Un roman d’amour dans cadre grandiose.
Un roman d’amour dans cadre grandiose.
Noële a été élevée au pied de la Géante, montagne qui s’impose et donne son rythme aux habitants des lieux. Avec son frère Rimbaud, elle a été recueillie et élevée par la Tante qui lui a transmis quelques secrets sur les plantes et la nature. L’apparition dans sa vie de Maxim et Carmen va bouleverser l’immuabilité de sa vie et l’emmener sur les chemins de l’amour et du désir.
Ce récit s’apprivoise petit à petit. Il faut se laisser porter par la plume de Laurence Vilaine qui regorge de poésie, de sous-entendus, de métaphores pour entrer dans l’univers de la Géante et de Noële. Se laisser déborder par la relation de Maxim et de Carmen dont Noële est à la fois témoin et actrice.
L’avouerais-je ? Je ne suis pas sûre d’avoir saisie toutes les subtilités de cette histoire et d’avoir lu tout ce qu’il fallait lire entre les lignes du récit. La Géante fait sans doute partie de ces livres qui supportent sans soucis une seconde lecture pour mieux les appréhender.
Malgré tout, j’ai été très sensible à la délicatesse de l’œuvre, au cheminement de Noële qui va découvrir, au contact de Maxim et Carmen, ce que peut être l’amour passion mais aussi les douleurs qui l’accompagnent. J’ai été transportée au pied de la Géante, dans cette nature que Noële a apprivoisée grâce aux secrets que lui a livrés la Tante. J’ai été émue par le Rimbaud, le frère de Noële, qui, s’il ne parle pas aux hommes, sait communiquer avec les animaux.
C’est, à tout point de vue, un livre riche. Par la langue qu’il utilise, par les images et les émotions qu’il véhicule, par la profondeur du texte. A lire, et peut-être à relire.
Noële, la narratrice de ce roman, est rude comme les montagnes qu’elle habite depuis toujours. Ici, l’hiver arrive plus tôt que dans la vallée et les fagots qu’elle prépare pour les cheminées du village sont comme un peu de vie qu’elle ferait entrer dans les maisons. Depuis sa fenêtre, tous les soirs, elle observe la Géante, un pic qui parait inaccessible, au sommet duquel dit-on pousse des immortelles bleues… Mais, depuis peu, elle observe aussi les allers-retours d’un homme venu s’installer dans la Maison Froide, un homme mystérieux et insondable dont elle va, par le biais de lettres volées, découvrir l’histoire.
Laurence Vilaine est une poétesse. Au fil des pages de ce court roman, elle joue avec les mots et dissémine au compte-goutte une intrigue aussi captivante que déroutante. A travers une histoire d’amour contrarié mais aussi le portrait de Noële qui n’a jamais connu la tendresse ni la vie à deux, elle dresse un tableau incroyablement humain et sensible. Ses personnages semblent réels et, quand la fin arrive, on se dit qu’on continuerait bien un peu la route avec eux… La puissance des paysages est décuplée par sa plume ciselée et très originale.
Une fable puissante et hypnotique.
Au pied du personnage principal, quatre autres gravitent. Noële et sa solitude, sa passion pour les plantes et les pouvoirs qu’elles distillent, Rimbaud le frère mutique qui communique avec le petit Duc à travers ses chants, essentiellement occupé par la récolte des cailloux qui brillent, « les or des fous », Maxim le journaliste malade qui s’installe dans la Maison froide et s’isole de Carmen dont il reçoit les lettres d’amour, sans retour.
La succession de faits et de personnages qui s’enchevêtrent sans lien apparent laisse planer une atmosphère énigmatique élégamment entretenue par l’écriture poétique de Laurence Vilaine. Puis la froideur de la montagne, du climat, la solitude de Noële et de son frère s’évanouissent lentement avec l’arrivée de Maxim. A partir de ce moment, la légende s’éloigne, Carmen ouvre une autre voie.
Cette histoire n’est que poésie. La nature, les sentiments sont transcrits d’une main de peintre. Ouvrez ce livre sans réticence, laissez-vous porter, et contemplez le tableau !
Dans le cadre du prix des lecteurs Privat, j’ai lu La Géante de Laurence Vilaine aux éditions Zulma. Ce court récit a été un peu déstabilisant dans les premières pages mais à fini par m’emporter par la grâce de la plume de Laurence Vilaine.
Au coeur de la montagne vit Noële et son frère, Rimbaud, celui dont la parole n’est que chant. Noële pourrait apparaître aux yeux du monde comme une sauvage, une sorcière, elle qui n’a grandi que dans les montagnes, avec une tante réduisant la vie au minimum, à l’essentiel, aux besoins primaires. Dans cette existence rude, Noële fait une découverte bouleversante pour elle : le désir, la sensualité et l’amour. Cette rencontre éveille Noële à la vie.
Si les premières pages ont vraiment été un peu laborieuses pour moi par le rythme mais aussi la narration car je cherchais d’où venait cette voix pierreuse – la nature elle-même ? un personnage ? – mais au fil des pages lorsque Noële raconte cette histoire d’amour entre un homme et une femme, ce désir puissant qui la bouscule, la plume se teinte d’une poésie, d’une puissance évocatrice qui donne à ce récit toute son ampleur et sa force.
Il faut aller à la rencontre de La Géante, ne pas se laisser déstabiliser par son âpreté initiale car elle vous dévoilera la force et la poésie du monde.
En résumé : une belle découverte !
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