Leopoldo María Panero (1948-2014), fils d'un poète officiel du franquisme, a été poète, traducteur, nouvelliste, essayiste. À la parution de Así se fundó Carnaby Street, l'auteur a 22 ans et déjà, derrière lui, toute une vie d'écriture et d'expériences-limites?: il a connu les geôles de la dictat...
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Leopoldo María Panero (1948-2014), fils d'un poète officiel du franquisme, a été poète, traducteur, nouvelliste, essayiste. À la parution de Así se fundó Carnaby Street, l'auteur a 22 ans et déjà, derrière lui, toute une vie d'écriture et d'expériences-limites?: il a connu les geôles de la dictature pour agitation politique, l'internement psychiatrique pour consommation de stupéfiants, plusieurs tentatives de suicide, l'alcoolisme... À partir des années 80, diagnostiqué schizophrène, il séjourne, sans interruption et jusqu'à sa mort, dans différents asiles de fous (l'écrivain récuse la dénomination « hôpital psychiatrique »). Figure à la fois isolée et majeure des Lettres espagnoles, poète autodestructeur à l'humour subversif, qualifié souvent, à tort ou à raison, de maudit, Leopoldo María Panero est à lui seul un phénomène culturel et intellectuel qui fascine plusieurs générations de lecteurs, fous et moins fous. Son uvre, abondante, témoigne d'un engagement, d'une intelligence et d'une culture qui expliquent sans doute la place singulière qu'il occupe dans son propre pays, hors de toute filiation et communauté poétiques, malgré l'amitié fidèle, entre autres, d'un poète de l'envergure de Pere Gimferrer.