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Je remercie Nicole Kranz pour l’envoi de son roman » Bullshit ceci n’est pas une histoire d’amour « paru aux éditions NORAK.ED en 2018.
p. 9 : » C’était à l’occasion d’un week-end en « amoureux » à Madrid. Cédric m’avait fait la surprise. «
Une corrida. Ce week end là, elle aurait dû prendre conscience de l’immoralité de la scène. Que ce compagnon qui s’extasie et prend plaisir devant cette mise à mort n’est pas un homme pour elle. Mais elle voulait juste être aimée. Se sentir importante pour quelqu’un. Cette histoire aurait pu ressembler à un conte de fée…
Chloé, trente et un ans, journaliste spécialisée dans le voyage, a quitté New York pour rejoindre Cédric. Leur rencontre n’était pourtant pas un coup de foudre. Un simple malencontreux concours de circonstances et d’enchaînements de situations.
p. 28 : » Tout quitter pour une vie conventionnelle avec un banquier. Il m’offrirait un break, une halte dans ma vie trépidante, une épaule où coucher ma tête. Ou peut-être avais-je le désir profond de vivre à mon tour le mode d’existence qu’avaient choisi ma mère et tant d’autres femmes. Et pour y parvenir, je décidais d’abandonner un continent, un pays, une ville, un métier, une vie sociale, et ma propre personne. «
Mais tel le toréador devant le taureau, effectuant une danse avant la mise à mort, Cédric va manipuler Chloé, doucement mais surement, pour mieux s’en emparer.
p. 20 : » Il faut d’abord amadouer la bête pour que la danse soit belle et mémorable. Le toréador ne se salit jamais les mains. «
Reconnaissante face à cet homme qui la gâte tant et lui accorde toute son attention, Chloé accepte tout ; jusqu’à ne devenir plus qu’un objet de fantasmes débridés et pervers.
p. 73 : » Pour avoir la paix, je me soumettrais comme le taureau l’a fait. Ma vie deviendrait celle d’un ange en enfer. Effectivement, je trouvais enfin une forme de paix. Mes maux voués au silence. Je cachais tout. «
Mais pour arriver à ses fins, ce pervers narcissique doit diviser puis isoler pour mieux régner. Pour cela, Cédric coupe progressivement Chloé de toute vie sociale, y compris de sa famille.
p. 122 : » A mesure que Cédric nouait le lien affectif avec eux, à mesure que mes parents s’y laissaient prendre jusqu’à en perdre leur lucidité, il creusait la distance entre eux et moi. C’est fou comme il excellait à nous manipuler, à nous dissocier, à nous isoler… «
Chloé est une femme fragile qui porte les stigmates d’une jeunesse chaotique, faite d’excès et d’instabilité. Et Cédric exploite diaboliquement ces failles pour mieux démolir.
p. 147 : » Ils ont intimement besoin de détruire l’autre pour se sentir enfin vivants. «
J’avoue ne pas avoir été capable d’aller au bout de ce livre. Après des jours et des jours à tenter d’avancer page après page, une nausée, omniprésente, est devenue insoutenable après la page 170. Je ne remets ni en cause la qualité de l’écriture ni la construction narrative. La métaphore entre la corrida et la manipulation narcissique est très perspicace. En revanche, l’histoire me dépasse totalement. Les scènes de sadisme et de viol sont insupportables !
p. 8 : » El Matador… Il rentre en scène. La foule l’applaudit. La foule le bénit. La foule le vénère. Un chant national à la gloire du sacrificateur. Prière avant le combat.
Le taureau… On lui ouvre les portes, ce n’est pas un signe de politesse. Ouverture sur sa propre mort qui l’attend. Tête baissée, il entre en scène. «
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