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Olivier Guez

Olivier Guez

Olivier Guez est journaliste (Frankfurter Allgemeine Zeitung, Le Monde, New York Times...).Il est l’auteur de L’Impossible retour, une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945 (Flammarion), Éloge de l’esquive (Grasset) et Les Révolutions de Jacques Koskas (Belfond).
Il a reçu en 2016 le prix a...

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Olivier Guez est journaliste (Frankfurter Allgemeine Zeitung, Le Monde, New York Times...).Il est l’auteur de L’Impossible retour, une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945 (Flammarion), Éloge de l’esquive (Grasset) et Les Révolutions de Jacques Koskas (Belfond).
Il a reçu en 2016 le prix allemand du meilleur scénario pour le film Fritz Bauer, un héros allemand.
 

Articles en lien avec Olivier Guez (5)

Avis sur cet auteur (72)

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    Couverture du livre « Mesopotamia » de Olivier Guez aux éditions Grasset

    Les Lectures de Cannetille sur Mesopotamia de Olivier Guez

    Mesopotamia, c’est cette terre biblique, considérée comme le berceau de la civilisation, qu’entre Tigre et Euphrate, l’on appelle Irak aujourd’hui. A la fin du XIXe siècle, le percement du canal de Suez et le besoin naissant de pétrole l’érigent à nouveau « nombril du monde ». Toutes les grandes...
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    Mesopotamia, c’est cette terre biblique, considérée comme le berceau de la civilisation, qu’entre Tigre et Euphrate, l’on appelle Irak aujourd’hui. A la fin du XIXe siècle, le percement du canal de Suez et le besoin naissant de pétrole l’érigent à nouveau « nombril du monde ». Toutes les grandes puissances tentent d’y asseoir leurs convoitises, dans un « Grand Jeu » politique et diplomatique qui redessine les frontières, crée de nouveaux empires et fonde ce qui deviendra le Moyen-Orient que nous connaissons.

    Une femme que l’Histoire a pourtant oubliée, lui préférant la figure de Lawrence d’Arabie, y a joué un rôle majeur. Archéologue, exploratrice, espionne, diplomate, enfin personnage politique, elle fut considérée comme « la femme la plus puissante de Mésopotamie », sa « reine sans couronne ». Depuis une quinzaine d’années, historiens et biographes la redécouvrent, comme Olivier Guez qui lui a consacré six ans de recherche et d’écriture et qui nous en livre un portrait fouillé, riche de ses contradictions et ambivalences.

    Cette « Lawrence d’Arabie féminine » s’appelle Gertrude Bell. Née en 1868 dans une famille de la grande bourgeoisie industrielle britannique, elle fait des études supérieures quand les femmes sont à peine tolérées dans les universités. Se sentant malgré elle impropre au mariage selon les canons de l’époque, elle multiplie les voyages, se fait alpiniste et archéologue, et acquiert une si bonne connaissance du Moyen-Orient, de la langue arabe et de la diplomatie dans la région, qu’elle y devient agente de liaison pour les services de renseignement du Commonwealth.

    Femme dans un monde d’hommes qui ne lui fait aucun cadeau, elle impose si bien ses compétences que c’est elle qui poussera Churchill à l’indépendance de la Mésopotamie, à la création de l’Irak et au choix de son premier roi, Faycak, dont elle sera la plus proche conseillère. Elle finira pourtant dans l’oubli, reléguée par d’autres figures comme celle de son ami Lawrence d’Arabie quant à lui en pleine gloire, désespérée d’assister bientôt à la main mise des Américains sur le pétrole irakien.

    Il est impossible de dépeindre qui fut Gertrude Bell sans se plonger dans les arcanes géopolitiques où s’affrontent puissances occidentales, Ottomans, Bédouins, sunnites, chiites et Kurdes. Le récit ne cessant qui plus est de sauter d’une époque à l’autre dans une sorte de tourbillon temporel, toute la concentration du lecteur est requise pour suivre Gertrude dans un parcours par ailleurs si extraordinaire que la réalité historique bat d’emblée en brèche toute tentation d’en rajouter sur le plan romanesque. Peu à peu se dessine une personnalité d’exception, respectée par les uns, décriée par les autres, dans un monde masculin stupéfait de constater : « c’est une femme remarquablement intelligente avec le cerveau d’un homme. »

    Gertrude se comporte d'ailleurs si bien en homme sur le plan professionnel que sa vie privée et sentimentale est un échec. Pourtant, en pur produit de son temps et de son pays, elle ne se révolte que de la condition des femmes musulmanes, désapprouvant vivement le combat des suffragettes, « dangereux pour la démocratie anglaise ». Fidèle à sa manière de penser révélée par une abondante correspondance, l’auteur se garde du moindre jugement ou de toute interprétation psychologique, la livrant à nos yeux à la fois aventureuse, déterminée et intelligente, mais aussi imprégnée des certitudes racistes, impérialistes et même sexistes de son époque et de son milieu.

    C’est précisément cette authenticité sans faille, l’exactitude parfaite de la restitution construite sur un minutieux travail de documentation, qui fait l'immense intérêt de cet ouvrage, plus historique que romanesque, tranche de vie autant que tranche d’époque, et fascinante redécouverte d’une femme oubliée de l’Histoire.

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    Couverture du livre « La disparition de Josef Mengele » de Olivier Guez aux éditions Grasset

    voyages au fil des pages sur La disparition de Josef Mengele de Olivier Guez

    En 1949, Josef Mengele se réfugie à Buenos Aires. Avec l’aide d’anciens nazis en fuite comme lui, et celle, financière, de sa famille (de riches industriels allemands), l’ancien médecin tortionnaire du camp d’Auschwitz espère ainsi se cacher et échapper aux chasseurs de criminels de guerre.

    A...
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    En 1949, Josef Mengele se réfugie à Buenos Aires. Avec l’aide d’anciens nazis en fuite comme lui, et celle, financière, de sa famille (de riches industriels allemands), l’ancien médecin tortionnaire du camp d’Auschwitz espère ainsi se cacher et échapper aux chasseurs de criminels de guerre.

    A l’époque, l’Argentine de Juan Perón est l’asile rêvé des fascistes. Perón espère tirer profit de la Guerre Froide et de l’opposition des blocs Est-Ouest pour transformer son pays en super-puissance. Il veut pour cela se servir des compétences des déchus (déchets) de la Deuxième Guerre, de ceux qui sortent des « poubelles de l’Europe », des esprits si brillants de feu le Troisième Reich.

    Mais le rêve de Perón tourne court, le régime change et les nazis perdent leur protection. Mengele doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil, où il mourra en 1979, sans avoir été arrêté ni jugé pour ses crimes.

    Trente ans d’impunité qui s’expliquent par les contingences et les priorités de la real politik, qui ont fait que l’étau de la traque s’est tour à tour resserré et desserré autour de Mengele sans jamais l’étrangler.

    L’homme n’en a pas pour autant coulé des jours heureux et sereins sous les tropiques. Paranoïaque, lâche, égocentrique, pleurnichard, froussard, la torture mentale ne l’aura pas épargné. C’est la moindre des choses pour un type qui semble ne jamais avoir regretté ses crimes, convaincu qu’il oeuvrait pour le bien de la science nazie.

    Dans cette biographie romancée et très documentée, Olivier Guez relate l’histoire de Mengele en l’inscrivant dans le contexte politique argentin. Malgré les zones d’ombre qui persistent, il dresse un portrait psychologique convaincant de Mengele. L’écriture est fluide, mais le rythme parfois un peu trop échevelé, surtout au début, où l’auteur distille une foule d’informations historiques et politiques à une cadence qui les rend difficiles à assimiler.

    Mais « La disparition de Josef Mengele » est un livre instructif, captivant, nécessaire, pour ne pas oublier.

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    Couverture du livre « Mesopotamia » de Olivier Guez aux éditions Grasset

    STEPHANE BRET sur Mesopotamia de Olivier Guez

    Certains personnages sont victimes d’une éclipse, d’une substitution, d’un effacement … C’est le cas de Gertrude Bell, anthropologue de formation, espionne par recrutement des services de la Couronne impériale Britannique, et diplomate par la force des circonstances. Dans son roman, Mesopotamia,...
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    Certains personnages sont victimes d’une éclipse, d’une substitution, d’un effacement … C’est le cas de Gertrude Bell, anthropologue de formation, espionne par recrutement des services de la Couronne impériale Britannique, et diplomate par la force des circonstances. Dans son roman, Mesopotamia, Olivier Guez nous restitue avec brio et précision le portrait de Gertrude Bell. Très tôt dans son existence, elle acquiert des certitudes : sur sa destinée, les orientations qui vont imprimer un cours décisif à sa vie : « Elle avait douze ans. Elle espérait depuis sans bien comprendre quels seraient les signaux annonciateurs de l’épiphanie. Sa vie : elle parcourrait le monde, elle voyagerait. Elle leva les bras au ciel, triomphante. »
    À propos de ses opinions politiques, Olivier Guez situe Gertrude Bell dans la droite ligne d’un impérialisme colonial des plus répandus à cette époque sur le continent européen, au dix-neuvième siècle et dans la première moitié du vingtième siècle : « À Cette époque- le milieu des années 1890- Gertrude était depuis longtemps une impérialiste convaincue. Elle compulsait le Times, champion de l’expansion, et la Pall Mall Gazette, chantre de l’impérialisme de responsabilité » Pourtant, le personnage de Gertrude Bell est ambigu : cette femme très cultivée et très lettrée, est amoureuse de l’Antiquité, du Moyen-Orient. Elle apprend le persan, l’arabe et rêve de jouer un rôle, comme femme, comme érudite, dans l’élaboration d’une nouvelle carte politique du Moyen-Orient, juste après la première Guerre mondiale. Autre contradiction de sa personnalité : elle n’est pas féministe et s’oppose au combat des suffragettes britanniques. Elle parvient, très partiellement, très imparfaitement à jouer un rôle diplomatique et politique au Moyen-Orient : ses avis et recommandations auprès du nouveau roi de l’Irak Fayçal, ne sont pas suivis d’effet ; Ce dernier la néglige. Elle n’est pas légitime, non plus, aux yeux de la classe dirigeante britannique, peu perméable aux innovations sociétales. Le parallèle avec Lawrence d’Arabie est évident. Olivier Guez évoque aussi les relations et échanges produits par ces deux personnages hors du commun et rendus à la vie civile, après avoir tenté d’influer sur le sort du monde. Mesopotamia est un roman riche en informations historiques, politiques, littéraires. Tout lecteur désireux d’y trouver des éclairages sur le temps présent le lira avec grand profit.

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    Couverture du livre « Mesopotamia » de Olivier Guez aux éditions Grasset

    Christlbouquine sur Mesopotamia de Olivier Guez

    Gertrude Bell est une personnalité éminemment romanesque dont Olivier Guez s’empare pour écrire un roman fascinant. Archéologue, exploratrice, diplomate, parfois même espionne ou aventurière, cette femme née au cœur d’une famille de la haute bourgeoisie britannique a joué un rôle essentiel dans...
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    Gertrude Bell est une personnalité éminemment romanesque dont Olivier Guez s’empare pour écrire un roman fascinant. Archéologue, exploratrice, diplomate, parfois même espionne ou aventurière, cette femme née au cœur d’une famille de la haute bourgeoisie britannique a joué un rôle essentiel dans l’histoire politique du Moyen-Orient.

    Olivier Guez tire de ce destin incroyable un récit flamboyant dont on peine à se détacher. Il dresse le portrait d’une femme entêtée, capable de prendre sa vie en main dans ce XXème siècle marqué par la première guerre mondiale. Mais aussi celui d’une femme aux amours contrariées et malheureuses. Olivier Guez ne cache rien non plus des paradoxes de Miss Bell et de son caractère parfois un brin rigide voire mégalomane !

    Mais c’est aussi un fabuleux cours d’histoire, de politique et de géopolitique. Au grès des alliances et des luttes entre l’Angleterre, la France, l’Allemagne, on voit fluctuer les frontières d’un Moyen-Orient en pleine ébullition, théâtre des affrontements entre ces pays pour qui les gisements pétroliers vont devenir essentiels, surtout à l’approche de la guerre.

    On apprend ainsi comment est né l’Irak, quelles ont été les jeux diplomatiques des uns et des autres, les machinations, les retournements de situations qui ont présidé à la mise en place de nouveaux territoires. Et cet éclairage permet de mieux comprendre les conflits plus contemporains qui prennent leur source dans ces jeux de dupes au cœur desquels Gertrude Bell a eu un rôle essentiel.

    On croise dans le récit Lawrence d’Arabie, dont Gertrude était une très proche amie ou bien encore Winston Churchill. Olivier Guez réussi avec brio cette alliance entre réalité et fiction, entre romanesque et vérité historique, entre divertissement et pédagogie. C’est un livre très enrichissant, qui permet, à travers un destin hors du commun, de mieux comprendre les implications de l’histoire sur notre époque et les répercussions encore visibles aujourd’hui.

    A lire absolument !

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