Kenneth Anger

Sataniste, gay, inventeur du Hollywood trash, et surtout grand gourou du cinéma underground américain, Kenneth Anger (Kenneth Anglemyer) préfère se définir comme un Mage des images plutôt que d’être rangé sous l’appellation bêtement réductrice de réalisateur.

Dès ses débuts à la fin des années 40, il s’engage dans les expérimentations tout azimut, superposant les images les unes sur les autres ou triturant des fréquences sonores inédites dans ses bandes originales.

En 1947, son premier court-métrage "Fireworks", "Feux d'Artifice", l'histoire d'un jeune homme torturé par une bande de marins lubriques, est remarquée par Jean Cocteau alors président du "Festival du film maudit" qui l'invite à Paris.

Avant d’être l’icône de l’avant-garde, Kenneth Anger est d'abord l'auteur, en France en 1959, de la sulfureuse série des "Hollywood Babylone". Trente ans avant l'invention de la presse People, il y raconte les frasques des stars du cinéma, du Muet à Marilyn Monroe.

Tous les films de Kenneth Anger baignent dans l'occultisme, que le réalisateur découvre au milieu des années 50 à travers les œuvres de l'Anglais Aleister Crowley, fondateur du satanisme moderne. Kenneth Anger apparaît souvent dans ses propres films déguisé en prêtre occulte.

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Santa Monica, Californie , le 03/02/1927

Avis sur cet auteur (2)

Couverture du livre « Hollywood Babylone » de Kenneth Anger aux éditions Tristram

Mélissande Preguiça sur Hollywood Babylone de Kenneth Anger

Hollywood…cet univers en a fait rêver plus d’un, il semble être un paradis terrestre que le commun des mortels observe envieux. Et si tout n’était pas toujours si beau à Hollywood, et que derrière l’écran brillant de milles feux se trouvait une réalité beaucoup plus sombre et écœurante…
C’est ce que nous révèle Kenneth Anger dans son livre, où aucune star de l’époque ne sort indemne.
En lisant les anecdotes et histoires qui se suivent chronologiquement, le lecteur évolue en plein milieu des scandales de débauches qui éclatèrent sur plusieurs décennies. Le tom amer et ironique de l’auteur permet de faire ressortir le côté cruel et superficiel d’une époque impartiale.
Que ce soit de la drogue, au sexe, en passant par des histoires de meurtres ou de suicides, les coulisses de la grande vie Hollywoodienne sont livrés sans fard, à travers des histoires courtes et compréhensibles qui font dévorer ce livre comme un pêché mignon…

Teo Comparato sur Hollywood Babylone de Kenneth Anger

Les excès du Hollywood des débuts jusqu'aux années 1950. Ce livre un temps censuré aux Etats-Unis permet d'un peu mieux comprendre les effets néfastes de la notoriété. Il y a cent ans, elle broyait déjà des vies. Ajoutez à la notoriété des salaires déjà disproportionnés par rapport au salaire de l'époque, passant en quelques années de 3 dollars à 50 000 par semaine, et voila qu'ils perdent tous la tête, dépensant sans compter, organisant des soirées débridées, durant lesquelles circule drogues, alcool (même à l'époque de la prohibition). Mélangez cela avec la pègre, les enjeux politiques. On ne compte plus les excès, les chasses aux sorcières, les fins tragiques (j'ignorais qu'autant d'acteurs et actrices de cette époque étaient décédés tragiquement). À compléter cette lecture avec "les secrets d'Hollywood" de Patrick Brion (la librairie Vuibert), "La malédiction d'Edgar" de Marc Dugain (Folio), "Howard Hughes, le milliardaire excentrique" par Peter Harry Brown (Pocket), "Gloria Swanson, rêve d'une femme. Gloria Swanson par elle même" par Gloria Swanson (Ramsay poche cinéma), les films "boulevard du crépuscule" (Billy Wilder, 1950), "the Artist" (Michel Hazanavicius, 2011), "Aviator" (Martin Scorcese, 2004).

Article de Télérama sur le livre, intitulé "Hollywood, ville perdue dans ses nuits de débauche" : http://www.telerama.fr/cinema/holly-wood-ville-perdue-dans-ses-nuits-de-debauche,28747.php

Bibliographie de Kenneth Anger (2)

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