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En 2019, un cyclone a entièrement détruit la ville de Beira sur la côte du Mozambique.
Un poète est invité par l'université de la ville quelques jours avant la catastrophe. Il retrouve son enfance et son adolescence dans ces rues où il a vécu dans les années 70. Il va faire un voyage «vers le centre de son âme» et y trouver son père, un grand poète engagé dans la lutte contre la colonisation portugaise. Il se souvient des voyages sur le lieu de terribles massacres perpétrés par les troupes coloniales. Il se souvient aussi de Benedito, le petit serviteur, aujourd'hui dirigeant du FRELIMO au pouvoir, de l'inspecteur de la police politique, des amoureux qui se sont suicidés parce que leur différence de couleur de peau était inacceptable, de la puissante Maniara, sorcière et photographe, et surtout de Sandro, son frère caché.
Les faits que l'enfant qu'il fut nous raconte sont terribles, le racisme, la bêtise coloniale, la police politique, la PIDE, les traîtrises.
Ce roman au souffle puissant peuplé de personnages extraordinaires à l'intrigue aussi rigoureuse que surprenante est écrit comme la poésie, que Mia Couto définit comme «une façon de regarder le monde et de comprendre ce qui habite une dimension invisible de ce qu'on nomme la réalité. Sans cette dimension poétique il est impossible de comprendre la vie».
Un roman magnifique, dans l'ombre d'un cataclysme, le plus personnel écrit par l'auteur, l'un de ses meilleurs.
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Un roman un peu hypnotique qui alterne les périodes 1973/2019.
Un retour au Mozambique, son pays d'enfance, et les souvenirs affluents, les évènements se rappellent à lui, les massacres ressurgissent dans la mémoire du héros.
Un récit exigeant qui demande une certaine concentration pour relier les personnages les uns aux autres et ne pas se perdre dans les méandres de l'histoire.
L'écriture est belle et certaines phrases ont marqué la lectrice que je suis.
Une lecture étonnante
« Le cartographe des absences » a été, pour moi, ma première incursion dans la littérature mozambicaine et j’ai vraiment mais alors vraiment été agréablement surprise ! Il est vrai que j’ai de graves lacunes en matière de littérature africaine, malgré les très nombreux talents issus de ce continent. C’est d’ailleurs dommage qu’ils ne soient pas plus mis en lumière et notamment, pour celui-ci, en la personne de Mia Couto.
L’auteur, Mia Couto, y narre l’histoire d’un poète qui revient dans la ville de son enfance et adolescence, sur invitation, peu de temps avant le passage d’un cyclone dévastateur et y redécouvre tout un pan de son histoire familiale. Il y aura son père, poète aussi et engagé contre la colonisation portugaise, Benedito, leur jeune serviteur devenu dirigeant du FRELIMO au pouvoir, son frère caché, … Ce retour aux sources va lui ouvrir les yeux sur de nombreux secrets, révélant aussi tout un pan de l’histoire du Mozambique.
La plume de Mia Couto m’a tout simplement séduite. Ce pèlerinage se vit comme une enquête sur les pas de ce père, poète engagé, dont les empreintes ont laissé d’importantes traces. J’ai énormément appris par cette lecture, notamment sur le passé colonial subi par cet état d’Afrique orientale durant de longues années. Comme nous le savons tous, les colonisations ont souvent laissé de terribles cicatrices après les massacres et destructions dont les colons pouvaient faire preuve.
Déjà en lisant le roman, je me suis demandé si l’auteur s’était inspiré de sa propre histoire. En faisant quelques recherches sur Internet pour écrire cette chronique, je me suis rendue compte que l’auteur et son héros principal partageaient de nombreux points communs. Finalement, tout cela fait que les lecteurs se demandent jusqu’à quel point certains éléments sont fictifs ou bien biographiques.
Voici donc l’un des livres qui me marquera le plus dans le cadre du Prix Bookstagram du roman Etranger. Je vous le conseille vivement !
Nous sommes en 2019. A l’invitation d’une université, le professeur de littérature et poète Diogo Santiago se rend à Beira au Mozambique, sa ville natale. Lors de la soirée de cérémonie, il fait la connaissance d’une jeune femme, Liana Campos.
Le lendemain matin à son hôtel, on lui remet une boîte à archives avec un mot.
« Cher Professeur, Mon grand-père était l’inspecteur de la PIDE (Police internationale de défense de l’Etat) qui, il y a plus de quarante ans, a arrêté votre père. Les documents contenus dans cette boîte font partie des procès-verbaux, gardez-les, … » signé Liana Campos.
Des documents de 1973, de l’époque où son père, Adriano Santiago, était engagé dans la lutte contre la colonisation portugaise.
Diogo plonge dans ces archives constituées de dépositions, de lettres, de rapports, d’extraits de journaux intimes et entreprend parallèlement avec Liana un voyage afin de retrouver la trace des événements et des personnes qui ont marqué leur histoire.
Dans une double narration qui alterne passé et présent, Diogo cartographie les absences, comble les manques afin de reconstruire petit à petit une mémoire, la sienne mais aussi et surtout celle d’un peuple qui a subi l’esclavage et connu un terrible massacre perpétré par l’armée portugaise, composée également de mozambicains. Comme nous le fait comprendre l’auteur, la littérature a ce pouvoir de substitution par la fiction et de rappel lorsque certains s’évertuent à oublier.
Dans une langue élégante et poétique, l’auteur nous emmène à la rencontre de personnages étonnants, touchants ou singuliers semblant parfois sortir d’un conte africain.
Une lecture que l’on veut recommencer sitôt le livre refermé tant elle est remplie de phrases puissantes et débordantes de sagesse et d’émotions.
Un grand coup de cœur !
En 2019, un poète se rend au Mozambique, invité par l'université de Beira, quelques jours avant la destruction de la ville par le cyclone Idai. Fils, du célèbre poète Portugais Adriano Santiago, Diogo retrouve son enfance et tente de découvrir et comprendre les secrets de sa famille.
L'histoire alterne 2019 et 1973, période de massacres de la population Mozambicaine par les troupes coloniales. En effet, cette guerre oppose le pouvoir colonial portugais et le Front de libération du Mozambique (FRELIMO), conflit au cœur duquel Adriano, le célèbre poète est fortement engagé contre la colonisation.
Ce magnifique roman nous raconte l'histoire de l'indépendance du Mozambique à travers la famille de Diogo, de Sandro son frère, de Benedito, le serviteur de la famille, de leurs voisins, de deux amoureux dont la légende raconte qu'ils se sont suicidés, de Liana et tant d'autres personnages.....
J'ai beaucoup aimé l'écriture poétique. J’ai beaucoup appris sur l’histoire du Mozambique, sur la violence et le racisme de ce massacre.
Une claque littéraire, un grand coup de cœur qui marque, se déroulant dans un contexte historique dramatique et extrêmement fort ! A LIRE !!!!!
En 2019, le narrateur, poète de son état, se rend à Beira, sa ville natale, quelques jours avant l’arrivée d’un cyclone dévastateur. Sa visite dans cette ville côtière du Mozambique est surtout le prétexte à des retrouvailles avec son enfance et son adolescence dans les années 70. Cette période a été bien sombre dans l’histoire du Mozambique, et en l’occurrence, c’est l’année 1973 qui a été cruciale pour le narrateur et son père. A cette époque, le pays est encore une colonie portugaise, et la terrible police politique (la PIDE) du dictateur Salazar veille au grain. Le père du narrateur, poète et journaliste, engagé auprès des indépendantistes, est arrêté par la PIDE, après le massacre de prétendus « terroristes » noirs, perpétré par l’armée coloniale.
Le roman est construit sur d’incessants allers et retours passé/présent, entre le récit des rencontres du narrateur avec les survivants de l’époque, et la reconstitution du passé, grâce à une caisse de documents qui lui ont été confiés à son arrivée à Beira par la petite-fille de l’inspecteur de la PIDE qui a jadis arrêté son père. Tel un puzzle, le passé reprend forme, à mesure que le narrateur épluche les documents. Des rapports de police, des lettres de son père, de sa mère, de sa grand-mère et d’une série d’autres protagonistes des événements de 1973, et même son propre journal intime d’adolescent, autant de feuillets qui font resurgir les péripéties de l’époque et ceux qui les ont vécues, Blancs, Noirs, bourreaux, victimes, oppresseurs ou opposants, désormais absents pour la plupart.
Un drame intime qui s’inscrit dans la grande Histoire du Mozambique, celle d’un colonialisme brutal, du racisme, des luttes pour l’indépendance, de la répression et de la guerre civile, toutes féroces et cruelles, de la mesquinerie et la bêtise humaines.
Inspiré de l’histoire personnelle de l’auteur et de son père, « Le cartographe des absences » est un roman sombre, puissant, poétique, teinté de réalisme magique. Avec un brin d’humour, beaucoup de souffle et d’élégance, il convoque les fantômes et les traumatismes du passé, ceux d’un homme et d’un pays.
Mia Couto, de son vrai nom António Emílio Leite Couto, est un auteur mozambicain de langue portugaise, le Mozambique fut une ancienne colonie du Portugal jusqu’en 1975. C’est justement ce dont il s’agit dans ce roman dense et polymorphe, de la question de l’indépendance du pays, qui s’est déroulée non sans heurts, des pintes de larmes et sangs coulés, balles distribuées, corps entassés, d’hommes et de femmes trahis, vendus à l’ennemi, au nom d’une cause. Et de la mémoire de ceux qui sont passés au rouleau compresseur de la lutte entre colons portugais et le Front de Libération du Mozambique.
Le roman de Mia Couto est une œuvre assez complexe, un texte totalement éclaté ou alternent les chapitres de composition différente : les premiers incarnent le récit au présent de narration du professeur de littérature, Diogo Santiago, fils d’un des plus grands poètes du pays, Adriano Santiago, qui revient dans sa ville natale quelques jours avant le cyclone qui mettra Beira à genoux en 2019. Ce qui s’avère être une banale invitation de l’université, se transforme bien vite en une plongée dans le passé, dont tous les secrets restent encore soigneusement préservés. Jusqu’à l’arrivée de Diogo. C’est l’objet de cette seconde catégorie de chapitres, composés de différents extraits de correspondance ou de journaux. Cela par le biais d’une femme dont il fait la rencontre, Liana Campos, et qui elle-même recèle ses propres zones d’ombres. Diogo et Liana sont liés tout deux par un événement vieux de quatre décennies, l’arrestation du père du premier par le père de la seconde, alors inspecteur de la PIDE, la police politique de l’état fasciste. C’est d’abord la rencontre entre deux personnes dont les aïeux étaient officiellement opposants, la femme portant pour héritage la honte familiale d’avoir servi le colonisateur, Diogo étant le fils de l’homme chez qui se réunissait les « taupes blanches », groupe d’intellectuels et poètes qui avaient le but de faire tomber le gouvernement. Comme le goût pour la littérature, et l’exercice de la poésie, le passage de flambeau est symbolisé par la transmission des documents qui ont échappé au feu de la honte à l’héritier du poète, son fils.
C’est un roman très fouillé, qui enchevêtre une ribambelle d’histoires individuelles et l’histoire politique du Mozambique, où les chapitres qui rendent compte des témoignages de tous les protagonistes du passé de Diogo et son père font écho à la narration qui les implique, comme si un arbre déroulait ses branchages à l’infini, en laissant entrevoir ses innombrables ramifications. Le tout ayant pour cadre la chute de l’état colonial, dont la PIDE était garante de la sécurité. Moins surprenant puisque l’on parle d’un pays colonisé, mais toujours aussi révoltant, il faut s’habituer à lire les relents de ce racisme pur et dur des autochtones, ceux qui ont le malheur d’avoir cette peau noire jusqu’à la prière même ou ces derniers sont affublés de cinquante Ave Maria contre trente pour les blancs. Chacun porte sa croix, et sa culpabilité aussi lourdement, et dans celle-ci il n’y a pas de distinction de race quand ce même prêtre noir, se veut délateur en chef de ses autorités coloniales. Mia Couto a su dépeindre toutes les contradictions d’un pays asservi, qui dépasse cette fracture que la ségrégation a imposée – les taupes blanches sont effectivement blancs de peau, le prêtre collaborateur est noir – mais par la possession du pouvoir, ou du moins de l’appartenance à ses sphères, et à la classe dominante. Celle qui se complaît à toiser les colonisés depuis leur statut de notable. Et entre les dominés et les dominants, il y a comme d’habitude les intellectuels, les auteurs, les poètes, qui essaient d’apporter un sens au monde, de le changer, de rééquilibrer les forces en question.
Le texte pourvu une richesse historique et narrative indéniable à un point tel que l’on s’y perd parfois, il est agrémenté d’une recherche stylistique soignée et délicate, de celle dont on aurait envie de relever des phrases à chaque page. La poésie n’est donc pas seulement un des motifs de la trame narrative, elle articule le récit, d’un passé, d’une histoire, tous très tortueux, qui ont pu à certaines fois me laisser sur le côté de la route. Mais force est de constater à travers le destin du père de notre narrateur que la littérature possède un réel pouvoir qui menace, peut-être celui de la réflexion, de la remise en question, qui dérangent les fascistes de tous poils.
C’est un nouvel écrivain que je découvre ici avec la rentrée littéraire des Éditions Métailié, c’est une nouvelle fois une ouverture sur un pays dont je connaissais bien évidemment l’existence, mais qui n’est pas évoqué si souvent que cela dans le paysage littéraire qui est le nôtre. C’est un point du vu contrasté que Mia Couto nous livre là d’un pays qui n’est pas encore prêt à faire face à son passé. Mais, encore une fois, l’histoire nous montre l’importance que revêt l’homme des lettres dès lors qu’il devient un opposant au pouvoir en place. Et s’il y a bien un dieu dans cette histoire, il n’est certainement pas dans les églises dévoyées par le régime, mais dans le pouvoir de création des poètes mozambicains.
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