Ce lundi, Jacob quitte la maison sur un simple « Bon, bah j’y vais ». Ce que ne sait pas encore la narratrice c’est que c’est la dernière fois qu’elle le voit. Quelques heures plus tard, Jacob se donne la mort et c’est la police qui annonce la terrible nouvelle à sa compagne pour qui le monde s’écroule. Il y a bien sûr le temps des formalités à effectuer. Mais une fois celui-ci passé, la narratrice éprouvera le besoin de s’adresser à Jacob dans ce récit rempli d’émotion.
Après la violence de l’annonce de la mort, le récit enchaîne sur quelque chose d’assez doux. La rencontre de la narratrice et de Jacob, l’amour qui naît, les enfants qui arrivent. Mais sous des dehors de couple parfait et amoureux se cache en fait un secret que la narratrice exprime ici avec une sincérité bouleversante. Le récit prend alors une nouvelle tournure. Car Jacob est un être double qui pendant des années a fait naître la peur chez sa compagne et ses enfants. Violent, en mots et en actes, il leur a fait vivre un véritable enfer.
Dans ce récit qui s’adresse à Jacob et revient sur leurs années ensemble, la narratrice analyse ici avec beaucoup de lucidité les raisons qui ont fait qu’elle n’a jamais dénoncé ces actes, que malgré deux séparations elle soit toujours revenue auprès de celui qu’elle aimait plus que tout, malgré tout.
On sent ici le besoin de Natacha Sztabowicz de s’exprimer, de raconter, peut-être aussi de passer au-delà d’un certain sentiment de culpabilité qu’elle peut ressentir envers ses enfants dont le garçon, Paul, a sombré dans la drogue et dont la fille, Rose, rejette le couple de ses parents.
Un besoin thérapeutique, comme une catharsis essentielle pour aller de l’avant, se détacher de ce passé qui mêle amour et douleur. Un témoignage poignant, qui exprime aussi une grande force de résilience.
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