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Cette courte autofiction de 121 pages, telle que la définit elle-même l'auteure, est un cri de douleur et de haine qui tord les tripes.
La narratrice raconte les sévices, les tortures, les avilissements que son père monstrueux, "papa-ogre", lui faisait subir à elle mais aussi à sa jeune sœur et à leur mère, décrite comme passive, complice. le père, mais peut-on encore l'appeler ainsi, se repaît de la douleur, de la peur de ses filles et les réduit à des objets qui satisfont ses désirs sadiques. La cruauté qui s'exerce contre ces deux petites filles est insoutenable. Cette lâche barbarie donne d'autant plus des haut-le-cœur qu'elle s'exerce contre des enfants sans défense dans un milieu, la famille, censé être un cocon protecteur.
Pas d'indication de lieu, de dates, aucune description d'environnement, aucune mention d'autres personnes que le père, la mère, la petite sœur (la narratrice fait partie d'une fratrie de 9 enfants) afin que le/la lecteur/trice ne trouve aucune échappatoire à l'horreur.
Le texte se compose de fragments décousus, comme des flashs ainsi que peuvent se présenter des souvenirs traumatiques. Ces fragments sont séparés par de grands espaces blancs comme si l'auteure reprenait son souffle afin d'éviter que les souvenirs ne la noient, ne l'étouffent. le texte est une série de crachats de haine que Marie-Pier Lafontaine doit expectorer pour respirer un peu mieux.
Cette auto-fiction nous ramène à d'autres auteures qui ont eu la même démarche, qui, à travers la création littéraire, ont essayé de faire face au traumatisme comme Annie Ernaux, Christine Angot parmi d'autres.
Texte profondément dérangeant, qui donne envie de vomir mais puissant, qui imprime sa marque douloureuse dans celles et ceux qui le lisent.
Dans Chienne, Marie Pier Lafontaine condamne l’enfance meurtrie en clamant l’horreur avec rudesse et flamboyance. Les mots heurtent, empoignent et déchirent le lecteur. L’autrice hurle la rage contenue pendant ces années de silence écrabouillé par son géniteur, avec la complicité de sa mère. Elle conte le drame de ces enfants martyrs nés dans des familles tyranniques échappant à tous les radars de protection et qui doivent se construire malgré les humiliations, les tortures, le sadisme comme modèle de parentalité. Les mots claquent et empoignent. Les mots enjoignent les actes à rétrécir, ils aident à refaire surface.
Nos sociétés sont peuplées de bourreaux. Ce n’est pas parce qu’on ne les décèle pas qu’ils n’existent pas. Ce n’est pas parce qu’on ne les imagine pas qu’ils ne se modélisent pas. Ils peuvent d’ailleurs apparaître chez monsieur tout le monde. Le père soumet ses enfants en les en avilissants. La mère victime elle aussi, ne trouve pas le courage de protéger, elle va même plus loin, elle livre ses filles en échange d’un peu de paix, pour elle, pour elle seule.
Comment peut-on laisser ses enfants en proie à l’agonie ? Comment peut-on œuvrer avec autant d’acharnement pour détruire un être, qui plus est lorsque c’est son enfant ? Ces questionnements me soulèvent depuis toujours. Je comprends la maltraitance éducative ordinaire (même si je ne l’excuse pas) et je tente de la soustraire (je travaille en protection de l’enfance). Mais la cruauté psychopathique n’a pas de limite et n’est pas solutionnable, pour autant on la traite parfois de la même façon. Même en protection de l’enfance, on en rencontre peu de ces familles-là, sans filets, sans âme. Sont- elles bien cachées ? J’espère toujours secrètement qu’elles ne se soustraient pas seulement aux regards.
Je suis admirative de la résilience de l’autrice, qui sublime par l’écrit cette dégradation, cette offense à sa construction identitaire.
Ce récit est implacable et d’une grande force littéraire. Il est utile, subtile et sans apitoiement.
https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/09/chienne-de-marie-pier-lafontaine.html
"Un texte dur et dérangeant. Une autofiction dans laquelle la jeune autrice de 31 ans raconte, par flashbacks, la violence, l'abus et la cruauté dont elle a été l'objet dans son enfance. Le titre et la couverture donnent le ton. On est dans la dureté." (Nathalie Collard-La presse).
*****
Dès les premiers mots une boule au ventre se forme, et, tenace, s’y accroche jusqu’à la dernière page. On retient sa respiration en se disant que non, il ne peut être possible qu’une telle ignominie puisse être.
Un livre glaçant, dérangeant, percutant, très dur, où l’auteure nous décrit la terreur, la cruauté, les tortures, qu’elle et sa sœur ont subit durant leur jeunesse de la part d’un monstre encore plus ignoble qu’il était leur propre père.
Un être immonde qui se nourrit de la peur qu’il fait régner. Un être excité par les pleurs et les hurlements qui échappent parfois à ses enfants qui essaient de les retenir parce qu’elles savent que ça lui plait et que cela jouera sur la durée de ce qu'elle subissent.
Une mère violentée aussi et qui ferme les yeux sur ce que son mari fait subir à ses filles sous prétexte que tant qu’il n’y a pas de « pénétration » il n’y a pas lieu de s’en faire et d’intervenir.
Je ne sais pas quelle est la part de vérité et de fiction du roman mais peu importe, cela suffit à donner une grande claque au lecteur parce que oui il existe des enfants qui subissent de telles maltraitances, des enfants qui souffrent, des enfants à qui leurs propres parents leur volent leur enfance, leur innocence et les détruisent à jamais.
Terrible.
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