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Ce qu’il y a de magique, lorsque l’on ouvre un premier roman, c’est que l’on ne sait pas dans quoi exactement on se lance. Certains semblent brouillons, mais on y décèle ce petit quelque-chose qui fait qu’il a été publié. D’autres montrent immédiatement un talent, avec juste ce qu’il faut de maladresse, parfaitement excusable. Sirius de l’allemand Jonathan Crown fait parti de cette seconde catégorie. Publié en Allemagne en 2014 et traduit en rance par Corinna Gepner – à qui l’on doit déjà une étude de texte sur La Métamorphose de Kafka, Sirius débarque dans nos contrées, plus espiègle que jamais.
Nous sommes en 1938, à Berlin. Les germes de la guerre commencent à se faire ressentir et les habitants ressentent que les moments de quiétude vont se faire plus rare. Le professeur Liliencron, spécialisé dans le domaine du microscopique, vit des jours paisibles, rythmés par ses habitudes et par une espèce d’indolence qui frappe les plus heureux. Le professeur Liliencron, en plus d’une famille aimante et modèle, a un chien, un fox-terrier intelligent, qui répond au nom de Lévi et qui, à l’image du chef de famille, est enfermé par ces rituels routiniers. Mais, le professeur Liliencron a un souci : il est juif. Et quand l’homme au pouvoir de son pays s’appelle Adolf Hitler, autant dire que c’est le genre de souci qu’on ne prend pas à la légère.
La famille Liliencron décide alors de fuir cette Allemagne nazie et de changer de nom : ils deviennent la famille Crown. Et Lévi, tout comme ses maîtres, en change lui aussi : il répond désormais au nom de Sirius, comme cette constellation qui brille dans la nuit, celle du Grand Chien. Et avec un nom comme ça, mélangé à l’intelligence de Lévi, on a forcément un avenir incroyable qui nous attend. Et cet avenir se situe forcément at the place to be de l’époque, non sur le front de la guerre, mais à Hollywood, à l’âge d’or des studios Warner Bros, où Sirius crèvera l’écran dans le rôle du chien Hercule, le temps d’un film qui cartonne.
Et Hollywood n’est pas Hollywood si le filon n’est pas exploité jusqu’à plus soif : Sirius endosse le rôle d’Hercule à de nombreuses reprises au point qu’il subira ce que l’on nomme un burn-out, le forçant à s’engager dans un cirque pour prendre un peu de distance avec les studios de cinéma. Mais ce n’est pas de tout repos pour le pauvre fox-terrier qui voit sa carrière tourner court lorsqu’un tour de magie se passe mal… et le renvoie à Berlin, en partie détruite par les bombes alliées, où il disputera une place de choix dans le cœur d’un homme, un cœur qui balance entre ce fox-terrier et un berger allemand du nom de Blondie. Hitler himself !
Sirius est un roman des plus originaux, faisant de lui une réussite : multipliant les rebondissements, Jonathan Crown donne un ton picaresque à son histoire. Il dédramatise la guerre pour mettre en scène un cabot énergique et intelligent et revisite l’Histoire avec humour. Un humour omniprésent qui happe directement le lecteur et fait apparaître devant lui des célébrités de l’époque, de Rita Hayworth à Cary Grant. Bénéficiant d’un rythme soutenu, Jonathan Crown met tout son talent pour livrer un pur divertissement, sans prise de tête, dans lequel il n’oublie pas d’émouvoir ses lecteurs.
Un style qui est, par ailleurs, assez surprenant au début et qui consiste en de petits paragraphes et une simplicité dans le choix des mots : après tout, ne suit-on pas l’aventure d’un petit chien, aussi intelligent soit-il ? Car l’auteur écrit une histoire en se focalisant sur le point de vue de Sirius et entraîne de facto le lecteur à faire de même. Jonathan Crown nous livre un court premier roman, sensible et drôle et fait de Sirius le remède idéal à un coup de blues ou à la morosité du quotidien.
https://unepauselitteraire.com/2016/03/14/sirius-de-jonathan-crown/
Une famille Allemande juive se voit contrainte à l’exil suite à la terreur qui règne à Berlin en 1939 : 1er convoi vers les camps, garde à vue «préventive »…
La famille fait jouer ses relations, arrive de justesse à récupérer Georg, leur fils, en route vers les camps, et ils s’enfuient pour Hollywood sous un nouveau nom.
Pour que la famille s’intègre, Jack Warner, des studios Warner, propose au père de famille, Carl, le poste de chauffeur et d’ange gardien d’une grande star américaine : John Clark.
Carl emmène souvent son chien nouvellement baptisé Sirius avec lui. C’est comme ça que Sirius se fait repérer et qu’il commence sa carrière de star canine.
Fort de son succès au cinéma, on propose au chien d’intégrer le plus grand cirque du monde. Lors d’un tour de magie raté, Sirius se retrouve à Berlin en pleine guerre. Il atterrit dans une famille nazie et se retrouve bientôt le toutou d’Hitler.
Et si Sirius avait un « rôle » décisif dans la réussite des Alliés … ?
C’est un roman loufoque où l’on arrive à rire même s’il relate une période très sombre de l’Histoire. Pour une fois, on se retrouve du côté de la résistance allemande.
J’ai adoré et dévoré ce livre !
Une perle, sachant qu’il s’agit du premier roman de Jonathan Crown.
Je savais, pour les avoir fréquentés de très près, que les fox-terriers étaient des chiens très intelligents. Sirius ne fait pas exception à la règle ; ou plutôt si, il fait exception car il est suprêmement intelligent, tel le Milou de Tintin. Sirius,ce cabot ne fait pas (trop) le cabot et ne pratique pas le cabotage.
Levy, devenu Sirius, car chien juif, si je vous promets cela a existé, n’a dû la vie sauve, une première fois, que parce qu’il savait faire le salut hitlérien. Il a pu s’exiler, à temps, aux USA avec les Liliencron, ses maîtres, juifs instruits vivant à Berlin. Lors de la funeste nuit de cristal, leur quartier fut mis à feu et à sang, les juifs embarqués. Ils ont pu s’enfuir et se cacher chez leur ami, comédien allemand, puis s’enfuir par la Suisse.
Les péripéties continuent et Sirius devient Hercule, star hollywoodienne. Mais bon, Hollywood, c’est le royaume du fric et voici notre cabot loué au plus grand cirque états-uniens (pour moi, référence au « Plus grand cirque du monde » de Henry Hathaway). On ne va pas s’arrêter en si bon chemin, que nenni ! Hercule retourne, par des hasards hasardeux, à Berlin , devient Hansi et se retrouve dans les bras et sur les genoux d’Hitler lui-même. Il devient le toutou du führer et espion à la solde des alliés. Mais oui, ma brave dame, sur les genoux d’Hitler.
Ce bouquin m’a fait penser aux bandes dessinées d’après-guerre, vous savez les fameux « Comics ». Beaucoup de références cinématographiques, beaucoup de belles gueules de cinéma tout comme cette façon d’encenser puis de jeter les gens. Avec tous les retournements de situations, cela ferait également un bon film d’animation.
Dans la première partie, juste au début de la montée en puissance d’Hitler, on sent l’angoisse monter, l’ambiance devient pesante. Liliencron ne veut pas croire à une extermination possible des juifs. L’Allemagne est sa patrie et il veut y rester. « Nous ne nous laisserons pas expédier dans le désert, répond Liliencron. Hitler serait trop content. Nous sommes allemandes. Notre place est en Allemagne ». L’avenir lui donnera tort. Grâce à Levy-Sirius-Hercule-Hansi, nous suivons les deniers mois de la vie d’Hitler, la défaite annoncée.
Levy-Sirius-Hercule-Hansi, tel un chat est toujours retombé sur ses pattes, même quand il fut taupe, une vraie vie de chien !
Jonathan Crown passe de l’angoisse à la cocasserie, du sérieux à la légèreté. J’ai passé une bonne soirée à lire ce livre. Une façon connue mais bien employée ici pour parler d’évènements historiques sans façon.
Voilà un texte étonnant qui fera sans aucun doute parler de lui. Sirius (un fox-terrier malicieux) fuit l'Allemagne nazie avec sa famille et s'engage dans le showbiz à Hollywood. Il en suit de nombreuses situations cocasses, de nombreux rebondissements et un final tout en apothéose. On s'amuse, on sourit et on s'étonne de ce roman original qui mérite le détour et permet de sortir du quotidien larmoyant.
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