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Mia Couto

Mia Couto
Mia Couto est né au Mozambique en 1955. Après avoir étudié la médecine et la biologie, il s'engage aux côtés du frelimo en faveur de l'indépendance du pays, devient journaliste puis écrivain. Il travaille actuellement comme biologiste, spécialiste des zones côtières, et enseigne l'éc... Voir plus
Mia Couto est né au Mozambique en 1955. Après avoir étudié la médecine et la biologie, il s'engage aux côtés du frelimo en faveur de l'indépendance du pays, devient journaliste puis écrivain. Il travaille actuellement comme biologiste, spécialiste des zones côtières, et enseigne l'écologie à l'université de Maputo. Pour Henning Mankell, « il est aujourd'hui l'un des auteurs les plus intéressants et les plus importants d'Afrique ». Ses romans sont traduits dans plus de 30 pays. Il a reçu de nombreux prix pour son œuvre, dont le Prix de la francophonie en 2012, le prix Camões en 2013, le prix Neustadt 2014 (Allemagne), il a également été finaliste de l'Impac Dublin Literary Award et du Man Booker Prize en 2015.

Articles en lien avec Mia Couto (1)

  • La chronique #2 du Club des Explorateurs : "La confession de la lionne" de Mia Couto

    Lancé ce mois-ci, le Club des Explorateurs permet chaque semaine à deux lecteurs de lire en avant-première un même titre que nous avons sélectionné pour eux et de confronter ainsi leur point de vue. Cette semaine, Sophie a choisi Nicole pour partager sa lecture et son avis sur le livre La confession de la lionne de Mia Couto (Métailié).

Avis sur cet auteur (21)

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    Couverture du livre « Terre somnambule » de Mia Couto aux éditions Metailie

    Les Lectures de Cannetille sur Terre somnambule de Mia Couto

    Une nouvelle traduction remet à l’honneur le premier roman, paru en 1992 et déjà considéré comme un classique, de l’écrivain mozambicain de langue portugaise Mia Couto, l’un des auteurs africains contemporains les plus connus. Biologiste devenu poète et conteur, ce fils de Portugais émigrés au...
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    Une nouvelle traduction remet à l’honneur le premier roman, paru en 1992 et déjà considéré comme un classique, de l’écrivain mozambicain de langue portugaise Mia Couto, l’un des auteurs africains contemporains les plus connus. Biologiste devenu poète et conteur, ce fils de Portugais émigrés au Mozambique au milieu du XXe siècle raconte à sa façon, entre poésie et onirisme, le douloureux réveil du pays au lendemain de la guerre civile qui l’ensanglanta de son indépendance en 1977 jusqu’à l’année d’écriture de ce livre.

    La guerre est donc à peine terminée. Fuyant la faim et la promiscuité d’un camp de réfugiés, un vieillard et un adolescent dénommés Tuahir et Muidinga cheminent craintivement sur une route déserte. Autour d’eux, tout n’est que ruines et désolation. Soucieux de se cacher d’éventuels bandits et pillards, ils décident de faire d’un car calciné le camp de base autour duquel ils rayonneront à la recherche de nourriture et d’autres survivants. Ils découvrent alors, miraculeusement préservés dans les bagages des passagers carbonisés, des cahiers rédigés de la main d’un certain Kundzu. Entre leur divagation le jour dans un réel figé dans ses décombres et leur lecture la nuit du récit d’un inconnu parti loin des siens en quête de lui-même et de son identité, le récit se dédouble en deux fils narratifs avant de retrouver son unité, la démarche de l’un initiant au final celle des autres dans la reprise en main de leurs destins.

    C’est ainsi bel et bien une renaissance, qu’au travers du cheminement allégorique de deux rescapés d’abord réduits à l’état d’ombres errantes et retrouvant peu à peu la force de vivre malgré la mort et l’exil, l’auteur s’attache à raconter dans une curieuse atmosphère largement teintée de réalisme magique. Sur cette terre d’Afrique, les esprits des morts ne quittent jamais les vivants, mêlant étroitement fantastique et surnaturel au réel. Puisés dans la tradition orale mozambicaine, mythes et croyances traditionnelles viennent nourrir les métaphores et les néologismes poétiques qui, fort ingénieusement traduits, donnent au texte une résonance sans pareille, profonde de sens et révélatrice d’une maîtrise littéraire hors pair.

    Loin du récit classique et linéaire, le livre s’avère une véritable expérience de lecture, désarçonnante, très exigeante, mais bluffante de beauté et de poésie, alors que sur le terreau de la souffrance et de la mort s’imprime peu à peu l’image d’une résilience et d’une renaissance à soi-même, celles d’un pays certes meurtri, mais désormais libre, malgré les embûches et pour peu que les mains tendues par tous les personnages se fassent la courte échelle dans un regain d’espoir et de solidarité, de renouer avec son identité profonde.

    Considéré comme l’un des meilleurs livres africains du XXe siècle, un ouvrage d’une rare maîtrise jusque dans la recréation de sa langue, portugais mâtiné de mozambicain, qui vaut largement l’effort d’une lecture volontiers déstabilisante pour les esprits cartésiens occidentaux.

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    Couverture du livre « Terre somnambule » de Mia Couto aux éditions Metailie

    Spitfire89 sur Terre somnambule de Mia Couto

    Premier roman de Mia Couto, Terre Somnambule se déroule entre le monde des vivants et celui des esprits.
    Sur une route déserte, un vieil homme et un enfant marchent, épuisés. Alentour, un Mozambique déchiré entre troupes régulières et bandes armées. Devant eux, un autobus, ou ce qu’il en reste...
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    Premier roman de Mia Couto, Terre Somnambule se déroule entre le monde des vivants et celui des esprits.
    Sur une route déserte, un vieil homme et un enfant marchent, épuisés. Alentour, un Mozambique déchiré entre troupes régulières et bandes armées. Devant eux, un autobus, ou ce qu’il en reste : tôles incendiées, corps pêle-mêle ; un asile, pourtant, où le vieillard et l’enfant vont faire halte et découvrir, miraculeusement intacts, les cahiers d’un certain Kindzu.

    Un roman qui rend hommage à la culture mozambicaine tout en parlant de guerre, d'injustice et de rêves. L'auteur mêle tranche de vie, onirisme, magie, la lecture de ce roman est une expérience unique, guerre civile, des questions sociales et politiques, un mélange réaliste de mysticisme, de fantastique et de conte africain.

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    Couverture du livre « Terre somnambule » de Mia Couto aux éditions Metailie

    Gerry sur Terre somnambule de Mia Couto

    Attention ce roman #Terresomnambule, découvert grâce à #NetGalleyFrance, est hypnotique.
    Tout d’abord, j’ai aimé ses histoires très dures, puisqu’on y croise un jeune garçon et un vieil homme qui se réfugient dans un car calciné pour éviter la guerre civile qui sévit au Mozambique, et qui y...
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    Attention ce roman #Terresomnambule, découvert grâce à #NetGalleyFrance, est hypnotique.
    Tout d’abord, j’ai aimé ses histoires très dures, puisqu’on y croise un jeune garçon et un vieil homme qui se réfugient dans un car calciné pour éviter la guerre civile qui sévit au Mozambique, et qui y trouvent des carnets racontant une autre vie tout aussi intrigante.
    De plus, cet ouvrage a un langage très particulier, qui renforce son attrait.
    Pour information, cette parution 2025 réalisée par les éditions Métaillié a été faite avec une nouvelle traduction, et je trouve que la traductrice a fait un travail remarquable eu égard à un texte original certainement métissé et poétique (sachant que je n’ai pas lu la première parution de ce roman en 1994 et ne peut donc vraiment comparer).
    Franchement, c’est un livre vraiment dépaysant, entre le conte et un roman classique, qui nous transporte dans un autre monde mêlant la réalité si difficile avec des recherches fantomatiques.

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    Couverture du livre « Terre somnambule » de Mia Couto aux éditions Metailie

    Géraldine C sur Terre somnambule de Mia Couto

    Les rentrées des Éditions Métailié font partie de celles que j'attends le plus à chaque fois, et celle que je lis toujours avec plaisir : voici l'un des trois titres en lice, le premier roman du mozambicain Antônio Emílio Leite Couto, Mia Couto, que j'avais découvert il y a deux ans, à travers...
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    Les rentrées des Éditions Métailié font partie de celles que j'attends le plus à chaque fois, et celle que je lis toujours avec plaisir : voici l'un des trois titres en lice, le premier roman du mozambicain Antônio Emílio Leite Couto, Mia Couto, que j'avais découvert il y a deux ans, à travers le Cartographe des absences. Il ne s'agit pas d'une première publication, le titre a initialement été publié par Albin Michel en 1994, et traduit par Maryvonne Lapouge-Petorelli. En revanche l'oeuvre a fait l'objet d'une nouvelle traduction de la part d'Élisabeth Monteiro Rodrigues, qui explique sa démarche dans un avant-propos nécessaire. C'est une nouvelle exploration du prisme complexe du monde mozambicain, que l'auteur assimile par le fond du récit aux contes africains, et qui par sa forme est illustré par une langue nouvelle, hybride, métissée du portugais et de langues africaines.

    hez Mia Couto, dans cette langue nouvelle, il y a une autre forme de réalité : le rêve, l'onirisme, cette zone intermédiaire et sans frontière qui permet de dépasser la consistance d'un monde tangible, d'y trouver que ce que la simple réalité n'a pas la capacité d'offrir, des possibilités à l'infini. Guerre et route, au milieu desquelles errent « un vieux et un gosse », Tuahir et Muidinga, sans but. Les deux qui fuient un camp de réfugiés, le second adopté par le premier, suivent un chemin sans destination entre vivants et morts, lorsqu'ils tombent sur les lettres cachées dans l'épave d'un véhicule brûlé. Un tas de lettres qui constituent les cahiers de Kindzu, fils de raconteur, où il relate sa propre vie depuis l'avant-guerre, qui a poussé les deux personnages a parcourir les chemins ravagés d'un pays mis en pièces par le conflit.

    Au-delà de l'histoire de Kindzu ou de Muidinga, c'est surtout l'histoire de cette terre mozambicaine qui accueille les rêves de ses habitants, mais qui au coeur de la guerre rend surtout les gens fous, une terre, des routes sans destination, où l'important n'est que le voyage, le détachement des ancêtres, suivre son propre chemin. La terre somnambule, c'est celle des esprits qui les accompagnent ces vivants le long du chemin de leur vie, ces traditions, et folklore, du mauvais oeil le chissila, des fantômes, des psipocos, où les nuits peuplées de rêves font partie intégrantes des aventures de Kindzu, qui se rêve en guerrier pour apaiser sa terre tourmentée, aux familles éclatées, où chacun recherche inlassablement l'un des siens le long de ces route qui n'amènent personne dont le seul moteur reste cette esperance encore intacte.

    La guerre civile est toujours là en toile de fond, Mia Couto se sert de ses ruines pour raconter la saveur du pays qui s'est perdu, représenté métonymiquement par sa terre qui ne trouve plus le repos, piétinée par les uns, parcourus inlassablement par les autres, nos personnages, qui tentent bien de renaître à la vie. le réalisme magique porte les deux récits, qui alternent l'un à l'autre, au-dessus des considérations matérielles, la poésie est là malgré les morts et les abandons.

    C'est une langue décidément magnifique portée par les néologismes que la traductrice a su créer, les formulations archaïques qu'elle a dépoussiérées, qui participent à la beauté des associations des images, et des mots, de cette vie aux côtés des esprits, des êtres oniriques, parfois un peu déroutant si l'on est très cartésien. Une langue nouvelle, plus précise, pour évoquer les superstitions qui enveloppent le peuple mozambicain, là où la frontière entre le mort et le vivant est poreuse. Une fable des renaissances pour mener au temps de la reconstruction, quitter le temps présent définitivement perverti, pour laisser de nouveau place à l'homme d'avant la sauvagerie de la guerre.

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