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En commençant Superméchant, j'ai eu très peur car le personnage principal bien looser est très très proche de celui de la société protectrice des Kaijus. Heureusement la mayonnaise a quand même pris mais j’espère que John Scalzi va arrêter ce type de personnage principal au moins pour un temps. La vie de Charlie n’est pas terrible, il n’est pas hyper bien dans sa vie entre le divorce et son job alimentaire. C’est le pauvre type de base. Au décès de son oncle, il pense que son héritage va mettre fin à tous ses soucis. Et bien que nenni. Son héritage, soit disant banal, l’emmène très vite dans quelque chose qui le dépasse. L’argent et l’entreprise sont en fait liés à une base secrètes et des activités douteuses. Charlie est bon, gentil, rêveur, pas très fute-fute autant dire que rien ne le prédisposait à se retrouver à la tête d'une compagnie de super méchants. C’est fun, c'est barré, il y a un nombre de trucs improbables mis en place qui fonctionnent hyper bien. Les chats ont un rôle non négligeables et vachement chouette. Avoir des personnages importants de chats ne suffisait pas, on découvre aussi toute une bande de cétacés augmentés en particulier des dauphins syndicalistes. Nos dauphins ne sont pas contents de leurs conditions de travail et vont fiche un sacré bazar et bizuter le nouveau chef. Mais Charlie restant un éternel gentil, il va gérer de manière inattendue. A chaque étape, il va surprendre tout le monde avec sa façon particulière d’aborder les choses. On va avoir une succession de situations improbables. C’est très drôle, c’est réussi mais ça a un petit goût de trop peu. J’ai apprécié qu’on prenne le temps de tout mettre en place mais ça s'accélère presque un petit peu trop à mon goût. C’est vraiment histoire de chipoter car c’est un excellent divertissement, bien rythmé, avec beaucoup d’actions et des rebondissements. Il y a tout pour passer un bon moment et pour que ça plaise.
Zoé est l’histoire du tome 3 mais du point de vue de la fille adoptive de nos personnages principaux. L’idée de relire la même histoire mais du point de vue d'une ado donc de quelqu'un avec les hormones en ébullition et la révolte facile ça m'a fait un petit peu fait traîner des pieds. J’ai eu tort parce que c'est hyper bien fait, au point qu'on n’a pas forcément l'impression de relire la même histoire. Comme une ado a un début d’indépendance, elle ne suit pas à la trace ses parents et a donc un point de vue et des expériences différentes. J’ai trouvé les réflexions de Zoé pertinentes. Ca colle à la fois avec une ado tout en ajoutant un aspect plutôt posé qui sait reconnaitre intérieurement quand elle a un petit peu abusé. La construction de ce personnage adolescent est réussi et c'était agréable de découvrir une partie de l'histoire indépendante des adultes.
Une partie de l'histoire correspond à un moment où ils sont séparés. J’attendais cette partie pour la nouveauté attendue mais ce n’est finalement pas forcément ce qui m'a le plus plu. Le quotidien d'une ado emménageant sur une nouvelle planète à terraformer, le fait de devoir commencer l'installation d’une planète censée déjà être habitable, la prise de conscience qu’on ne peut pas être pleinement des ados car tout le futur se fera en vase clos… tout est bien amené. Le seul bémol est le choix du vocabulaire, clairement on sent que l’auteur et le traducteur sont loin de l’adolescence car ils utilisent du vieil argot qu’aucun ado actuel (donc encore moins futur) n’emploierait mais c’est vraiment pour chipoter.
La société protectrice des Kaijus raconte l’histoire de Jamie qui avait un super job mais avec la pandémie se retrouve livreur de repas. C’est le début d’une descente aux enfers mais le hasard va le sauver. Un jour, il livre un de ses anciens camarades de classe. Ce brave jeune homme lui propose un job un petit peu particulier. Il doit être le remplaçant de dernière minute pour une Société Protectrice d'animaux dont on ne peut pas parler avant d'être sur place. Jamie accepte la surprise et part vers l’inconnu. Comme le titre l’indique il ne va pas protéger des petits chatons tout mignons. C’est un texte terriblement drôle où l’on ne s'arrête jamais pour respirer. J’ai beaucoup aimé la façon dont il illustre la bêtise internationale de certains puissants et leur décalage par rapport aux personnes de terrain. C’est tellement réaliste ce dédain de personnes puissantes qui pensent donc tout savoir mieux que tout le monde tout comme le fait qu’au lieu d'écouter ceux qui savent parce qu'ils le vivent au quotidien, ils n’en font qu'à leur tête. J’ai adoré suivre les conséquences que ça peut avoir et les interactions entre chercheurs et grands riches. Le fait qu’ils peuvent subventionner donne-t-il tous les droits ? Le besoin de financement rend compliqué le fait de les envoyer balader même quand leur santé, leur vie et la vie de tout le monde est en jeu. Ce genre de dilemme a une place non négligeable dans ce texte pour le plus grand plaisir des lecteurs. C’est aussi plein de références à la culture pop. C’est un excellent roman, drôle, fun et avec des aspects sociétaux importants.
Grâce aux flux qui permet un voyage rapide, chaque planète est spécialisée. Chacune dépend donc de toutes les autres pour sa survie. Si cette répartition semble un excellent gage de paix, elle est aussi sa principale faiblesse : que faire quand les flux sont en train de disparaitre, isolant des planètes qui peuvent survivre en autarcie ? C’est au début de cet événement critique, que l’on rencontre Cardénia, Kiva et Marce. Trois personnages dont l’importance et l’entente est a priori plus qu’improbable et pourtant ils sont au coeur du plus grand chambardement depuis des siècles. Entre un scientifique doué mais maladroit, une emperox arrivée là par défaut et une fille de guilde malembouchée ne pensant qu’au sexe et au profit, l’avenir de l’interdépendance est mal partie. Comme l’effondrement de l’empire n’est pas suffisant, on peut ajouter une bonne dose de manigances pour prendre le pouvoir et sauver sa peau. L’idée de base et l’univers sont géniaux. Les personnages principaux et secondaires sont haut en couleur tout en étant crédible. Les manigances sont bien pensées et nombreuses. Les différentes problématiques sur ce que les puissants considèrent comme primordial en période de crise est angoissant de réalité. J’ai beaucoup aimé la variété de personnages féminins qui chacun à sa façon est réussi. Sur le même principe, la gestion des règles est un détail de l’histoire très pertinent. Entre réflexions politiques, actions, aventures, complots et personnages il y a tout pour passer un bon moment. Et pour conclure sur cette excellente trilogie, on retrouve ce qui pour moi est la force de cet auteur de l’humour et des réparties aux petits oignons.
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