Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Ce livre est un entretien entre Fabrice Lardeau et René Frégni.
L'un pose des questions, l'autre y répond.
On connaît déjà beaucoup de choses sur René Frégni, racontées notamment dans « Minuit dans la ville des songes.
Mais on ne s'en lasse pas.
Le lire, l'écouter est toujours un grand bonheur.
C'est un homme rare, sincère, honnête, bienveillant.
Il ne triche pas, parle avec son cœur.
Il aime sa Provence, Marseille, la nature, de nombreux écrivains.
Un début dans la vie un peu borderline, et puis les voyages et surtout la lecture l'ont sauvé.
Et, se mettant à son tour à l'écriture, il est devenu cette belle âme qui ravit ses lecteurs.
De l’auteur, j’avais lu il y a longtemps Je me souviens de tous vos rêves.
Ce livre-ci est plus autobiographique, ce qui m’a permis de découvrir la vie atypique de cet auteur rebelle aux institutions.
C’est d’abord celle de l’Education : il fréquente peu les bancs de l’école, préférant faire les 400 coups avec les copains dans Marseille.
C’est ensuite celle de l’Armée (à l’époque, 16 mois de service) : il arrive 1 mois après sa date d’incorporation, fait le mur quand ça lui chante. Il faut dire qu’à Verdun, il fait trop froid.
Pourtant, je n’ai senti aucune colère : le narrateur n’est pas en rébellion. Il fait juste ce qui lui plait, il s’amuse.
C’est un épicurien qui aime regarder les filles, déguster son café au lait tous les matins, qui apprécie de voir la mer et ses villages du Sud-Est. Un homme qui s’émerveille devant la beauté du monde.
J’ai aimé le cahier rouge dans lequel il prend des notes, choisissant toujours cette couleur.
Un récit parsemé de ses découvertes littéraires : d’abord Giono, puis tout le répertoire des Grands Auteurs en fonction des lieux où il fuit. Une vie d’errances et de lectures.
J’ai eu de la peine pour ce gamin à qui il manquait une paire de lunettes, mais qui sitôt qu’il s’en procure, découvre les mondes infinis de l’imagination.
Cela ne l’empêche pas de voyager : Corse, Andalousie, Grèce, Turquie…
Mais le futur écrivain n’est pas née de nulle part : sa mère lui lisait Le Comte de Monte-Christo, Les Misérables et Sans famille. Ca aide.
J’ai aimé suivre René depuis son enfance jusqu’à ce qu’il devienne un écrivain reconnu, son attachement à sa mère.
L’image que je retiendrai :
Celle du duvet qui l’accompagne pendant des années, devenant de plus ne plus fin au fil du temps.
https://www.alexmotamots.fr/minuit-dans-la-ville-des-songes-rene-fregni/
Minuit dans la ville des songes m’a emporté sur les pas de René Frégni, cet homme si chaleureux, à l’écriture qui prend aux tripes grâce à sa franchise et à sa spontanéité.
Ce roman est plutôt un récit, celui de sa vie, une vie pleine de rebondissements pour ce gamin, ce minot de Marseille, le pire cancre de la ville qui évoque Sartre, brillant élève à Paris, lui.
S’il est poussé vers les mots, René Frégni doit attendre car, à 12-13 ans, il traîne avec les voyous de Marseille, une bande d’Apaches qui va au ciné à l’œil et commet des larcins sans négliger les filles dites de joie.
Ce garçon a été renvoyé de quatre collèges. Il fait le désespoir de sa mère qu’il aime tant et qui tente de l’inscrire dans le privé sans plus de réussite. À 16 ans, il tire un trait définitif sur l’école même si sa mère tente une dernière option : les cours par correspondance. Cela aura au moins le mérite de déceler une énorme déficience de son œil gauche ; René a absolument besoin de lunettes pour lire…
C’est toujours aussi bien raconté. C’est vif, précis, percutant, plein d’émotion et je suis absorbé par cette histoire dont je vous passe les détails pour arriver à la convocation pour le service militaire, direction Verdun… sauf qu’il se présente à la caserne avec quelques semaines de retard. Aussi, direct au cachot, à 19 ans, où, surprise, il retrouve Ange-Marie Santucci, camarade des mauvais coups, à Marseille. Ces retrouvailles sont fondamentales pour René Frégni car Santucci lui parle du pouvoir des mots et lui fait apporter des livres et ses lunettes par l’aumônier. Or, le premier roman qu’il lit, c’est Colline de Jean Giono, livre qu’il dévore en une journée.
Vient alors une série impressionnante de livres dont il parle avec Ange-Marie Santucci. Grâce à un dictionnaire de poche et un petit carnet, toujours au cachot, René Frégni progresse rapidement. Santucci lui explique Camus. Il découvre Hemingway, Boris Vian, bien d’autres et livre un texte éloquent, prenant, émouvant, très bien écrit, à propos du pouvoir des mots et de la lecture.
Si Santucci le fait rêver de Bolivie et du Che, voilà l’auteur obligé de passer par un régiment disciplinaire. Ses réflexions à propos de la guerre sont si justes qu’il est inconcevable de voir que les êtres humains continuent encore à guerroyer.
De son écriture délicieuse, imagée, directe et tellement touchante, René Frégni me fait passer dans des lieux comme Forcalquier, Manosque, Bastia. C’est une véritable ode à la littérature avec, chaque fois, en quelques mots, l’essentiel du livre qu’il vient de lire et ce qui l’a le plus touché. S’il gagne Nice puis l’Italie, je me retrouve en plein thriller qui m’emmène jusqu’à Istanbul avant de retrouver Manosque où Jean Giono vit encore, dans sa maison, sur un flanc du Mont d’Or.
Quand on est fidèle aux Correspondances de Manosque, c’est un vrai régal de lire cet épisode traité avec humour, une grande délicatesse et le sens de la formule. Loin de se calmer, René Frégni continue d’accumuler les expériences, aime les filles du Midi, et je suis très étonné par l’endurance et la force de cet homme qui doit vaincre quantité d’obstacles, se faire éditer pour réussir à devenir ce qu’il est aujourd’hui : un écrivain reconnu. Il écrit la nuit, dans sa tête, et, le matin, sur son cahier rouge, tout ce qui a traversé son subconscient prend forme.
Minuit dans la ville des songes m’a passionné, intrigué, fait trembler, ravi, fait rêver de bout en bout tout en m’apportant de merveilleuses définitions de la lecture puis de l’écriture. De plus, René Frégni a su parfois m’emmener en pleine nature, au hasard d’une balade, pour un vrai bain de fraîcheur et de poésie.
Cette lecture dont je n’ai évoqué qu’une petite partie, m’a profondément marqué et je la recommande chaleureusement comme je le fais aussi pour Les vivants au prix des morts et Dernier arrêt avant l’automne.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/10/rene-fregni-minuit-dans-la-ville-des-songes.html
Un must, une pépite à lire sans modération. Cette histoire est insensée, qui plus est avec le vocabulaire de René Frégni!
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
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