Si vous pensez que les braquages sont l'apanage des jeunes, et bien Jean-Philippe Peyraud et Philippe Périé vous prouvent le contraire grâce à leur bande dessinée désopilante, subtilement intitulé Seconde partie de carrière. Éditée chez Futuropolis, la BD aux traits épais et aux couleurs franches met à l'honneur les seniors dans un scénario rocambolesque où des mamies braqueuses sévissent. Sensible à la délinquance juvénile ? Tremblez devant la délinquance sénile ! Prenez un car rempli de mamies atteintes de la maladie d'Alzheimer et conduisez-le jusqu'aux portes d'une boutique de luxe. Une fois tout ce petit monde à l'intérieur, laissez les personnalités s'exprimer afin de profiter de cette diversion. Sacs remplis à ras bords, profitez une fois de plus de la cohue pour sortir en toute discrétion. Voilà, vous venez d'effectuer votre premier braquage ! Derrière ce vol, se cachent Sonia Denis et Garance, trois mamies aux caractères bien trempés. Tout aurait pu continuer ainsi si la fille de Sonia, prénommée Camille, n'était lieutenant de police...
Exploratrice du polar sur le site bibliophile Lecteurs.com, je remercie chaleureusement la plateforme et la maison d'édition pour l'envoi de cette divertissante lecture.
Lien blog : http://bookncook.over-blog.com/2020/07/podcast-bd-seconde-partie-de-carriere-jean-philippe-peyraud-philippe-perie.html
Seconde partie de carrière une bande-dessinée aux couleurs vives à dominante primaire qui donne beaucoup de vie aux planches et le trait dynamique utilisé par l’auteur permet aux personnages de prendre vie dans l’espace. Les visages ne sont pas particulièrement bien définis et pourtant les émotions sont bel et bien palpables.
Camille est une jeune flic qui aspire à devenir commissaire. Mais comment accomplir son rêve et suivre les pas de son père quand on doit veiller sur une mère de plus de 70 ans qui a du mal à supporter la façon infantilisante qu’à de lui parler sa fille ? Entre humour, vérité et douceur, cette BD nous livre les secrets d’une vie auprès d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer sans jamais rentrer dans la gravité.
J’ai particulièrement apprécié cet ouvrage car aucun statut n’est oublié : la fille qui tente de trouver du soutien en avalant des anxiolytiques prescris par un neurologue tout aussi dépassé, la mère qui lâche prise sur la dégradation de son état physique mais qui refuse de se laisser abattre et d’abandonner ses amours professionnels, sans oublier l’aide-soignant jovial qui sait se faire discret mais non moins à l’écoute des besoins de sa patiente. Cet ensemble de personnages aux caractères bien trempés se fondent dans un récit dynamique qui use de l’humour pour dédramatiser la vieillesse. J’ai ressenti beaucoup d’empathie en parcourant les quelques 120 pages de cette BD, j’ai ris et j’ai aussi par moment eu un moment de tristesse, de compréhension de « l’autre », cet « autre » malade, cet « autre » qui vieillit et que nous avons tous auprès de nous.
En définitive, Seconde partie de carrière souhaite « nous faire rajeunir le regard que nous portons à nos aînés » et le pari est gagné. Ces derniers ont beaucoup à nous apprendre alors soyons là pour eux, soyons là pour les soutenir mais n’oublions pas d’où ils viennent.
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