Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Vera, un tableau d'une humanité désespérée sauvée par quelques éclairs d'amour

Vera, un tableau d'une humanité désespérée sauvée par quelques éclairs d'amour

Vera a passionné les explorateurs qui ont hissé ce roman de Karl Geary (Rivages) à la quatrième position du palmarès des romans étrangers.

La chronique d’Hervé parle de l’enthousiasme à lire ce roman taillé dans un biais impeccable, sur un sujet fragile et risqué.

 

"Pour les lecteurs les plus anciens, Vera est un roman nostalgique évoquant « love story »; les plus jeunes y trouveront le parfum d'un premier amour et d'un franc parler assumé. Tous partageront le sentiment que les rêves peuvent se réaliser et que notre panthéon imaginaire personnel peut se remplir de belles histoires impossibles.

 A 16 ans, Sonny partage sa vie entre le lycée et un apprentissage de commis boucher ; sans argent, il ne peut s'offrir des sorties avec ses copains. De Vera, on sait peu de choses : âgée d'une trentaine d'années, elle habite un quartier chic de Dublin. Sonny est frappé par la grâce lorsque Vera lui apparaît pour la première fois, telle une éclaircie dans un monde couleur sépia. De cette rencontre entre une Anglaise désabusée et un adolescent irlandais paumé, des liens amoureux vont naître.

Vera pourrait être l'histoire banale de deux solitudes que tout devait séparer. Le décalage des âges, la différence des sentiments et des milieux sociaux sont autant d'obstacles. Pourtant les barrières vont tomber. La vie ordinaire de Sonny est-elle compatible avec celle bourgeoise de Vera ? Par son style direct et souvent cru, Karl Geary garde le lecteur en éveil tout en lui faisant prendre conscience de la fragilité des choses. Les plages de silence du couple apportent des moments de respiration et de pause alors que des vents contraires soufflent.

Sonny rêve de pénétrer l'espace intime et secret de l’âme de Vera et de rencontrer l'amour, le vrai qui l'emporterait ailleurs, loin de l'Irlande. Il aspire à échapper à  la vie banale et médiocre de son milieu d'origine.

Le livre offre un tableau d'une humanité désespérée sauvée par quelques éclairs d'amour. Le tutoiement avec le lecteur surprend avant de l'impliquer totalement dans un paysage mental et social mixant classes populaires et quartiers bourgeois. Karl Geary raconte une étape de vie et évite toute morale édifiante ; mais il rappelle au passage qu'aimer un ange, déchu ou pas, peut être risqué !"

 

© Hervé Gabeloteau

 

Une sélection de Karine Papillaud

À découvrir aussi

Voir plus d'articles "Chronique"

Pour aller plus loin :

Livres

Auteurs