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La transparence du temps un polar noir mêlant historique, Leonardo Padura dépeint la Havane avec un ton parfois désenchanteur. On parcoure cette nouvelle enquête avec Mario Conde et d'autres personnages attachants, les corps s'empilent, la tension monte à l'extrême et une dose d'humours.
Une écriture documenté, des réflexions brillantes, de la mélancolie, une excellente lecture.
"On laisse filer le temps derrière soi, son temps, et on aborde chaque jour l’imprévisible : un avenir dont on ignore ce qu’il sera et combien de temps il durera, s’il sera faussé ou se déroulera dans une paisible monotonie. Et justement là, dans cette dimension insondable, s’annonçait le vide le plus sombre : dans le futur et non dans le passé."
"Il pensa alors qu'il voyait le temps à travers la transparence d'une goutte de pluie accrochée à une branche. Ou en franchissant les années, à travers la transparence cristalline d'une larme qu'un état d'âme altéré mais incoercible avait arraché à ses yeux. "
Enquête policière à Cuba sur fond de quête d’une vierge noire. Aller retour entre le moyen âge et aujourd'hui.
Passionnant.
Découverte de Cuba et de la Floride aux côtés d’immigrés cubains
Dans les années 70, Iván, un jeune Cubain, sympathise sur une plage de La Havane avec un homme âgé et malade qui, au fil de leurs rencontres, lui raconte l’histoire de Ramón Mercader, l’assassin de Trotski.
Dans les années 30, Mercader est un jeune communiste espagnol, engagé dans la guerre d’Espagne contre les troupes de Franco. Il ne tarde pas à être recruté par l’URSS, et est envoyé à Moscou pour y être formé en vue d’une mission censée changer le cours de l’Histoire : l’assassinat de celui que Staline ne cesse de désigner comme l’infâme traître à la Révolution : Trotski.
En parallèle de ce récit, l’auteur retrace aussi l’histoire de ce même Trotski à travers ses différents exils à partir de 1929 jusqu’à Mexico en 1940, en passant par la Turquie, la France et la Norvège.
Enfin, un troisième fil narratif est tissé, entrelacé aux deux autres, celui du parcours d’Iván, écrivain raté, coincé entre loyauté à la Révolution castriste et vicissitudes de la vie quotidienne étriquée des Cubains.
Les vies de Trotski et Mercader sont racontées avec force minutie, entre événements historiques et questionnements existentiels sur la responsabilité, la culpabilité, le courage, la loyauté, la lâcheté, la persévérance et l’utilité de continuer à dénoncer les crimes de Staline d’une part, et d’autre part d’investir autant de moyens pour abattre un Trotski dont on se demande quel danger réel il représente encore.
Quant aux déboires d’Iván, ils occupent moins de place mais témoignent bien de l’atmosphère délétère et étouffante régnant à Cuba dans les années 60.
Ces trois personnages ont en commun d’avoir connu (et commis) trahisons, mensonges, manipulations, violences et drames, et de s’interroger sur le sens de leur vie : cela en valait-il la peine ? Aurait-on pu/dû agir autrement ?
Leonardo Padura a accompli un gigantesque travail d’enquête et de documentation pour reconstituer les faits et la vie quotidienne (forcément romancée faute de certitudes) de ces deux personnages historiques.
Avec cette somme, il veut dénoncer la propagande et l’idéologie communistes qui ont coûté la liberté et la vie de millions de gens à travers le monde. Il raconte aussi la révolte, l’écœurement ou la résignation de ceux qui y croyaient vraiment et qui ont fini par comprendre que leur idéal avait été dévoyé par les monstrueux appétits de pouvoir de quelques-uns. Un terrible gâchis sur la fin d’une utopie et la perte des illusions, qui prend ici la forme d’un suspense même si on en connaît la fin.
J’ai trouvé cependant que la tension du récit se relâchait par moments à cause de longueurs et de répétitions, et s’encombrait d’une foule de détails où je me suis parfois perdue (les différentes factions communistes, la succession de purges staliniennes), ainsi que de réflexions psychologiques à la limite du romantico-larmoyant.
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