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Flirtant parfois avec l’essai de sociologie, c’est avant tout un livre sur l'amitié, même lorsque celle-ci est erratique, difficile, peu évidente. C’est un roman qui parle tout simplement des Hommes, de ce que nous sommes, de ce que nous voulons (ce qui n’est jamais évident à cerner). Ce sont aussi des rappels de notre jeunesse, des interrogations, et finalement, beaucoup d'humanité. Des thématiques passionnantes qui souffrent un peu d’une narration un peu froide – presque clinique – et des personnages qui peinent à être attachants.
1974. Révolution des œillets au Portugal, fin de la dictature des colonels en Grèce, libération des prisonniers politiques au Sénégal, reconnaissance de l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Mozambique, révolution éthiopienne mettant fin à la millénaire dynastie salomonide avec l’arrivée du terrible Derg, décès de Juan Peron, démission de Richard Nixon… En France Georges Pompidou s’éteint et des élections présidentielles anticipées opposent Giscard et Mitterrand, le Palais des Congrès de Paris est inauguré, l’affaire du pull-over rouge émeut le pays. Dans l’Ain, un crime est également commis durant l’été : Martine assassine d’un coup de carabine Didier. Elle a vingt ans, lui vingt-quatre. Que s’est-il passé ? Philippe Ridet, dix-sept ans à l’époque, raconte. Raconte les faits, sa ville, son environnement, son époque.
L’élément central est une piscine. C’est là que le narrateur passe une partie de son temps libre et là aussi que se rencontrent Martine, étudiante, et Didier, le maître nageur. La jeune fille songe à l’amour éternel, après quelques déceptions amoureuses elle croit fermement que Didier sera l’homme de sa vie. Didier rêve plutôt de liberté, impossible de se fixer dans un lieu ou dans un cœur. Apprenant que Didier la trompe, elle décide de s’introduire chez lui et de s’emparer de sa carabine.
A travers ce fait criminel, Philippe Ridet replonge avec une plume à la fois nostalgique et réaliste dans sa région natale mais aussi dans l’ambiance de la France des années 70, peut-être bien éloignée des clichés où d’aucuns laissent croire que tout était permis, libéré alors que, bien souvent et malgré mai 68, un certain enfermement subsistait dans les attitudes. Sans oublier que la crise économique naissante allait laisser des traces.
Un parcours en nage libre où le journaliste s’interroge sans jamais juger, sur cet homicide, sur cette France qui se cherche encore et sur cette jeunesse prise dans un étau, entre les ambitions d’une liberté décomplexée et les désirs de garder les conventions de toujours. Le lecteur déambule dans les rues, part à travers champs, s’arrête dans un restaurant, regarde une place où chacun vient, chacun va. Et comme quoi un événement survenu quand on a dix-sept ans peut laisser des traces et faire revivre toute une époque. Délicat et subtil, un roman qu’aurait pu mettre en scène Claude Chabrol.
Blog Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2021/04/une-noisette-un-livre-ce-crime-est-moi.html
Tout d’abord je tiens à remercier Masse Critique Babelio ainsi que les Éditions Équateurs de m’avoir permis de découvrir ce roman et son auteur !
Été 1974. Alors qu’il s’entraine dans un bassin de la piscine Alain Gottvalès (qui ressemble à un tableau de David Hockney) un adolescent de dix-sept ans va vivre une rupture amoureuse avec sa petite amie du moment, Françoise. Exactement au même moment, Martine Amouroux tue - non loin de là - Didier Cornaton, maitre-nageur de ladite piscine et petit ami de la jeune étudiante …
Ces deux faits marquants et simultanés feront que le narrateur imprimera ce meurtre tragique à tout jamais dans sa mémoire. Il se sentira inexorablement lié à sa ville d’origine et aux deux protagonistes du drame.
Philippe Ridet nous offre un beau roman, mêlant destinée, questionnement et recherche de vérité - sur la vie propre du narrateur autant que celle de Martine Amouroux (qui sera condamnée à une légère peine de prison avec des circonstances atténuantes …) Bien des années plus tard, alors qu’il vit loin de cette ville depuis fort longtemps, le jeune homme devra s’imposer un indispensable retour aux sources, afin de cesser définitivement “d’habiter” les lieux qui le hantent …
Un récit original et une très belle écriture qui accroche le lecteur.
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