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Perdereau

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    Couverture du livre « Giverny ; le jardin de Claude Monet » de Perdereau aux éditions Eugen Ulmer

    Claude Stas sur Giverny ; le jardin de Claude Monet de Perdereau

    Il faut s’y rendre lors d’une journée ensoleillée du mois de mai. Et j’insiste bien : ensoleillée. Où me direz-vous ? Dans le jardin du peintre Claude Monet à Giverny. Que n’a-t-on pas écrit sur Giverny ? Comment ne pas répéter tous les éloges faits à propos de cet endroit impressionnant, tant...
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    Il faut s’y rendre lors d’une journée ensoleillée du mois de mai. Et j’insiste bien : ensoleillée. Où me direz-vous ? Dans le jardin du peintre Claude Monet à Giverny. Que n’a-t-on pas écrit sur Giverny ? Comment ne pas répéter tous les éloges faits à propos de cet endroit impressionnant, tant il est lié à l’impressionnisme ? Pourtant, je n’ai pas une passion dévorante pour les paysages de Claude Monet. A l’exception d’une série de tableaux peints alors que la cataracte perturbait la perception des couleurs par Monet. Ils sont déroutants, saturés, résolument modernes et abstraits, bien malgré eux.
    Giverny est une localité aujourd’hui mondialement célèbre, là-bas, dans l’Eure. Elle est surtout célèbre parce que Claude Monet et toute sa famille s’y installèrent en 1883. Le peintre fit l’acquisition de la maison en 1890. Il se consacra énormément à la transformation du terrain adjacent en un vaste jardin avec une importante roseraie et de larges plates-bandes. En 1893, il détourne un bras de l’Epte, rivière qui coule, tranquille, pas loin de la maison, pour en faire un bassin aux nénuphars (les désormais inoxydables « Nymphéas »).
    Ce volume de la collection « Des jardins d’exception » chez Ulmer n’apporte rien de bien neuf sur le sujet. Gilbert Vahé, le jardinier en chef depuis 1976, signe l’introduction. Puis viennent les photographies de Brigitte et Philippe Perdereau, autant de points de vue différents sur la maison, le pont japonais, les iris, les glycines, les rosiers, les dahlias. Sans oublier les ateliers aperçus de loin entre les branches.
    La monographie est structurée en trois parties : le jardin-tableau, le clos normand, le jardin d’eau. Et les photographies de nous mener d’avril à novembre, pour nous montrer les différentes métamorphoses de l’endroit, des intenses couleurs printanières jusqu’aux tons mordorés de l’automne. Et si le propos peut sembler redondant aux côtés du reste de l’imposante bibliographie consacrée au lieu, la magie opère malgré tout et suscite immanquablement l’envie de se promener dans les allées de ce jardin.
    Mais toute gloire présente sa rançon : il est rare de pouvoir flâner tout en rêvassant sur la destinée de l’artiste, tranquillement, silencieusement. Haut lieu du tourisme normand, Giverny voit s’entasser des centaines de véhicules chaque jour, ne laissant aucune place à la méditation. Giverny n’est plus un refuge. C’est un monument national qui revient de loin, laissé à lui-même pendant des années, littéralement ressuscité dès 1980 sous le contrôle de Gérald van der Kemp. Les touristes n’ont aucune idée des années de labeur pour parvenir à un tel résultat et surtout de l’énergie nécessaire pour l’entretenir au quotidien.

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