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Dans l'île de l'oubli il y a de l'humour et de la magie... tout ce que j'aime!
Vous menerez l'enquête en compagnie des jeunes : Mal intelligente et diabolique, du pas très téméraire Carlos, du malin Jay et de Evie qui se sent revivre...
Quelle bonne idée que celle de Mélissa de la Cruz d'avoir mis les méchants, leurs descendants et descendantes sur une île oubliée isolée et sans leur magie.
Un roman sympa avec des filles au pair dans les Hammtons, la station balnéaire chic.
Un an après avoir lu le premier tome, L'île de l'oubli, je me suis jetée sur sa suite, que j'étais très curieuse de lire. Comme je vous l'avais dit dans ma chronique de la préquelle au téléfilm Disney Channel Descendants, j'avais beaucoup aimé l'écriture de Melissa de la Cruz, en contraste détonnant avec la platitude du contenu. J'étais donc heureuse de retrouver son écriture si agréable à lire, et j'espérais surtout que Retour sur l'île de l'Oubli, qui constitue une suite au Disney Channel Original Movie (dit DCOM), relèverait un peu le niveau de la préquelle ET du téléfilm.
Car les enfants, il faut se l'avouer, ce n'était pas très reluisant tout ça. Le premier livre avait remonté un peu dans mon estime par rapport au téléfilm, notamment grâce à quatre héros plus approfondis, plus intelligents et moins débiles sur les bords (j'exagère, car les plus débiles sont surtout les lycéens du lycée d'Auradon. Et les parents de nos chers héros bien sûr, qui frisent le ridicule), ce qui en contrepartie avait crée des incohérences entre l'histoire littéraire et l'audiovisuelle. Bref, j'étais ressortie très mitigée de cette lecture déconcertante de L'Île de l'Oubli, et, étant quasi certaine qu'un tome deux verrait le jour, je m'étais mise en tête de me le procurer, pas en l'achetant bien sûr, je ne pense pas que cela aurait valu le coup, mais je me devais de laisser une seconde chance à cette histoire.
Cependant, j'appréhendais tout à la fois de lire cette suite directe au téléfilm, sachant qu'un Descendants 2 était en cours de route, et j'avais donc peur d'un effet de doublon, car je tiens aussi à laisser sa chance à la saga DCOM de Kenny Ortega, réalisateur d'High School Musical, qui a fait mon enfance, dont le second volet ne devrait pas tarder à être sur nos petits écrans. Étant donné le fait que Melissa de la Cruz n'a pas fait de roman du film, et heureusement d'ailleurs, je me suis finalement dit que je n'avais pas à m'inquiéter.
Et effectivement, cette séquelle livresque semble très différente du lancement de Descendants 2, déjà diffusé sur Disney Channel France, et des informations et photos que j'ai pu récolter sur le net, avec notamment China Anne McClain qui devrait jouer la fille d'Ursula dans le second film. Or, il n'est fait aucune mention d'Ursula ou de sa fille dans ce second roman, qui semble partir dans une toute autre direction, ce qui me rassure franchement, parce-que je ne voudrais pas de redite.
On retrouve nos quatre enfants de méchants nouvellement héros d'Auradon, Mal, Evie, Jay et Carlos, tout juste après l'affrontement décisif entre Mal et sa mère, le dragon Maléfique, que la jeune fille a réussi à transformer en... lézard. Oui, je sais, cela sonne ridicule, la meilleure méchante du monde Disney, à mes yeux du moins, transformée en un minuscule reptile rampant. Mais que voulez-vous, il faut faire avec... Bref, j'abrège, l'histoire de Retour sur l'île de l'Oubli débute dans les semaines qui suivent cette période donc déjà, on arrive facilement à s'y retrouver et à ne pas être dépaysé.
J'ai lu ce roman à une vitesse folle, trois cent pages en trois heures trente environ (oui, j'ai compté), c'est de la vitesse TGV, mais il faut dire que je voulais avoir toutes les réponses tout de suite, je n'avais pas la force d'attendre, et l'écriture de Melissa de la Cruz se lit si bien alors, comment bouder son plaisir ? En première comparaison, j'ai lu ce roman plus rapidement que L'île de l'Oubli, bien que ce dernier se lise extrêmement vite lui aussi, cependant il m'ennuyait par moments, avec tous ses clichés, cette parodie de Disney mal faite et ses personnages niais et ridicules qui vous donnent envie de vomir des arcs-en-ciel et d'indignation en même temps. Et franchement, pour que je vous écrive cela, il faut le faire car je suis une personne gentille et bon public ! Non, je ne me jette pas des fleurs, hum hum... Bref, c'est une chronique de Retour sur l'île de l'Oubli que je dois vous faire là, excusez-moi... Tout ça pour dire que cette suite a relevé le niveau comme je l'espérais et ce sur plusieurs points, que je vais vous énumérer et vous expliciter de suite.
Commençons par les personnages, qui étaient bien le point faible de la préquelle, sauf au niveau des quatre héros, qui étaient mieux que dans le téléfilm. On retrouve ici nos quatre amis, fidèles à eux-même et en cohérence parfaite avec leur état d'esprit à la fin du téléfilm : ils ont décidé de ne plus marcher dans les pas de leurs parents pour essayer corps et âme de leur faire plaisir et de ne pas les décevoir, mais de suivre leur propre chemin, celui du bien, qui n'est pas synonyme de faiblesse, symbole de médiocrité, mais au contraire de courage, de force, de construction et d'acceptation de soi, d'amitié et d'amour.
J'ai beaucoup apprécié le fait que Melissa de la Cruz ait corrigé les incohérences entre les Mal, Evie, Jay et Carlos du livre et ceux du téléfilm. Par exemple : dans la préquelle, Carlos est présenté comme le cerveau de la bande, alors que ce n'est pas le cas dans le téléfilm, ce qui m'avait beaucoup frustrée. Or, dans cette séquelle, Carlos est un fan de jeux vidéos faisant partie de l'équipe de football américain du lycée d'Auradon, les Chevaliers combattants, ce qui est également le cas dans le premier Descendants. Tout comme Evie me semblait beaucoup plus bête et superficielle dans le téléfilm (désolée Sofia Carson... ) que dans les livres, mais ça, ça a été réglé à la fin du téléfilm... Ce que je veux dire, c'est que tous les petits détails ont de l'importance.
Cependant, on voit Carlos déployer son intelligence également dans cette séquelle, sans le caractériser par cette qualité, et j'espère que cela sera fait dans Descendants 2, car dans le un, Carlos faisait office de décor, de plante verte quoi, et je trouve ça dommage... D'autant plus que j'aime beaucoup l'acteur Cameron Boyce (Jessie). Bref, l'écrivain a su réduire les écarts entre le DCOM et le livre, qui entre parfaitement dans la continuité de l'intrigue qu'on avait quitté sur notre écran de télévision en 2015, ce qui est déjà un bon point.
Qui plus est, dans cette suite, nos jeunes héros me semblent beaucoup plus matures, ils ont mûri, ils ont appris de leurs erreurs et de leur stupidité (oooh oui, je suis dure avec eux, les pauvres chéris), et j'ai su beaucoup plus m'attacher à eux pour les suivre dans la poursuite de leurs aventures. Chacun a su s'épanouir dans sa passion : les dessins sombres et fantastiques pour Mal, la création de cosmétiques et le stylisme pour Evie, le football américain pour Jay, et pour Carlos, sa passion pour l'informatique, se faire des amis, et ne plus avoir peur des chiens, point très important. Nos héros semblent avoir grandi et s'être trouvé une raison d'exister en dehors de l'ombre de leurs parents, et à l'aide de leur amitié solide et profonde, qui est belle à voir.
Et, oh miracle, même les habitants d'Auradon, tout particulièrement les lycéens qui côtoient nos anciens de l'île de l'Oubli, ont l'air beaucoup moins niais, alléluia ! Sérieusement, les caricatures de l'univers Disney Princesses, je n'en pouvais plus, c'était blessant et même pas crédible. Il faut dire que ce tome se centre bien plus sur l'intériorité de nos quatre personnages et sur leur passé, qui n'est jamais très loin, plutôt que sur leurs relations avec ce nouvel univers pour eux, qui étaient très largement dépeintes dans la préquelle et le téléfilm, ce qui m'a bien suffi. Les personnages du lycée d'Auradon n'apparaissent que très peu, et pour cause, le roman se nomme Retour sur l'île de l'Oubli, on les verrait bien mettre les pieds là-bas, n'est-ce pas ?
(humour)
Néanmoins, j'ai pris du plaisir à revoir Doug, le fils de Simplet, si gentil et mignon, le temps d'un éclair. Même Audrey, la fille d'Aurore me semble beaucoup moins peste et édulcorée, quel bonheur ! (Alléluia, il va pleuvoir des grenouilles) Ce qui m'a frappé aussi et que j'ai trouvé très intéressant, c'est que Mal, Evie, Carlos et Jay se sont intégrés à cette communauté de gentils, qu'ils sont heureux et savent ce qu'ils veulent, mais en même temps, sous la surface, se cache une fissure...
Certes, l'action de Mal face à Maléfique est considérée comme un acte d'héroïsme, mais nos quatre amis sont loin d'être portés sur un piédestal. On les a acceptés dans ce monde tout lumineux, tout rose, parce-qu'on le voulait bien, parce-qu'on leur était redevable. Au fond, ils sont toujours considérés comme des enfants de méchants, comme de bons fruits qui proviennent de mauvaises graines, et ça, ça ne changera jamais.
Melissa de la Cruz nous le fait bien ressentir, de manière très subtile certes, mais cela se ressent, et je pense que cela traduit bien comment la société nous perçoit, à travers un filtre qui ne laisse passer que des codes, des critères, nos origines. Les gens ne nous considèrent jamais pour ce que nous sommes vraiment, car ils croient nous connaître mais ils ont tort. Une belle lueur d'intelligence dans ce roman qui prouve qu'on ne considère pas le lectorat jeunesse comme facile et ignare, et cela m'a véritablement soulagée.
Pour ce qui est du reste des personnages, j'apprécie toujours autant Ben, désormais devenu jeune roi suite à la retraite anticipée de son père. Et il s'en sort comme un chef ! Il essaye de penser aux intérêts de tous, de faire ce qu'il y a de mieux pour son peuple, de ne pas être trop rétrograde mais au contraire de voir vers l'avant et d'apporter un peu de fraîcheur et de changement à la royauté. Pour un jeune lycéen qui devrait comme les jeunes de son âge se préoccuper de ses études et de son équipe de football américain, il a un lourd fardeau de responsabilités à porter sur ses épaules et il le fait brillamment, et sans se plaindre. Un vrai jeune roi, réfléchi, mature, juste, qui se débrouille mieux que son père, la Bête, qui est bien gentil mais moins innovateur et ouvert d'esprit que son fils. De toute manière, il n'est pas dans ce tome donc on s'en fiche... Vous l'aurez compris, je l'aime bien ce petit Ben.
Un autre point que j'appréhendais était sa relation avec Mal, qui s'est concrétisée à la fin du téléfilm. J'avais franchement peur que cette histoire d'amour monopolise toute l'histoire et déraille en quelque chose de niais et de bien 'rose bonbon' et 'fleur bleue'afin de combler les petites filles qui rêvent du prince charmant. Et puis les histoires d'amour à la Disney, ce n'est pas que ça, goddamn ! Cela me fait jurer comme un charretier (américain), c'est malin ça... Mais alors là, je me suis trompée sur toute la ligne ! J'aime être agréablement surprise comme ça, ça fait du bien.
Mal et Ben forment un très beau couple, qui se fait confiance, qui laisse de l'espace à l'autre pour que celui-ci ait sa liberté et puisse évoluer librement et suivre son propre chemin, tout en se sentant épaulé par l'autre. Il n'y a pas d'amourette niaise en vue, rien qu'un couple solide et attachant, ouf ! Mal et Ben suivent dans ce tome deux chemins différents qui mènent à une même arrivée, qui est le point charnière de l'œuvre : une menace plane sur Auradon.
C'est là que j'aborde le point de l'intrigue et de ses branches. L'intrigue du premier tome était certes intéressante, car on découvre l'histoire des personnages principaux, avant leur arrivée sur Auradon, et leur lieu de vie, à savoir l'île de l'Oubli, de manière beaucoup plus approfondie (dans le téléfilm, on la voit juste au tout début pour la chanson Rotten to the core), mais cela restait très simpliste et surtout dans le cliché, avec les vers de terre, les toiles d'araignée et les chips moisies.
Ce n'est pas très original tout ça. Dans cette séquelle, en revanche, dès le départ, on a un stimulant, avec une menace que chaque personnage reçoit sous forme de SMS, petit mot rédigé ou virus informatique. S'ajoute à cela que le message est signé M. De quoi attiser votre curiosité et vous dire que cette fois-ci, on va enfin avoir quelque chose d'intéressant et qui fait frémir à se mettre sous la dent. Cette menace alarmante va replonger nos quatre amis dans leur ancienne vie, avec un retour sur leur vieille île décrépie, qu'ils n'avaient pas envie de revoir de sitôt, et pourtant...
On sent qu'ils éprouvent une certaine tendresse à son égard, qu'ils ont envie de la sauver. De qui ? Mais de leurs parents bien sûr, qui ne demandent qu'à semer le mal partout. Bien qu'ils sont plus risibles qu'autre chose. Malgré leur intégration réussie à Auradon, Mal, Evie, Jay et Carlos ont finalement gardé au fond d'eux l'enfant apeuré et miséreux qu'ils étaient sur l'île de l'Oubli, et qui devait satisfaire son parent à tout prix, de peur de tomber dans la disgrâce. Enfouis en eux, la même peur d'être rejeté, de ne pas être à la hauteur, d'être abandonné, de se réduire à rien, dû au manque d'affection, de réel amour non prodigué par leurs parents si risibles et hautains.
Toutes les blessures ne guérissent pas et c'est ainsi que débute la quête personnelle de nos quatre amis pour se détacher de ce passé sombre, ou plutôt pour l'accepter, et mieux s'aimer à leur juste valeur. J'ai trouvé ce tome très intéressant, qu'il avait un poids important pour mieux être éclairé sur les personnages et se préparer à la suite tant livresque, car oui, un tome trois est prévu, confirmé par Melissa de la Cruz herself dans les remerciements de fin de livre, que télévisuelle. Cette quête dans les souterrains entre l'île de l'Oubli et Auradon aura permis aux quatre héros de consolider leur amitié déjà forte, ainsi que leur confiance en eux-même.
Le seul bémol que je soulignerais, c'est que trois cent et quelques pages, c'est bien peu pour tout développer et approfondir et que, du coup, beaucoup d'événements sont abordés de manière superficielle. Mais après tout, il s'agit d'une lecture jeunesse pour enfants/pré-ados très facile et rapide à lire, et je pense surtout que Melissa de la Cruz a voulu laisser de la marge au second téléfilm, dont j'attends désormais encore plus, au vu des progrès faits sur le plan livresque.
En parallèle aux retrouvailles de Mal, Evie, Jay, Carlos et de l'île de l'Oubli, avec leurs anciens camarades de classe et amis, on suit également l'enquête de Ben au pays de Camelot qui concerne un mal qui ronge tout l'ensemble d'Auradon. En effet, un dragon fait des ravages, et on se pose sans cesse la question de savoir si c'est Maléfique, qui aurait réussi à duper tout le monde avec un petit lézard avec lequel Mal essaye désespérément de communiquer, sans réponse, ou si ce serait une autre menace encore. Personnellement, j'étais complètement déroutée dans cette histoire, je jonglais d'un pied sur l'autre, incapable de savoir si c'était bien Maléfique ou non qui semait la panique, et je dois dire que Melissa de la Cruz a fait très fort, car je ne m'attendais pas du tout au dénouement final de cette énigme et c'était bien trouvé, ça m'a même fait rire.
Pour conclure, je dirais que Retour sur l'île de l'Oubli a bien surpassé son prédécesseur et même le téléfilm. Certes, cela reste de la littérature jeunesse, c'est donc loin d'être un chef-d'œuvre, mais je trouve que c'est une lecture parfaite pour les enfants/pré-ados, qui sauront y trouver leur compte entre magie, importance de l'amitié, d'avoir sa propre identité à construire, et réécriture de grands classiques Disney, le tout sous une plume très plaisante.
Il me tarde de lire le tome trois, car un point crucial reste non élucidé : celui des parents de nos héros, dont l'ombre plane sur l'histoire telle une présente pesante mais en même temps absente, c'est-à-dire qu'ils sont absents physiquement, mais on sent qu'ils pèsent encore sur nos héros, sur leurs décisions, sur leur envie d'avancer, et sur le royaume tout entier. Et quelque chose me dit que Maléfique a encore plus d'un tour dans son sac et qu'on doit se préparer à frémir... Cette séquelle fut une jolie surprise, une agréable lecture « casse-croûte » qui passe tout à fait bien et qui se fait sans prise de tête. Je retiendrai surtout qu'elle relève le niveau d'une saga très moyenne, et que ça, c'est une belle avancée. A voir maintenant si le second téléfilm saura lui aussi se montrer à la hauteur.
Chronique parue en 2015.
Dès sa sortie cet été, ce roman avait capté mon attention. En effet, en grande fan de Disney que je suis, cela faisait belle lurette que j'entendais parler du prochain Disney Channel Original Movie Descendants et que donc j'avais fortement envie de le voir. Depuis ma petite enfance, je suis passionnée par cet univers rempli de merveilles et Disney Channel ne m'a jamais vraiment quittée, je regarde toujours cette chaîne, même si je suis bien consciente que sa cible est plus les enfants et les prés-ados parfois. Pour moi, que ce soit Disney ou DC, c'est pour toute la famille. Ce nouveau DCOM me semblait très prometteur, original, j'adorais le concept de Disney revisitant ses classiques, avec la nouvelle génération qui débarque. Bon, ils ne font un peu que CA en ce moment, le renouveau des dessins animés de notre enfance dans leurs futurs projets (je pense notamment à Dumbo, Mulan, La Belle et la Bête et Le Livre de la Jungle en live-action...). Je ne vais pas me lancer là-dessus, ce n'est pas le sujet. Ce qui m'a bien surprise en voyant ce livre en librairie, c'est que je ne m'attendais pas à ce qu'ils fassent un roman baignant dans l'univers du téléfilm ! En général, les DCOM n'ont pas ce genre d'ouvrages leur étant consacré. Juste des petits livres de la Bibliothèque rose et des romans du film (aucun intérêt à mes yeux), à la rigueur... Du coup, j'étais perplexe. Ce livre en valait-il le coup ? J'avais très peur que le roman ne soit qu'une banale copie de l'histoire du film, ce qui n'aurait eu aucun intérêt pour moi (ou la vieille mémère qui radote, merci Anaïs...). L'auteure, Melissa de la Cruz, est certes très connue dans l'univers de la littérature jeunesse, et même pour ses romans jeunes adultes avec Les Sorcières de North Hampton, mais je n'avais jamais lu une de ses œuvres, et cela ne me tentait pas plus que ça. J'avais tout simplement d'autres priorités en matière de lecture. J'adore Disney, certes, mais je craignais un roman fade, et trop enfantin, autant dans l'histoire, au niveau des personnages, que dans son style. Je chérissais beaucoup plus d'attentes au niveau du téléfilm. Du coup, je ne l'ai pas acheté et j'ai bien fait ! La bibliothèque municipale l'avait mis à ma disposition. In fine, ce fut une lecture sans prise de tête, et je reconnais que j'avais eu de petits préjugés !
L'histoire est intéressante, elle se situe juste avant l'action du téléfilm, ce que j'ai beaucoup apprécié car cela nous permet de découvrir véritablement l'Île de l'Oubli. Le Disney Channel Original Movie et le livre sont sur ce point très complémentaires. Descendants (le téléfilm) nous intègre à l'univers d'Auradon, et ce roman-ci (L'Île de l'Oubli) nous décrit bien le lieu d'habitation de tous les méchants. C'est bien détaillé, très précis, on se représente mentalement et très rapidement cet endroit pouilleux, un lieu d'exil sans aucun confort. Les actions s'enchaînent fluidement, il n'y a pas de longueurs, ou d'ennui. On est rapidement emportés dans l'histoire, comme si on se lisait tranquillement un conte de fées, mais à la sauce moderne. Le contenu de ce roman n'est pas transcendant, c'est certain, mais il nous entraîne dans une aventure agréable, toute mignonne, où courage, amitié, et découverte de soi sont de rigueur. Après, ce qui me dérange véritablement, et qui me faisait déjà tiquer dans le téléfilm, c'était le total manichéisme tout du long. OK, dans les Disney, Méchants versus Gentils = le Bien triomphe à la fin. Il n'empêche que, dans les dessins animés classiques, cela va plus loin que ça : il y a plus d'ambiguïté, de noirceur, de part sombre des personnalités de nos mémorables méchants. On peut les décrypter, les analyser au peigne fin, et il en découle une véritable réflexion. L'Île de l'Oubli est bel et bien adressé à un jeune public, pour moi, c'est mon ressenti, car les personnages sont caricaturés à l'extrême. C'était assez désagréable. Le roman regorge de nombreux personnages, de plein d'histoires différentes, il y a une belle diversité, contrairement au DCOM où on ne voit aucun habitant de l'Île de l'Oubli excepté Jafar, Maléfique, la Méchante Reine, Cruella et leurs enfants, bien évidemment. Mais à quoi sert ce pullulement de personnages qu'on aime tant, qu'on adore détester devrais-je dire, si c'est pour totalement les décrédibiliser et les tourner en ridicule ? Franchement, j'en étais effarée. Les méchants qui nous faisaient trembler, frissonner, voir même qui suscitaient notre admiration, sont juste pathétiques. Cela m'a affreusement déçue. Ils sont devenus complètement miteux, hystériques, lamentables. Du grand n'importe quoi ! Bon sang, j'avais envie de m'en frapper la tête avec mon oreiller en lisant cela. Les méchants commettent le mal (quelle logique !) mais ils ont plus de nuances que ça, plus de profondeur ! Quant aux gentils, on ne les voit que très peu, pour faire un parallèle (ce que j'ai trouvé comme étant une très bonne idée), et heureusement finalement qu'ils ne sont pas des personnages centraux car ils sont si niais, si insupportables ! Seul Ben m'a plu car il est altruiste, le cœur sur la main, doux et sincère. Il va au-delà du cliché du prince fils à papa et souhaite véritablement changer les choses, assumer ses responsabilités royales et tendre vers un monde meilleur. Il relève sérieusement le niveau ! Malgré cette parodie de Disney de très mauvais goût, l'histoire se défend d'elle-même. Elle n'est pas pénible à lire, on avance progressivement sans accroc ou ennui, et on arrive à la fin du bouquin en se disant "Tiens, c'est déjà fini ?" Apparemment, il y aura un second tome, et si c'est le cas, je m'engagerai à le lire quand même, car l'intrigue a su se porter par elle-même, alors que ses personnages relèvent vraiment des lectures enfantines du primaire (et encore, c'est méchant pour les lectures du primaire). Rien que pour ça, je dis chapeau ! L'univers de l'Île de l'Oubli est à la fois cruel, sans amour, et en même temps, il y a des éléments qui gênent. Ne serait-ce que les aliments qu'ils mangent, comme dans les petits livres pour enfants, avec les sorcières qui mangent des choses rassies, ou de la morve de grenouille, vous savez, les trucs comme ça. C'est perturbant, car l'Île est plus que ce qu'elle paraît être, et en même temps, il y a des choses qui cassent l'intérêt qu'on lui porte. Cela me laisse mitigée. L'histoire est censée se passer au vingt-et-unième siècle, époque moderne, et je vois mal les ordinateurs de Carlos se mêler à des chips moisies avec des toiles d'araignée, cela n'a pas trop de sens. Le mélange monde magique du petit enfant/modernité, cela ne colle pas ensemble. Pas ici en tout cas.
Pour les personnages, je vais me focaliser essentiellement sur les quatre protagonistes. Ils sont attachants, et font preuve de bon sens et de jugeote contrairement à leurs parents, qui ont de sérieux problèmes dans leur petite tête. Ils forment un quatuor touchant, et on a plaisir à voir leur amitié évoluer progressivement. Au départ, ils sont totalement indifférents les uns envers les autres, voir hostiles entre eux, et finalement, on assiste à leur rapprochement : ils s'entraident et on les suit gaiement dans leur petite escapade, qui m'a fait penser aux aventures que je m'imaginais vivre quand j'étais enfant. Vous savez, la découverte d'un château plein d'épreuves et de mystères. Je ne saurais pas trop me prononcer concernant lequel des Descendants je préfère, les quatre ensemble forment un groupe soudé, qu'on affectionne facilement, ils ont tous quelque chose à apporter, et leurs propres qualités. J'étais juste prise un peu au dépourvu en faisant le lien avec le téléfilm, car, dans ce dernier, on a l'impression qu'ils ont un peu rétrogradé. Par exemple, dans le livre, Evie n'est pas autant obsédée par sa beauté physique que dans le DCOM. Elle en a marre de sa mère qui passe son temps à lui dire de se mettre de la crème de jour et est consciente qu'elle vaut plus que ça, même si elle a de gros doutes à un certain moment. Dans le téléfilm, qui se déroule pourtant après, on a l'impression d'avoir une remise à zéro pour tous les personnages, ce qui est embêtant. Ils ont vécu une sacrée aventure entre eux, qui leur a fait prendre conscience qu'ils n'étaient pas leurs parents, qu'ils avaient une autre consistance et valeur, et, dans le téléfilm, ils essayent de tout faire pour rendre leurs parents fiers de leur méchanceté alors qu'ils savent à la fin du roman que ce n'est pas ce qu'ils veulent au fond d'eux ! Voilà, c'est un peu bête du coup. Sinon, le caractère de chacun est bien approfondi dans le livre, cela apporte un joli plus au téléfilm, qui délimite les traits de caractère de nos quatre "héros" mais avec moins de détails. J'aurais aimé qu'on voit le côté petit génie de la matière grise de Carlos dans le téléfilm, car il y est présenté comme un geek assez timide, ce qui correspond au livre, mais on ne découvre à aucun moment sa facette de cerveau de la bande dans le DCOM. Pour les autres personnages, c'est cohérent. Les quatre m'ont beaucoup plu : Jay est amusant, charmant et drôle, j'aime sa complicité avec Mal (même s'ils ne se considèrent pas comme étant des amis, trop fidèles à leur "méchanceté") ; Evie est très gentille, amicale, et intelligente, elle montre que beauté extérieure peut aussi rimer avec beauté intérieure ; Carlos est tout mignon et sympathique ; Mal m'a été assez désagréable au tout début, elle fait très gamine et pas du tout peur avec ses graffitis "Vive le mal", et son caractère de garce qui veut prouver à tout le monde qu'elle est LA plus méchante. Mais au final, c'est elle qui évolue le plus dans l'histoire, car elle se découvre des sentiments, des qualités, et on perçoit sa fragilité, le désir qu'elle a de rendre sa mère fière d'elle, ce qui est compréhensible.
Ce qui m'a le plus surprise, et agréablement, c'est l'écriture. J'ai jugé Melissa de la Cruz bien trop vite car je pensais qu'elle aurait une écriture simpliste, pour les enfants de primaire/pré-ados, et, in fine, son style d'écriture embellit le récit ! Il est fluide, soigné, intelligent, et je suis très heureuse qu'elle ait été choisie pour rédiger cette histoire, cela rehausse la valeur de cet univers. Une écriture différente aurait rendu cela totalement détestable. Là, malgré les failles du scénario original avec cette parodie de bas étage, Melissa a su quand même sauver la mise, et je la respecte pour cela ! Chapeau bas, madame ! J'espère avoir l'occasion prochaine de lire d'autres de ses romans, sincèrement ! En clair, Descendants - Tome 1 a été une lecture mitigée : plus approfondie et intéressante que le DCOM, dont le seul véritable point fort à mes yeux est sa B.O. du tonnerre, difficile cependant de relever véritablement le niveau avec un scénario de base aussi plat et bourré de clichés. Néanmoins, Melissa de la Cruz l'a fait en nous offrant cette préquelle somme toutes surprenante et captivante. Les petits débutants en matière de lecture et les fans de Disney seront séduits !
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