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Treize auteurs de littérature noire se sont essayé à des nouvelles sous le signe de l'odorat.
Il semblerait que les autres sens aient été exploités dans des ouvrages précédents.
Cette collection paraît sous la direction d'Yvan Fauth.
Toutes ces nouvelles sont suffisamment complètes et abouties pour que le lecteur y trouve son compte.
Le ressenti est inégal.
J'en ai beaucoup aimé certaines, un peu moins d'autres, pas trop certaines .
Globalement, ce livre est agréable et fait passer de bons moments.
Lors des grandes marées à Saint-Malo, le corps sans vie d'une jeune femme en robe de mariée est retrouvé perché au-dessus de la mer sur un brise-lames.
Une nouvelle enquête s'ouvre pour les membres de la Breizh Brigade le jour où devait avoir lieu le mariage de Maggie, la doyenne, au manoir des Corrigan. Maggie, ce personnage au caractère bien trempé, dont "la mauvaise foi n'a d'égal que son culot'', pour le plus grand plaisir des lecteurs. Maggie qui file dans sa Cox Lilybeth sur les routes de Bretagne et ne lâche jamais sa canne à pommeau d'argent. Maggie qui s'exprime en pur Franglish, un régal !
Elle n'a pas oublié Constant, son premier mari, disparu dans des conditions étranges, son petit bateau de pêche ayant apparemment sombré.
Je pensais avoir le fin mot de cette histoire de naufrage, remis en cause dans le tome précédent par une vieille femme. D'ailleurs je ne pensais pas qu'un cinquième tome était prévu, je l'ai découvert à la fin de ce tome. Quelle bonne surprise ! J'ai hâte.
« Sait-on jamais vraiment pourquoi l’on part ? » s’interroge Mo Malo dans le prologue de ce livre qui nous offre plus qu’un récit de voyage. Le Groenland a toujours fasciné l’auteur et la vie des chasseurs d’ours encore davantage.
Comment part-on chasser l’ours polaire par moins 40° ? C’est ce qu’on découvre dans ce récit qui nous entraine parmi ces inuits qui perpétuent une tradition ancestrale dans un lieu qui s’ouvre au reste du monde et qui subit le réchauffement climatique.
Tout cela questionne l’auteur. Comment relater son voyage et son immersion sans trahir ces populations autochtones ? Car chasser est mal vu par les occidentaux qui ignorent tout de cette chasse vivrière exigeante et nécessaire.
Tout d’abord, un voyage au Groenland, ça ne s’improvise pas. Et l’organisation se révèle complexe « Et si Nanook ne voulait pas de moi ? » s’interroge l’aventurier en herbe. Et de quel droit serait-il admis parmi ces chasseurs inuits aguerris qui traquent l’ours depuis leur adolescence ? Il lui faudra apprendre à les connaitre et se faire accepter en toute humilité.
Le lecteur découvre ainsi un peuple authentique attaché à ses coutumes ancestrales qui reculent face à la commodité du modernisme. Ainsi les traineaux et leurs chiens sont remplacés par des motos neiges, plus rapides et qu’on n’a pas à nourrir.
Il y a beaucoup d’humilité dans le récit de Mo Malo qui tente cette approche dénuée de jugement envers ce peuple inuit. Leur vision du vivant est large et teintée d’animisme. On remercie donc Nanook, l’ours dans leur langue, pour le don de sa vie qui fera vivre plusieurs familles, car le produit de la chasse est partagé.
« Chasser l’ours n’est pas un sport, surtout pas un loisir, et bien plus encore qu’une stricte nécessité vivrière. Je le comprends maintenant : chasser l’ours polaire est un sacerdoce. On est admis dans ce club très fermé comme on rentrerait dans les ordres, l’ours lui-même en étant sans conteste le grand prêtre. »
J’ai également été séduite par les descriptions grandioses des paysages glacés, par ces longues virées en traineaux dans un froid polaire.
Je ne serais sans doute pas allée vers ce livre s’il n’avait été dans la liste des œuvres sélectionnées dans le cadre du Prix du festival Terres d'ailleurs qui se déroule à Toulouse et je ne regrette pas ma lecture.
Paninguaq Madsen, est une Sanaji, autrement dit une sage-femme itinérante qui parcourt les vastes étendues glacées du Groenland pour prendre en charge les patientes plus ou moins exclues du système de santé. Elle vient de réaliser l’accouchement de Nina, âgée d’à peine quinze ans, à Kullorsuaq. Après son départ, on retrouve Nina assassinée avec un ulu, couteau qui a servi à couper le cordon. Il s’agit du deuxième meurtre dans la région, le précédent étant son père Ele Eliassen, neuf mois auparavant.
L’enquête est confiée à Bjorn Western, quelque peu sur la sellette car on parle à bas bruit de supprimer son poste, son supérieur hiérarchique ayant décidé de ne pas lui faciliter la tâche.
En même temps, à Copenhague, Tim Osterman se voit confier un « cold case » : une affaire remontant à 2011, avec la mort suspecte d’un ancien directeur de la Croix Rouge. De la même manière, sa hiérarchie ne fait rien pour l’aider et on comprend très vite qu’il y a une sinistre histoire qui refait surface. Il s’agit de l’affaire des 22 : vingt-deux enfants ont été retirés à leurs familles dans les années cinquante dans le but de les « rééduquer », en somme les transformer en parfaits petits Danois, sous-entendu, civilisés : pour le Danemark, les groenlandais avec leurs rituels barbares, leurs tatouages, leur mode de vie étaient qualifiés de sauvages voire davantage…
Les deux policiers vont être amenés à travailler ensemble, et découvrir qui est la mystérieuse Paninguaq : une sage-femme préoccupée par la santé de ses patientes, ou une femme en quête de vengeance ?
Ce roman est beaucoup plus qu’un simple polar, Mo Malø nous fait découvrir l’histoire de ce pays et cette tragédie des 22 que je ne connaissais pas. Une fois encore, on retrouve les agissements des Blancs et de la religion pour tenter d’asservir, et de détruire une civilisation qui leur déplaît au nom de Dieu et les ravages que cela a provoqué chez ces enfants une fois arrivés à l’âge adulte, et les dérives (alcool et autres addictions) et l’absence de regrets des personnes qui ont été aux commandes de l’opération. En effet, les enfants de l’expérience, n’ont pas été rendus à leur parents, certains ont pu être adoptés, d’autres placés en orphelinat.
L’auteur nous entraîne aussi vers les rituels, la signification des tatouages, telle Paninguaq qui porte sur son visage « une barbe de morse », tatouage cousu traditionnel des Inuits.
L’enquête policière est intéressante, et les deux policiers qui s’en occupent sont très attachants, avec leurs fragilités, leurs vies familiales difficiles, tel Bjorn séparé de sa compagne qui tente de tisser des liens avec son fils Pitak…
Mo Malø, nous emmène sur les pistes, avec les chiens de traineau, des paysages à couper le souffle, et on s’y imagine sans problèmes. J’ai découvert sa plume avec « Summit » qui m’a beaucoup plu et que j’avais choisi à l’époque, en pensant découvrir un nouvel auteur de polars nordiques ! je m’étais promis de découvrir d’autres romans, notamment les trois autres livres de sa tétralogie : « Les enquêtes de Qaanaaq Adriensen » , mais le temps passe….
Un grand merci à NetGalley et aux éditions de la Martinière qui m’ont permis de découvrir ce roman et la plume de son auteur
#LINUITE #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2024/07/08/linuite-de-mo-malo/
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