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Cette semaine laissez-moi, ou plutôt laissez-nous, vous présentez une lecture qui nous a quelque peu troublés. Pourquoi "nous" tout d'abord ? Eh bien parce que cette semaine je ne suis pas seule, et non ! Avec ma copine Gaëlle du Gang des Lectrices, nous avons lu le roman Wilder Girls de Rory Power afin de comparer nos impressions. Et je dois dire que cela fut très intéressant !
Mais avant de commencer, je me dois de vous prévenir : ceci ne sera pas une critique positive, mais très, très mitigée. Pourquoi en faire une alors, me demanderiez-vous ? Premièrement, afin de démontrer que tout n'est pas rose au pays des lecteurs. Et puis on a le droit d'être déçu par un roman, de s'interroger sur ses messages par exemple, toujours en avançant des arguments solides évidemment. Mais avant tout parce que ce qui nous a déplu, gêné, peut te plaire à toi lecteur qui nous regarde et nous lis. Et si on demandait à Gaëlle son avis ? Une opinion que vous pouvez retrouver sur Babelio sous le pseudo de Gaoulette...
Vivement notre prochaine lecture commune !
Lien blog : http://bookncook.over-blog.com/2020/11/booktube-mercredi-jeunesse-wilder-girls-rory-power.html
Lien YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=0dOxmQhoP8o
L'ambiance de ce livre est parfaitement maîtrisée, il m'a angoissée et très souvent dégoutée par ses descriptions, il faut le dire, super gore. La fin ouverte ne m'a pas gênée plus que ça, comme si elle laissait présager une suite (ce que j'espère). En tout cas, je me suis bien éclatée pendant cette lecture !
Une île comme prison, comme enclos d’une maladie, la Tox, qui ravage peu à peu ses habitantes. Habitantes, car le masculin n’est pas. Femmes et jeunes filles rôdent entre les murs d’une bâtisse décrépie. Des armes pointées au-dehors, vérifiant qu’aucun animal ou autre ne bafoue le maigre grillage. Elles ne sont plus qu’une poignée, maigre résistance qui chaque jour s’acharne à survivre. Ils ont dit qu’ils trouveraient un remède. Ils. C’est le gouvernement, c’est ce bateau qui s’amarre à l’autre bout de l'île, qui apporte des vivres.
Un pensionnat infecté par une maladie étrange, des symptômes qui harnachent le corps dès la puberté. Des griffes pour l’une, une double colonne vertébrale pour une autre, un oeil nimbé de sang pour une dernière. Chacune se voit affublée d’extension monstrueuse. Et la douleur qui vrille une fois par mois, engendre un nouveau degré de transformation. Métaphore de la puberté, des changements qui gigotent sous le derme.
C’est une quarantaine féminine. Un huis clos qui nécessite l’organisation d’une société minuscule, mais l’anarchie règne à certains moments. Les structures sociétales ne pouvant s’appliquer à ce qu’il se passe sur l’île. Alors l’animalité surgit, la loi du plus fort s’exprime parfois. Mais les personnages n’en restent pas moins soudés car c’est une nécessité pour survivre, pour affronter la maladie qui les ronge et gangrène leur corps, mais également les animaux au-dehors.
Un roman qui porte une histoire d’amour, mais n’en fait pas le pilier central, et ça, pour du roman adolescent, c’est appréciable.
Un roman prenant, mais qui malheureusement s'essouffle avant la fin. On devine la vérité au milieu du roman, et les questions ne trouvent pas toutes des réponses. Tout est laissé en suspens. La fin est précipitée, comme la cavale de ces gamines qui fuient leur refuge. On regrette le manque d’un ou deux chapitres supplémentaires. Néanmoins, malgré ce manque, c’est un huis clos féminin intéressant, qui mérite d’être lu, notamment pour l’amitié indéfectible des trois amies.
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