait mes nuages et mes orages, qu’un retour sur le territoire empoisonné enclencherait une décontamination à effet immédiat. Pensées magiques. Je sais maintenant qu’il va me falloir parcourir avec constance le chemin de tous ces étés, sans prendre de raccourci. Éplucher les peaux une à une, les larmes aux yeux ça va de soi, jusqu’à atteindre le cœur. »
Marie étouffe, suffoque d’un passé trop douloureux. Aujourd’hui, à 21 ans, elle retourne à Noirmoutier, là où tout a basculé. Sur la plage d’Anse rouge, les souvenirs de son enfance refont surface. 4 étés. Un frère et une sœur. Un piège inévitable pour elle.
« La mémoire est une fabrique à récit hagiographique, une usine à réinterprétation à la gloire des uns et des autres et surtout de soi-même. Alors certaines sont forcément bricolées, repeintes ou réparées pour faire plus joli ou moins douloureuses. Mais parfois, il arrive qu’on se souvienne d’une scène très exactement comme elle s’est déroulée, qui repasse en boucle sur la toile de nos pensées, comme un jingle. »
Anse rouge est un récit sur la prise de conscience. Il m’a bouleversé. Cette gamine sous l’emprise de ses bourreaux prend aux tripes et donne envie de hurler. Comment peut-on, aussi jeune, avoir une emprise aussi destructrice sur autrui ? Quel en est le but ? Cela m’interroge profondément. Comment avoir envie de manipuler et dominer ? Je n’ai pas réponses et l’autrice non plus. Les rapports humains sont bien trop complexes.
Anse rouge est, malgré ce sujet si lourd, un texte lumineux qui laisse entrevoir la lumière pour Marie, la fin d’un règne et l’acceptation de soi. C’est surtout ça qu’il faut retenir.
Sandrine Caillis a ce don, comme dans son premier roman Les ombres que nous sommes, de nous retranscrire les émotions d’adolescents au plus juste. Un texte puissant, à partager sans hésiter.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/07/07/39549196.html
Marie fût une enfant mise sous une bulle, isolée de ses pairs, par une mère sur protectrice, terrifiée par tous les dangers de la vie. Elle a aujourd’hui une vingtaine d’années et fait ses études à Paris, lorsqu’ elle reçoit un SMS avec comme unique message « Viens ». C’est le message de trop qui provoque en elle une véritable implosion. Elle décide alors de rejoindre l’île de Noirmoutier afin de regarder enfin son passé en face et de régler ses comptes avec le traumatisme qu’elle a vécu.
Marie va donc plonger dans « ses décombres oubliés », « dénouer le complot de sa mémoire » qui a si bien déguisé la vérité, se retrouver face à ce qui lui est arrivé, afin de survivre.
En la suivant sur les traces de son passé, nous remontons de l’été de ses dix ans à celui de ses quatorze ans. Alors qu’elle passe ses vacances sur l’île de Noirmoutier avec ses parents, elle rencontre Augustin et sa sœur Joséphine, qui, par leur vivacité, leur confiance en eux, leur liberté et leur autorité vont l’attirer comme un aimant, elle, si mal dans sa peau.
Le personnage de Marie commence dans la vie avec toutes les cartes en mains pour devenir la proie de prédateurs aguerris : la naïveté, l’isolement, le désir d’exister dans le regard des autres, celui de plaire. Elle est prête à tout pour faire partie du groupe, mais qu’en est-il de ceux d’en face ?
Ce roman puissant, délicat, parle de l’emprise et du traumatisme enfoui à l’adolescence mais qui façonne l’adulte en devenir et crée un véritable raz de marée pour qui l’a vécu.
Camille est un ado solitaire dont seule la meilleure amie est autorisée à pénétrer dans sa carapace. Essuyant quotidiennement les moqueries de ses camarades, il préfère s’isoler, à l’abri. Contre toute attente, cette année il s’inscrit au Club de théâtre de son école. Une occasion pour lui de s’ouvrir au monde qui l’entoure et pourquoi pas de sortir de sa zone de confort.
« - Depuis mon entrée dans le monde merveilleux de l’école, on s’est toujours moqué de moi. D’abord à cause de mon prénom, qui rime avec fille. Et puis parce que j’ai toujours préféré inventer des aventures romanesques plutôt que de jouer à la bagarre. Surtout parce que je ne me suis jamais défendu. J’ai toujours courbé l’échine, reculé quand on me le demandait, accepté qu’on me punisse, endossé le rôle de la victime. Alors j’ai fini par penser qu’ils avaient raison, que c’était moi l’erreur, moi celui qu’on ne peut que rejeter, celui qu’on ne peut pas aimer, ni même approcher. »
La liberté. Premier mot me venant à l’esprit pour qualifier ce premier roman. Sandrine Caillis nous parle d’identité à l’adolescence. Les interrogations que l’on peut avoir dans cette période charnière de notre vie. C’est à ce moment-là que l’on se construit. Que l’on emprunte le bon chemin, celui que l’on veut vraiment, amenant au bien-être, à la sérénité. L’autrice aborde les difficultés dans la construction de soi. Il n’est pas simple de s’accepter et d’être avec le monde qui nous entoure. La sexualité y a une place prépondérante, il est important de le souligner.
Un récit d’apprentissage dont l’écriture de Sandrine Caillis est précise et juste donnant plus d’intensité au fait. Une belle découverte.
Je suis très heureuse qu’un texte aussi fort soit récompensé pour la première édition du Prix Cendres.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2020/12/05/38684571.html
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