Vera de Karl Geary (Rivages) à la quatrième position du palmarès des romans étrangers
Vera de Karl Geary (Rivages) à la quatrième position du palmarès des romans étrangers
Les Explorateurs de la rentrée, cinquième édition !
Sonny, 16 ans, travaille dans une boucherie après l'école. Il économise. Il souhaite quitter ce à quoi il est destiné.
Vera, trentenaire, bourgeoise pour qui la vie ne parle plus.
Une plongée dans le Dublin pauvre, gris et triste avec Sonny. Une plongée dans la dépression avec Véra.
Ce roman, c'est la rencontre de ces deux personnages. C'est intense et puissant. Les émotions découlent sur nous sans retenue. La lenteur de la narration rend plus palpable l'amour et la force de l'émoi décrit dans le texte. Chaque phrase, chaque mot se déroule devant nous avec une certaine langueur. J'ai aimé ce temps de lecture hors du temps.
Le récit est écrit à la deuxième du singulier. J'avoue que cette construction m'a quelque peu dérouté au début. Cela rend une atmosphère assez étrange et en tant que lectrice, je me suis sentie en retrait.
Une lecture atypique qui m'a sortie de ma zone de confort et que j'ai beaucoup aimé découvrir.
Ce roman est une pépite. Dés le début on sent que cette histoire d'amour ne va pas durer. C'est l'histoire d'amour entre un jeune homme de 16 ans et un femme trentenaire. C'est aussi une histoire entre deux personnes perdues.... Un magnifique roman.
Ce court roman de l’acteur Karl Geary met en scène l’histoire d’un jeune Irlandais de 16 ans, Sonny, avec les envies de son âge -séduire les filles et échapper à son quotidien affectivement difficile. Son père joue aux courses le peu qu’il gagne, sa mère essaie de faire face. Les relations avec ses frères semblent complexes. Sonny va au lycée mais ne fait aucun effort pour travailler, il aime surtout bricoler les pièces qu’il vole pour construire son propre vélo. Il a une copine sur laquelle il fantasme, Sharon, qui voudrait devenir sa petite amie. Sonny travaille le soir dans une boucherie pour gagner un peu d’argent et accompagne son père le samedi dans quelques chantiers de rénovation dans les quartiers aisés. C’est à l’occasion d’un de ces chantiers à Montpelier Parade (titre orignal du roman) qu’il rencontre Vera, la maîtresse des lieux, une bourgeoise et surtout une femme mûre.
Pour Sonny, c’est un coup de foudre charnel, qui se transforme assez vite en amour pour cette femme que plus rien ne rattache à la vie.
Une relation singulière que Sonny va s’acharner à protéger coûte que coûte, y compris lorsque ses vols sont découverts et que ses parents s’en mêlent.
Tout est quasiment gris dans ce roman : la misère sociale, la fumée de cigarette omniprésente (il faudrait compter le nombre de cigarettes fumées dans cet ouvrage!!!), la misère affective des protagonistes.
Les seules éclaircies sont dans les instants où Sonny est avec Vera et ceux, rares, où ils semblent communier, car la femme ne s’épanche pas. Et surtout quand il s’évade grâce à la lecture des livres trouvés chez elle. Il découvre avidement des grands auteurs qu’il n’ouvrirait sans doute pas en classe et visite un musée.
Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages ni à leur histoire, dont la révélation finale me laisse perplexe quant aux intentions de Vera envers Sonny.
Peut-être est-ce également dû à l’écriture qui, employant la deuxième personne du singulier pour parler de Sonny en lieu et place du « je » ou du « il », ce que je trouve par ailleurs plutôt intéressant dans la construction littéraire, met à distance les émotions.
lirelanuitoupas.wordpress.com
Sonny, adolescent lycéen irlandais, traîne son mal-être entre la boucherie où il donne un coup de main, les rues glauques de la ville, les planques dans le parc avec une copine et sa maison où se côtoient les membres d’une famille déchiquetée. Pas d’avenir en vue, un temps maussade en permanence, peu d’espoir pour lui donc d’aspirer à une vie meilleure. Jusqu’à sa rencontre fortuite avec Vera, bourgeoise aux tendances suicidaires bien plus âgée que lui, et avec sa bibliothèque bien fournie en ouvrages d’art et poésie. Plus Sonny en découvre sur Vera, plus il s’émancipe, ose mais aussi se perd dans une relation délétère avec son amante dépressive.
Le récit, calme et posé, se déroule parfaitement, entre roman d’éducation sentimentale et Billy Elliott ou Le Chardonneret, interrogation sur la différence d’âge, sur l’amour… Il est rédigé à la deuxième personne du singulier, ce qui le rend au départ plutôt déroutant. Un laps de temps important est nécessaire pour s’immerger dans ce roman, qui a du mal à démarrer. Ce « tu » constitue néanmoins un certain tour de force littéraire, car une fois la gêne estompée et l’habitude prise, on se sent très proche de l’esprit de Sonny. Un « tu » d’introspection du personnage principal ? Un « tu » du narrateur qui raconte l’histoire de Sonny ? A l’instar de celles-ci, beaucoup (trop ?) de questions restent ouvertes, en suspens dans ce livre : que s’est-il passé dans la famille de Sonny pour que père et mère ne s’adressent plus la parole ? Que font les frères de Sonny ?
Je me suis longtemps demandé comment aller se terminer cette histoire d’amour, qu’on sent dramatique dès le début du récit. Et j’ai été séduite par la petite révélation amenée par l’auteur.
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